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Re: [rue] re: Fwd: [listenationale] raler/proposer


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  • To: Stéphane Blanchard < >
  • Cc: ListeRue < >
  • Subject: Re: [rue] re: Fwd: [listenationale] raler/proposer
  • Date: Mon, 10 Feb 2014 01:55:30 +0100

Nous sommes touchés par votre position...
Pouvons nous faire quelque chose ?
Personne ne sauve les autres, personne ne se sauve tout seul, on se sauve ensemble.


Le 10 février 2014 00:43, Stéphane Blanchard < " target="_blank"> > a écrit :

Salut Jacques,

pour une déception, c'est une déception.

En un peu plus d'une semaine, deux compagnies de Midi-Pyrénées tire la sonnette d'alarme

et toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est trois vannes sur un mode d'emploi de la réussite.

Tu crois vraiment que c'est ça pour nous la réussite. Dans cinq minutes, on va avoir droit à

une histoire de Rollex.

Pour nous réussir,c'est continuer à faire ce que l'on fait depuis plus de 20 ans. Jouer, tourner,

essayer. Expérimenter comme tu dis parfois. Pour pouvoir continuer, il nous arrive de temps

à autre de rêver d'un petit coup de pouce. Un petit rien qui nous encouragerait (le plus gros,

quand ce n'est pas la totalité, est bien souvent autoproduit).

Tu crois vraiment qu'après plus de 30 ans (10 ans dans la programmation avant de monter une compagnie),

à observer les mécanismes, je ne sais pas sur quelle épaule je devrais poser ma main, dans quelle

réunion, dans quel after, de quels festivals ?

On te parle de justice, de système. De séparation des pouvoirs. De lois anti-trusts. De contrôle sur les

situations hégémoniques .

Faudra-t-il en appeler à Tocqueville?

Tu nous réponds par les états d'âme d'Higelin.

Tu laisses entendre que si un jour nous entrions dans le cercle restreint des élus nous deviendrions jaloux.

Peut-être le sommes nous déjà, d'ailleurs.

Mais nous ne voulons pas y entrer dans ce cercle, il est vicieux.

Pas ceux qui s'en serve. J'ai le plus grand respect pour tous ceux qui cherchent et qui trouvent,

qui se donne les moyens de leurs rêves? J'ai travaillé avec des compagnies et des lieux conventionnés.

Je n'y ai rencontré que des passionnés.

C'est du système dont on essaye de parler.

Point de jalousie derrière tout ça. Nos compagnies vont bien,et c'est pour ça qu'on peut l'ouvrir.

Si le système créé des jalousies, c'est bien plus entre ceux qui l'utilisent. Leur survie en dépend

souvent totalement, pas la notre.

 

Pour finir, j'aimerais revenir sur cette jolie petite histoire en forme de parabole et qui nous parle de Lydie.

Elle a du en baver Lydie. Elle était bonne Lydie (c'était pour faire passer la pillule ou la comparaison s'arrête-t-elle

au fait qu'elle était chiante). Mais la différence avec nous, c'est que Lydie elle voulait monter dans l'avion.Nous, non.

Nous si on descend de nos vieux bus un jour, ce sera pour le détourner, l'avion.

Alors je crois qu'en attendant, on va continuer à être chiants.

 

Avec toute ma considération

 

Stéphane

Souffleur d'image

Compagnie PictoFacto








Objet : Rép : [listenationale] râler/proposer... lettre à la DRAC Midi-Pyrénées
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Date : 6 février 2014 18:25:10 HNEC
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Raymond, 

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Elle est bien ta lettre, 
mais le problème, c’est que nous ne réussissons pas à inverser le courant, et nous continuons d’être tous tenus dans un léger mépris, justement parce que nous faisons du monde et que nous plaisons au public.
Pour un expert de la Drac , pour un directeur de Drac, pour un critique de télérama.  Le populaire c’est exécrable, l’art accessible n’est pas  de l’Art  Ils détestent le populaire, le populaire ils l’exècrent. 

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Oui pour eux  :  beaucoup de public = TF1 

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T’as plusieurs solutions, 

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-tu es le premier au monde à tirer un feu sans flamme,  un  feu intérieur, là tu existeras comme innovateur d’avant -garde. 

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- tu fais composer une musique par Dusapin ou Boulez, là tu deviendras culturel. 

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-  Tu fais des greffes multiples, c’est à dire que te mets en cheville avec un centre chorégraphique pour une CREATION.  Tu entends ça  CREATION , c’est le mot magique. 

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Je sais ce qu’ils pensent de toi  :   il n’ a qu’à se faire financer par les mairies.  Un feu d’artifice de 14 juillet ne peut être considéré comme création. 

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Ils ont des codes,  si tu mets pas en avant que t’as innové en  feu,  mélangeant ça au spectacle vivant, ils ne te regarderont même pas. 

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je sais ce qu’ils pensent  des  créateurs de feu d’artifice : “ils n’ont pas besoin de nous pour exister. Ils palpent des millions d’euros, le modèle c’est F, ils vendent 150 000 € un feu, font un chiffre de 8 millions d’euros,  ont 50 emplois à temps plein. C’est une entreprise. 

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Voilà tout ça, c’est de la cuisine, ça prend du temps, la subvention c’est un second métier, ce n’est pas le nôtre, et je ne  parle pas des subventions européennes, là il y a carrément une langue spécifique, tu dois rentrer dans leurs cases. 

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IL y a quelque part dans la Nièvre un Bojko, il fait des trucs pas catholiques, je lui dis  “ mais comment tu fais  pour être encore reconnu par ta Drac.  Il m’a dit  “ j’intitule mes machins, mise en scène de l’espace social”. et  c’est comme ça que ça passe. 

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Enlève toute allusion  au feu, fais de la percussion de recherche avec des compositeurs. 

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“apprends à vendre à donner à revendre
donne prends, donne prends, donne prends”
quand tu aimes il savoir chanter courir manger boire, 
siffler  et apprendre à travailler” 

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Blaise Cendrars

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Mon bon vieux Raymond l’indigné, te fais pas du mal à pester sans arrêt,  même quand t’auras ta bonne subvention tu trouveras que l’autre il en a une plus grosse, 

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Un soir je voyais Higelin tout triste.  Lui si connu, tout triste? pourquoi t’es triste ? il me répond “ je suis inconnu hors de France, je n’ai pas de dimension internationale, je voudrais être Elton John”. 

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Tiens, encore une petite histoire. A la ligue d’impro , on devait faire le casting pour un match au Quebec…Il en fallait 16, nous étions 38 sur la liste, alors on a voté, vote secret dans un profond silence. 
Mais qui d’autre que nous pouvions choisir, on avait les statistiques de chacun, combien de points gagnants  etc. 
Et puis les résultats tombent, Lydie Agaesse n’est pas du voyage, et pourtant elle est bonne Lydie , très bonne même,  mais personne ou presque n’a voté pour elle, elle crie “ pourquoi ? mais pourquoi pas moi  ?  Et là Hervée  qui ne prend jamais de détour pour parler aux gens lui jette en pleine face . “t’es chiante, lydie, t’es chiante, t’es bonne mais t’es chiante, personne n’a envie que tu sois du voyage, parce que l’on n’a pas envie d’avoir une chiante avec nous”. Lydie est morte d’un cancer deux ans plus tard. 

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Allez , ce coup-là, j’arrête, j’ai trop parlé,  les aubes sont navrantes. 

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Jacques Livchine 

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Le 6 févr. 2014 à 16:23, Les Commandos Percu < " target="_blank"> > a écrit :

Bonjour la rue,
voici une copie de la lettre que j'adresse à Laurent Roturier directeur de la Drac Midi Pyrénées, en réaction au rejet d'une demande de subvention.
Pour replacer les choses dans leur contexte, nous avions été reçus plutôt très cordialement par Brigitte Bouvier (elle était présente à la dernière U.B.) à qui nous avions exposé très franchement notre point de vue. Nous en avions perçu une belle qualité d'écoute. Préciser aussi que je m'exprime sans haine ni rancoeur, au nom de ce qu'il me reste de "citoyenneté-artistique", faute de quoi je rejoindrais les rangs des silencieux. L'été dernier lorsque je me suis offusqué du fonctionnement de la DGCA, on a cru bon de me rétorquer :"tu râles, oui, mais tu proposes quoi ???". 
Alors voilà : je râle et je propose.
 
Monsieur le directeur,
 
Je vous écris suite à la réception de votre lettre du 31/01/2014 nous informant que la demande de subvention de la compagnie Les Commandos Percu, au titre de sa création Le Choc Des Tambours a fait l'objet d'un rejet de la part de vos services.
Vous m'en voyez contrit.
En effet, cette demande avait, au delà de l'aide financière, un caractère symbolique.
Voilà presque 20 ans que la compagnie produit ses spectacles dans les festivals nationaux et internationaux. Nous sommes venus exposer notre projet, pas seulement pour qu'il soit aidé, mais pour une fois de plus tenter de nouer une relation constructive avec notre DRAC. Notre compagnie s'est inscrite dans la durée à la force des bras. Le jeu des alliances locales entre artistes, compagnies et lieux d'accueil ne nous a pas été favorable : nous payons un loyer pour notre local de St Genies ; nous n'avons que l'intermittence pour nous aider à tenir ; lorsque nous obtenons une résidence c'est à Brest, Bilbao, Chalon ou Libourne, certainement pas dans les lieux dédiés aux arts de la rue de notre région, lieux dont l'étanchéité n'est plus à démontrer, alors qu'ils revendiquent à eux seuls la paternité de tout ce qui se fait de "valable" en termes d'arts de la rue. 
 
En foi de quoi, et au risque de brouiller quelques amitiés, mais d'en fédérer d'autres : 
 
- nous mettons en doute cette capacité que les experts qui jugent le travail des artistes ont à traverser les changements de gouvernements et les ministères, comme si ces réseaux constitués entendaient fonctionner dans la durée pour leurs propres intérêts. On m'a déjà rétorqué que ces experts sont des bénévoles, qu'ils n'ont pas forcément le temps ni les moyens d'aller voir les spectacles qu'ils jugent, que notre secteur en quête de reconnaissance a longtemps réclamé que ces experts soient nommés. Cela n'efface en rien ce que j'en dis.
 
- nous mettons en doute le principe-même du conventionnement des compagnies, et cette idée déborde largement du cadre du théâtre et des arts de la rue. A quand l'Orchestre National de Hip Hop ? Puis-je moi-même me proclamer expert après 30 ans de métier pour estimer que tel spectacle de telle compagnie conventionnée est sans intérêt ? Nous ne sommes pas seuls à affirmer qu'une politique culturelle redonnée au peuple consisterait à aider les festivals et tous lieux de diffusion et de pratique culturelle en redonnant leur confiance aux programmateurs et au public. Il se murmure bien des choses au nom de la démocratie. 
Par conséquent, notre compagnie ne fera jamais de démarche en en vue d'un conventionnement.
 
- nous estimons que les lieux de création conventionnés et certains gros festivals devraient s'astreindre à un renouvellement régulier de leurs directeurs-experts. Les velléités de "structuration du secteur" se transforment vite en consanguinité nauséabonde. Beaucoup d'artistes s'en plaignent, mais le besoin de reconnaissance induit des silences gênés. La récente Université Buissonnière initié par la Fédération des Arts de la Rue n'y a pas échappé.
 
- nous refusons dorénavant de déposer une demande d'aide à la DGCA, où il est possible d'être à la fois directeur de compagnie conventionnée, président du jury et lauréat.
 
- nous sommes fatigués d'être reçus par l'Institut Français (qui nous apporte néanmoins son soutien occasionnel) ou la Région avec cette sempiternelle première question : êtes-vous soutenus par votre DRAC ?
 
En vous adressant notre demande de subvention, nous savions parfaitement qu'il ne vous resterait plus que les miettes d'un budget qui a été phagocyté par les conventionnements et autres aides automatiques. Nous apprécions le silence élégant qui entoure les montant accordés à ces compagnies. Nous vous demandons de nous dire si vous considérez qu'il y a des artistes, des compagnies, des cultures parallèles qui sortent du cadre. Celles à qui on va répéter "Vous-vous débrouillez sans nous ? Formidable !". L'Etat va t'il nous reléguer avec d'autres dans cette catégorie, ou existe t'il une voie d'ouverture dans un esprit de démocratie ?
Pour ces raisons, nous lirons avec attention les motifs du rejet de notre demande d'aide. 
Je réitère par ailleurs le souhait de vous rencontrer afin de vous exposer notre point de vue. 
Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur le directeur, mes salutations distingués.
 
Raymond Gabriel
Compagnie Les Commandos Percu

>
Jacques Livchine
metteur en songes 

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06 76 02 08 81

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L'homme descend du songe

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