P40. "Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconscientes. (...)
Mais la langue ne se contente pas de poétiser et de penser à ma place, elle dirige aussi mes sentiments, elle régit tout mon être moral d'autant plus naturellement que je m'en remets inconsciemment à elle. Et qu'arrive-t-il quand une langue cultivée est constituée d'éléments toxiques ou si l'on en fait le vecteur de substances toxiques ? Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu'après quelques temps l'effet toxique se fait sentir. Si quelqu'un, au lieu de dire ''héroïque et vertueux'', dit pendant assez longtemps ''fanatique'', il finira par croire vraiment qu'un fanatique est un héros vertueux et que, sans fanatisme, on ne peut pas être un héros. Les vocables ''fanatique'' et ''fanatisme'' n'ont pas été inventés par le troisième Reich, il n'a fait qu'en modifier la valeur, et les employer plus fréquemment en un jour que d'autres époques en une année."
"Je répète ma question principale, (qui me semble rédhibitoire : on ne peut pas y répondre sans tuer la République) : QUI VA DÉCIDER du prétendu « cordon sanitaire » ?
De mon point de vue, le concept même de « cordon sanitaire » est ANTIPOLITIQUE, antidémocratique, despotique : des institutions vraiment démocratiques, par définition, nous imposent de parler précisément à ceux que nous détestons le plus, et elles nous forcent ainsi à démontrer publiquement, de façon construite et argumentée, convaincante pour tous les citoyens spectateurs de cette mise en scène des conflits, l’inanité ou la dangerosité des thèses que nous combattons.
Ceux qui défendent ce « cordon sanitaire » (le leur, bien entendu…) voudraient gagner la bataille politique sans avoir à prouver qu’ils ont raison à l’occasion de débats publics permanents et variés. C’est la négation même de l’idée démocratique. Que ses défenseurs en soient conscients ou pas, cette position est parfaitement antidémocratique.
Chacun
fait comme il veut, bien sûr, mais pour ma part, je trouve dans cette affaire
de nouvelles raisons de me réjouir de n'appartenir à aucun parti, à aucune de
ces armées politiques où règne une telle police de la pensée. Homme libre,
libre de soutenir toute idée que je trouve utile à l'intérêt général, je ne
risque pas de me plier à ce genre d’injonctions comminatoires infantilisantes."
(toujours Étienne Chouard, le monsieur dont je vous ai mis un lien sur un précédent mail ; pour le dernier paragraphe, c'est une autre discussion, à moins que...)
Si problème à régler il y a (oui oui, il y a !) c'est à mon sens dans cette région que ça se passe (certainement pas sur le terrain de l'antisémitisme-sionisme-racisme-terrorisme-complotisme qui pue la vase et la régression politique).
Bonsoir à tous
J'ai bien envie de me glisser tout doucement aussi dans ce débat qui m'a laissé pantoise un bon moment.
Mais à présent une reflexion me vient en tête : tant qu'une société aura besoin d'exutoires racistes et/ou anti quelque chose, sous forme d'humour ou autre, c'est que certains graves problèmes n'ont pas été réglé.
Alors à mon avis le problème est posé sur tout ce que notre belle république n'a toujours pas digéré ou ce qu'elle n'a toujours pas nettoyé dans sa grande culpabilité.
Pour moi l'humour "noire anti-tout" à la Desproges, Coluche, et à la Dieu sait quoi, est le miroir de toutes ces gangrènes non soignées. Après que ce soit interdit ou pas, que cela plaise ou pas, tout cela ne soigne pas les gangrènes, d'après moi.
L'holocauste, la guerre d'Algérie, la création d'Israël, l'esclavage, l'homosexualité, etc...
Notre république est malade, gravement malade, non pas par ce qu'il y a interdiction sur la liberté d'_expression_, mais parce que il y a un besoin d'exprimer de l'ironie, de l'humour noire.
Ca n'enlève pas le talent ou la piètrerie de ceux qui le font.
Les artistes sont le reflet de ce miroir.
Pourquoi on en est encore à caricaturer le juif, le noir, l'arabe ?
Est ce qu'on caricature avec ironie, est ce qu'on fait la satire, des gens qu'on aime ?
Honnêtement ?
En ce qui me concerne, lorsque je vois un couple qui se lance des vannes ironique je me dis au fond de moi qu'il y a surement des problèmes non réglés.
Lorsque je vois un enfant qui se moque d'un autre c'est qu'il y a un soucis : jalousie, besoin de pouvoir, etc...
Si le problème n'est pas réglé la moquerie continue et dégénère.
C'est tout pour l'instant.
Nathalie Paillet
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Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de ">
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