Voilà
la dernière communication de Filippetti et ma réaction. Il faut déjouer tout de
suite la com gouvernementale.
«
Avec François Rebsamen (ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social,
NDLR), je vais demander à ce qu’on puisse lancer des “Assises de
l’Intermittence”, sous l'égide des parlementaires et de la commission des
Affaires culturelles et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale »,
déclare Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, sur
Europe 1 le 03/06/2014.
La
ministre souhaite par ailleurs assurer « un meilleur suivi pour les
intermittents les plus précaires, qui passerait notamment par la création d’un
fonds d’accompagnement pour les plus pauvres ». « On travaille notamment avec
François Rebsamen sur la constitution de dispositifs qui permettront d’aider les
plus précaires des intermittents, car j’entends bien leurs préoccupations. »,
indique Aurélie Filippetti
Réponse :
Le
gouvernement a peur. Il a compris que nos actions ne connaîtront pas
de pause. Après Montpellier, la journée d'action nationale et les molières,
Filippetti annonce des assises de l'intermittence (on connait) et une caisse
pour les plus précaires. (on connait aussi).
Assise
de l'intermittence : De la com pour éteindre le feu. Donnedieu de Vabres l'avait déjà fait en 2004
notamment sous le chapiteau Fratellini. On connait par coeur. C'est merveilleux
pour gagner du temps. Puisque que le gouvernement nous explique tous les jours
qu'il respecte le dialogue social et les décisions du Medef, à quoi serviront
ces débats si ce n'est à gagner et donc perdre du temps ?
Caisse des pauvres
: NON à une petite caisse autonome discrétionnaire, OUI à des droits sociaux
collectifs. Nous connaissons déjà. En 2004, l'état avait dépensé beaucoup
d'argent pour rétablir sur 2 ans 507 h 12 mois. C'était une grosse caisse
autonome. Mais cela a disparu et l'accord de 2003 s'est appliqué avec toute sa
violence et ses 70% de précarité supplémentaire..
Pour rappel, François
Hollande a fait un pacte avec le Medef appelé pacte de responsabilité de 50
milliards d'euros d'économies. C'est un plan sur 3 ans. Parmi ces 50 milliards,
Valls a déclaré que 2 milliards étaient sur l'assurance chômage.
C'est donc très
clair : officiellement le gouvernement se cache derrière le Medef en disant "c'est pas nous, c'est
eux et nous respectons le dialogue social". Dans les faits, ils font bien
pire : Hollande s'est mis d'accord en amont sur les 2 milliards d'euros
d'économies sur le dos des pauvres. Il est donc clairement co responsable de
l'accord du 22 mars. Il fallait bien mettre en pratique un accord à la baisse
pour être compatible avec le pacte. Ce qu'a fait le Medef parfaitement bien. Il
est donc pour le moins schizophrène de voir l'état essayer de s'en sortir en
mettant en place une "caisse pour précaires" alors que leur volonté est par
ailleurs de réduire le droit des chômeurs. On prend 2 milliards d'un côté et on
donne des miettes de l'autre pour éteindre le feu.
Pour finir, il faut noter
que le Medef et la Cfdt ont signé le pacte de responsabilité : leur signature de
l'accord est donc logique. Elle s'inscrit dans ce plan triennal.
FO, par
contre, dénonce le pacte de responsabilité et s'oppose à la politique d'austérité, la décrivant
comme nuisible. Or, en signant l'accord, FO participe de fait au pacte qu'ils
combattent !
Schizophrénie
? Non.
Besoin de reprendre la
main sur l'unedic : Oui.
La seule manière d'éteindre le feu Mr Rebsamen et
Mme Filippetti c'est de ne pas agréer cet accord néfaste pour tous les
chômeurs.