Salut à tous,

J'avais prévenu, je suis en colère. Je persiste et signe!

Je suis dans la lutte contre la réforme UNEDIC depuis février (mais ai-je cessé de l'être depuis 2003?) et je vois autour de moi des dizaines de personnes s'épuiser à se battre dans le désert. Des gens formidables se battent pour plus de justice et de droits dans l'indifférence de la masse, quand ce n'est pas dans l'hostilité de ceux qui ne veulent surtout pas que les lieux de spectacles se mettent en grève et que les festivals ne soient stoppés.

J'ai croisé un clown triste tout à l'heure (Gilles Defacque pour ceux qui le connaissent), triste de voir que les organismes d'employeurs (il est au SYNAVI) sont incapables de s'entendre.

On se bat en ayant contre nous les forces politiques, les syndicats "partenaires sociaux" qui ont trahis les salariés en se vendant au MEDEF contre quelques sièges, les médias (et donc une bonne part de la population), et des milliers de collègues qui ne comprennent pas le prix qu'ils auront à payer pour les malheureux cachets sauvés en ne faisant pas grève. On se bat en dépit de directeurs de lieux qui prétendent nous soutenir en ne faisant rien, en demandant de marcher avec nous pour la culture (entendez pour leurs subventions) mais qui ne veulent surtout pas entendre parler de l'annulation d'un spectacle.

Alors quand je mets en relation la faiblesse de la mobilisation sur un enjeu social majeur et la fulgurance d'une réaction pavlovienne face au score FN qui est un non-événement tellement c'était prévisible, franchement j'ai les boules!

Combien de fois une poignée d'entre nous ont lancé l'alerte sur cette liste? Avons-nous été entendus?

Sur les centaines de personnes inscrite sur cette liste, il y en a avec qui je suis injuste en tenant mes propos, je m'en excuse auprès d'eux. Mais franchement si notre action était aussi massive qu'elle mériterait de l'être, je n'en serai pas là, nous n'en serions pas là et nous n'aurions pas à nous inquiéter sur l'avenir de la lutte, le risque de radicalisation et de montée de la violence. Si les 230 000 intermittents, indemnisés et non indemnisés, s'étaient dressés le 22 mars pour rejeter l'accord, on ne se poserait pas aujourd'hui de question sur l'avenir de la saison.

On a très souvent trouvé que j'étais moralisateur sur cette liste (j'assume), on a rarement eu l'occasion de dire que j'avais tort.

@+

Thierry


Le 28/05/2014 22:15, estoires a écrit :