Salut,
Cela signifie simplement que le ministère a plusieurs compétences.
Mais rien d'exceptionnel dans tout ça: s'il n'avait été que le
ministère de la culture, il aurait eu en charge des choses aussi
éloignées que le patrimoine, les beaux arts, le spectacle vivant
et le cinéma. Avant la création du ministère, les beaux arts
étaient de la compétence du ministre de l'éducation (et le reste
était à l'abandon).
Je ne suis pas sûr que c'est à ce genre de querelles picrocholines
nous fasse beaucoup avancer et mérite que l'on y consacre une
énergie qui sera bien plus utile dans les combats qui se dessinent
pour début 2014.
@+
Thierry
Le 23/12/13 13:18, Manto Des Oiseaux a écrit :
"
type="cite">
Entre un 3ème Reich qui créé un musée de l'art dégéńéré, un
front populaire qui pose les prémices d'un ministère des
affaires culturelles ou des musées qui visent à rendre publiques
des œuvres réservés jusqu'alors à l'élite. Entre les forains qui
dépendaient du ministère de l'agriculture ou des arts des rue
qui choisissent de s'institutionnaliser, il y a des histoires et
des contextes à prendre en compte. Des questions aussi:
Qu'est ce qui fait culture?
Qu'est ce qu'un artiste ?
Et un artiste en colère c'est quoi?
Et un ministère de la culture qui devient ministère de la
culture et de la communication, ça signifie quoi?
Puisque c'est celui-ci le véritable nom de notre ministère
actuel !
Manto
Comédienne et diseuse de bonnes aventures
Le 23 déc. 2013 à 10:56, Thierry Decocq <
">
>
a écrit :
Salut à tous,
J'ai souvent entendu ce parallèle entre l'existence d'un
ministère de la culture en France et celui qui existait dans
les régimes totalitaires. C'est un raccourci facile et qui
n'est pas totalement désintéressé.
Je rappelle que le ministère que nous connaissons
aujourd'hui n'est pas né sous la 4è (et non, ce n'est pas
1954 - je ne sais pas d'où vient cette référence) mais en
1959 sous la férule de de Gaulle et grâce à l'influence de
Malraux qui a apporté ce projet au général et fut le premier
à exercer la fonction.
Il s'agissait de réunir des compétences dispersées qui
existaient déjà au sein du ministère de l'instruction
publique qui exerçait sa tutelle sur les beaux arts. Il
fallait avant tout réveiller tout cela et tenir compte de
l'importance grandissante de l'art et de la culture dans le
pays, tant dans sa diversité que dans son développement (on
ne connaissait pas la crise à l'époque). Il s'agissait
aussi, on l'a oublié, de penser le développement culturel et
du patrimoine n terme d'aménagement du territoire dans un
pays bien plus morcelé qu'il ne l'est aujourd'hui (n'en
déplaise aux bonnets de toutes les couleurs).
Je sais bien qu'une bonne partie de la gauche de l'époque
considérait de Gaulle comme un fasciste (mais pourquoi
voudriez-vous qu'à 67 ans il entama une carrière de
dictateur?). Quant à Malraux, relisez la condition humaine
ou l'espoir pour juger de ses penchants fascistes!
J'ajoute que la première tentative (avortée) de création
d'un tel ministère date de Léon Blum et du front populaire.
En le sachant, Morano s'insurgerait sans doute que le
ministère émane du bolchévisme (si elle connait ce mot),
elle doit être à peu près la seule (je suis prudent, elle a
quelques copains).
Bref, les raccourcis facile nous font oublier l'Histoire, et
cela arrange ceux qui veulent nous plonger dans l'univers
orwellien que nous connaissons aujourd'hui.
Sans le travail de Malraux, il est probable que notre liste
n'existerait pas parce qu'une bonne partie des acteurs
culturels actuels n'auraient pas vu le jour. Sans le travail
de Lang, la Culture serait sans doute réservée à une élite
parisienne (même si Jack Lang contribua largement à la
boboisation de la France).
On peut faire de nombreuses critiques au ministère et à ses
déclinaisons en région que sont les DRAC, mais pas celle
d'instaurer un fonctionnement fasciste de la société (ou
alors par dépit si un de vos projet a été rejeté, ça peut
alors se comprendre). Quant à reprocher la mainmise sur le
financement de la culture, je vous rappelle que nous
évoluons dans un pays largement décentralisé, où les
compétences de financement public vont des collectivités
locales à l'UE voir l'UNESCO. Et le financement public ne
couvre qu'une partie de la question de l'économie du
spectacle vivant en France.
Cette question est posée an filigrane derrière la question
sociale de l'intermittence (relisez les 2 derniers rapports
de la cour des comptes si vous en doutez).
Je n'ai jamais vu les financements publics comme infamant ni
compromettant. Nous devrions, alors que les compagnies de
Rue se produisent le plus souvent en espace public ouvert et
sans billetterie y être particulièrement sensibles, les
financements publics ne sont que la contrepartie naturelle
d'une mission d'intérêt général que nous portons dans
l'_expression_ artistique (la campagne l'Art est Public n'est
pourtant pas si lointaine). Rien d'une aumône ou d'un
asservissement, sauf si vous l'abordez comme tel.
J'ai toujours tenu ce raisonnement, il est vrai que je fus
rarement subventionné ;)
Bref, il ne faut pas réécrire l'histoire à l'aune de notre
société actuelle. Cette Histoire est bien trop mal enseignée
(est-ce un hasard) alors qu'elle est le fondement de nos
droits. Soyons critique face au ministère comme face à toute
institution, mais sachons aussi en reconnaître l'utilité,
sinon nos critiques sont démagogiques et inutiles. Je
prendrais le contrepied de Beaumarchais: sans liberté
d'approuver, il n'est point de critique pertinente.
@+
Thierry
Le 23/12/13 02:26, monsieursos . a écrit :
Bonsoir,
sans prendre part ouvertement aux ébats sur le
franco-fachisme,
je voulais citer un truc qui me trotte dans la tête
depuis le début de ce fil de discussion :
"un « ministère de la Culture » en 1954 (en France),
c’'est
très-très culotté ! Parce qu'’il n'’y a eu, à ce
moment de l’'Histoire, que
trois ministères de la culture dans le monde. Un
chez Hitler, un chez
Mussolini et un chez Staline. Pour une raison assez
simple à
comprendre : c’'est que la notion même de ministère
de la culture est
totalement incompatible avec l’idée de démocratie.
Je ne vous parle pas d’'un secrétariat d'’Etat aux
Beaux arts, qui
pensionne des artistes officiels comme c'’est le cas
aujourd'’hui ! Je ne
vous parle pas de ça. Je vous parle d’'un vrai «
Ministère de la Culture ».
Parce qu'’un Ministère de la Culture, cela veut dire
que l'’état dit le sens
de la société… et ça, c'’est la définition du
fascisme.
Mais eux se disent qu'’il doit y avoir moyen
d'’avoir un ministère de la
culture démocratique. Ce sera forcément un ministère
qui va travailler la
question démocratique en permanence. Ce serait un
ministère de
l’'éducation populaire…..."
Croire que la culture est financée exclusivement
avec de l'argent public, c'est rendre les armes.
Croire que ce sont les professionnels de la
Culture qui font la Culture. C'est participer à
l'effacement de l'intégralité des pratiques
artistiques de la population. "Et c'est bien pour ça
que l'Art fait l'objet d'un ministère".
Croire que l'autorité est dépositaire de la
culture, c'est continuer d'accepter une suggestion
puissante qu'on nous a fait gober depuis qu'on est
gosses.
Il y a ceux que ça arrange.
Il y a les autres.
Faire croire que la Culture est un mot singulier,
c'est une entreprise à laquelle s'applique l'État
depuis un demi siècle.
Il y a les cultures, nom commun, pluriel.
Financées par les populations, par leur pratiques
collectives et individuelles, par leur argent (mais
d'où il vient l'argent public ???), leur temps, leur
énergie et leur regard.
(Allez, Olé ! un fable et au lit.)
Jean de la fontaine : les cultures et la culture.
Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux
gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? -
Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Solen
Briand
Auteur
de cirque et organe (d'un) des sens
"
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Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de
mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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