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Re: [rue] l'UB j'en ai entendu parler


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  • From: "monsieursos ." < >
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  • Subject: Re: [rue] l'UB j'en ai entendu parler
  • Date: Mon, 3 Feb 2014 20:01:22 +0100

Merci Jacques pour ton témoignage...

Une fois n'est pas coutume, je pense la même chose.

Si je peux me permettre d'ajouter une pierre, voilà ce que j'en pense.



Projet (définition de la scoop le pavé) : processus productif, de fabrication de marchandise, avec mise en concurrence et contrôle a priori des pratiques.



Le projet est l'inverse de la démarche. On ne découvre, en art qu'après coup ce que l'on a trouvé, si on le découvre avant, c'est sans aucun doute qu'il n'y avait pas besoin de chercher... Le projet tue la recherche en art et empêche de trouver quoi que ce soit d'inattendu. Il ne permet pas le détachement au résultat, la surprise d'être emporté par soi-même loin de ce que l'on croyait être. Cet attachement dans une espèce de maitrise étriquée du réel fait du projet une tentative de conformation à l'idée. Par pressions extérieurs répétées, l'idée est confirmée dans sa réalisation. On ne peut que bien mener un projet, ou le mener à bien, ce qui ne se distingue pas. Ce qui ne le distingue pas, mais le rend observable, structurable, appréhendable, contrôlable.

La démarche ne mène à rien. Elle n'aboutit qu'à la mort. Elle traverse et construit des paysages.

Pas à pas, elle se découvre et se recouvre. On ne peut en saisir que ses manifestations parce qu'elle ne se comprend qu'après. Aucune instance ne peut la contrôler, aucune instance, l'artiste lui-même ne peut que lui faire confiance et se laisser pousser, hors de toute rédaction, hors de tout langage, par une intuition.

La démarche n'appartient pas à un auteur, contrairement au projet, on l'emprunte. On ne perçoit dessus que des intérêts, que personne ne devra rembourser. Elle ne peut donc pas être rentable en tant qu'investissement, contrairement au projet, qui s'évalue d'abord sur ce critère.



merci pour cette université !



Le 3 février 2014 16:24, Livchine < " target="_blank"> > a écrit :
J’y étais pas, parce que je pouvais pas
je pouvais pas parce qu’Amiens. 

J’ai juste un truc à  dire, hors escarmouche, et puisque vous semblez tous parler des  commissions et des Cnar etc.  

Je constate que tout ce que j’ai fait de plus neuf et de plus fou selon moi 
ne s’est quasiment jamais fait avec un co- producteur.

Je pense à tous nos premiers spectacles de rue, nés quasiment dix ans avant les festivals, 
On montait le spectacle, avec quasiment zéro moyen, ensuite on le montrait, à perte bien sûr, 
ensuite il y avait des mairies, des fêtes municipales qui le prenaient, quand il y a eu trop de demandes, on a augmenté le prix. 

Aucun des projets de l’Unité n’aurait jamais été accepté par qui que ce soit, parce que, parce que, c’était trop bizarre, 
Qui nous aurait co- produit le théâtre pour chiens ? 
T’imagines Picasso avec son marchand  qui lui dit, j’ai un client, il veut lire ton projet, le client il voudrait quelque chose de pas trop politique, pas trop agressif etc. 
Ou Artaud à la Drac, en rendez- vous, complètement allumé,  il n’aurait jamais de rendez- vous, et se ferait refouler dès l’entrée. 

C’est formidable tout le réseau qui se met en place, mais c’est dangereux pour la création. 

Une fois on a eu 4 co- producteurs, on n’a joué que chez eux, parce qu’on avait écrit le projet, on ne pouvait pas rebrousser chemin en cours de route, c’était une fausse bonne idée, mais on ne pouvait pas reculer, on avait voulu faire comme tout le monde, comme des grands, il y avait les dates un an à l’avance. C’était pas du rater mieux, c’était du raté. 

Le projet A 4 tue la création (cf Frank Lepage). 

On a besoin d’être libre, d’expérimenter sans arrêt des trucs et des machins, voir ce que cela donne, on fait sans arrêt des ateliers des stages, on tâtonne, on va  d’échec en échec et parfois, un des spermatozoïdes s’échappe et trouve l’ovule,  et il y a quelque chose qui naît, pas tous les jours.  
 
Alors l’expertise ?  Le public ?  Il est très mauvais juge, même dangereux, il nous pousse à la facilité.   Les critiques de théâtre, hmmm, les directeurs de théâtre ?  Ils sont rares ceux qui osent. 
J’ai envoyé 300 lettres. “ Vous oseriez prendre notre prochaine pièce, sans avoir lu aucun dossier, sans savoir ce que c’est, juste en nous  faisant confiance” ? Une seule réponse positive  : Serge Noyelle.quand il dirigeait Chatillon;  

Alors nos pairs ?  Oui, mais c’est dangereux, on pourrait faire comme les concours d’architecture, juger le projet sans savoir qui le signe ?  Mais comme j’ai dit plus haut, je ne crois pas aux projets qui disent tout d’avance, le théâtre ça se crée pendant qu’on  le fait. 

Souvent je me dis que si les couples avant de faire un enfant se mettaient à faire un budget prévisionnel sur le coût  général de la naissance, du berceau et des vingt ans d’éducation et d’entretien du gosse, eh bien ils renonceraient. 

En conclusion je dis quoi ?   Je crois qu’il faut ruser, tenter, chercher, et surtout FAIRE , et une fois que le plateau t’a dit oui, alors là tu fais ton dossier, certainement pas avant.

Sacré marécage heureusement il nous reste le désir,   

 


Jacques Livchine
metteur en songes 

06 76 02 08 81

 
L'homme descend du songe






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Solen Briand
 Auteur de cirque et organe (d'un) des sens
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