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] De la part de Xavier Montserrat Bonsoir, Déjà que l'on se debat pour debattre, allons voir comment se passe ailleurs... Parfois, j'ai l'impression que l'on a plutôt tendance à cracher dans la soupe qu'à se battre pour ce qui nous permet de vivre de ce que l'on aime. N'attendez pas le FN pour vous rendre compte. Xavier Montserrat De la Culture de la Transition à la mort de la Culture Beaucoup s'est parlé de la Culture de la Transition. Une _expression_ qui définit le pacte social, mis en scène dans les pactes de la Moncloa, sur lequel il fallait édifier un nouvel état du bien-être en partant des ruines du Franquisme. La conséquence de ce pacte a été la démobilisation et une institutionnalisation progressive des principales organisations de la gauche antifranquiste. Institutionnalisation qui a été liée à un processus d'assimilation à une monarchie parlementaire constitutionnelle, bien qu'il faudrait plutôt dire libérale que constitutionnelle et qui, si elle a cédé certaines quotas de pouvoir à cette gauche apprivoisée, elle a maintenu intactes les aspirations de ceux qui détenaient le pouvoir durant la dictature. Cette monarchie parlementaire a promu et fomenté une culture de la corruption, du coup de balle, et du copinage et le trafic d'influences. La culture que la crise globale a mis en évidence. Maintenant ils nous disent que, pour sortir de cette crise, il faut promouvoir une culture de l'austérité, du sacrifice et de l'esprit d'entreprise. Les travailleurs et travailleuses du spectacle, qui ont eu un rôle important dans la production des contenus artistiques et culturels qui ont servi à articuler cette Culture de la Transition, ne sont pas étrangers aux conséquences de ce processus que subissent aussi le reste des travailleurs et travailleuses et les couches populaires dans son ensemble. L'art et la culture sont financés avec de l'argent public, ce qui doit garantir sa richesse et pluralité, en la faisant accessible à toute la citoyenneté et en la dotant des valeurs qu'une société démocratique requiert. Ou ainsi il devait être. L’art et la culture financés par l’argent public. Ça me rappelle le bon vieux temps de l’URSS et de ses protégés (Staline, Jaruzelski, Honecker…). Bref, le bon vieux temps. Une activité n’ayant qu’une source de financement est forcément inféodée à son maître ! Dans ce sens, les politiques d'austérité appliquées par des gouvernements successifs, ont énormément affecté le secteur, qui voit diminué le volume de production avec une augmentation spectaculaire du chômage. En même temps, les successives réformes du code du travail ayant comme but d'aider les entreprises à maximiser les bénéfices aux dépens des conditions de travail, ont fragilisé un marché de travail déjà extrêmement précaire. Mais si nous parlons de la mort de la culture nous ne le faisons pas parce que la culture va disparaître. L'on continuera à produire culture de la même façon que des hôpitaux et des écoles vont continuer d'exister. Ce que l'austérité, le sacrifice et l'esprit d'entreprise menacent ce sont les valeurs que la culture doit promouvoir dans une société démocratique. Des valeurs qui se rapportent à la santé comme un droit, à l'éducation comme un droit, aux conditions du travail comme un droit, et à la démocratie comme un outil fondamental pour défendre ces droits devant les privilèges des pouvoirs économiques. C'est celle-là l'importance de la culture et l'importance de la défendre comme l'on défend la santé ou l'éducation, et la défendre depuis la perspective des travailleurs et les travailleuses de la culture, qui ont la responsabilité de lutter pour leurs conditions de travail et en même temps ils ont la capacité d'édifier une nouvelle culture basée sur la solidarité, l'engagement et la démocratie. Comme le dit l'un de nos slogans : sans culture, cela s'appelle dictature. À cela nous sommes acculés. Pour ce motif, nous ne nous résignons pas, et nous voulons contribuer à encourager une Marée Rouge de la Culture qui mobilise les gens du secteur pour quelques demandes basiques pour la culture, dans un plus ample contexte de lutte contre l'austérité et les découpages. ... Le « sans culture » n’existe pas. Même dans les contextes les plus extrêmes, les hommes et les femmes se cultivent. J’ai rencontré des résistants de la première heure qui sont devenus des prisonniers politiques. A l’intérieur du camp, les gens n’avaient pas assez à manger mais ils se cultivaient. Il en é été de même dans certains camps de concentration et l’ors de la fameuse bataille de Stalingrad. La culture était une arme et une raison de vivre. La culture, c’est ce qui nous reste quand on a plus rien. Nous, les petits enfants gâtés de la société de consommation, avons encore du chemin à parcourir pour avoir la force de travailler sous une dictature. |
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