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Re: [rue] Réflexions... action!!


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  • From: Julien Travaillé < >
  • To: Thierry Decocq < >
  • Cc:
  • Subject: Re: [rue] Réflexions... action!!
  • Date: Thu, 12 Jun 2014 01:41:45 +0200


Le 11 juin 2014 à 17:56, Thierry Decocq < "> > a écrit :

Salut à tous,

Je ne vais pas faire pffffffff! Franck a aussi le droit d'être fatigué par certains messages après 4 mois de lutte, donc je prends le relai.

Et Christine à le droit de s'exprimer sans être accueilli par le déni également

OUi, enfin de la réflexion, de la vraie, de celle qui va au delà de la revendication pernicieuse car déviée qui consiste à réclamer nos ASSEDICS plutôt qu'une véritable POLITIQUE CULTURELLE dans ce beau pays de conservatismes!!!

Nous sommes dans un conflit social et politique, qui va bien au delà de la question de la vie culturelle. L'intermittence fait partie qu'on le veuille ou non, de la politique culturelle et la culture, puisque tu veux de la réflexion dépasse largement notre secteur d'activité socio-professionnel: elle est partout, indissociable de la société. La portée de la lutte sociale va bien au delà de la question étriquée des budgets culturels (car quand tu parles de politique culturelle, ne soyons pas hypocrites, tu réclames des sous!).

non, la politique culturelle est un projet (pour un pays dans ce cas), les budgets n'en sont (ne doivent en être) que les corollaires.

Youpii, élevons les vibrations neuronales et demandons nous :

- pourquoi on fait ce métier et en quoi il nous est personnellement vital (honnêtement!!!...)

Cette question là est essentielle, mais relève du choix de vie de chacun. La mettre sur la table dans le cadre d'une lutte sociale revient à dire à nos adversaires jusqu'où ils peuvent aller trop loin et ce qu'on est prêt à céder. Ce qui est vital, aux yeux de ceux qui nous régissent, ce n'est pas ce qui permet de vivre, c'est ce qui permet de survivre. Est-ce là ton enjeu?

Il n'est pas nécessaire (voire pas forcément souhaitable)  q'un travail nous soit vital pour qu'il soit bien fait.

- qu'avons nous à défendre foncièrement : revenus? partage et rencontres? "mission" d'éveil des consciences? bref, quel est notre rôle?

On doit défendre une politique culturelle. On l'a revendiqué haut et fort avec la campagne "l'Art est Public" et force est de constater que nous sommes bien loin dans les actes politiques des promesses qui nous ont été faites. Qui aujourd'hui, dans ceux qui ont porté à la Fédé ou ailleurs la campagne va demander des comptes? Qui est capable de dire aux inconscients qui nous gouvernent que s'ils les avaient tenus ces promesses, il ne seraient pas dans l'état de déconfiture où ils se retrouvent aujourd'hui?

On doit aussi défendre un modèle social dans sa globalité. Nous sommes à ce titre le barrage sur le Pacifique. Lorsque nos annexes seront submergées, c'est l'ensemble du salariat français qui sera noyé par les desseins du MEDEF.

Revenons-en, puisque c'est le sujet qui t'interpelle, à la défense des annexes. Ce combat est révolutionnaire au sens étymologique du terme. Nous subissons le joug d'un patronat mafieux flanqués de syndicalistes félons (des traitres, il n'y a pas d'autre qualificatif) qui imposent une précarisation généralisée du monde du travail. Ils veulent nous soumettre en prétendant qu'il n'y a pas d'alternative et manque de bol, on arrive avec une alternative dont le bien fondé n'est pas contestable (d'ailleurs personne n'a pris le risque de le faire). C'est toute leur mécanique infernale que l'on démonte. D'autant qu'en s'intéressant aux annexes, on comprend non seulement ce qu'ils veulent nous faire, mais aussi que dans le texte de l'accord d'assurance chômage s'écrit la destruction des tribunaux de prud'hommes, la liberté de licencier à vil prix, la plongée dans la misère des vieux qui tomberont dans le chômage avant la retraite...

Le pillage aussi des ressources des travailleurs qui devront payer le fait d'être licencié! Le chômage devient une faute qu'il faut expier et ça, on l'a démonté et démontré! Si tu crois un tout petit peu que l'artiste a un rôle dans la société, tu devrais venir de temps en temps en AG pour comprendre tout ça.


une révolution, étymologiquement, c'est un tour sur sois même... pour revenir au même endroit.

- qui est en train, par des pratiques déviantes de détruire cette "exception française"? Nous les artistes et techniciens? certaines sociétés fleurtant avec le MEDEF?

A ce sujet j'ai un ami qui est très étonné d'être rémunéré en cachets d'intermittent alors qu'il pose des climatisations.... En fait une société nommée CARRIER (très riche Carrier....) sous traite sa main d'œuvre avec une autre société nommée Amplitude Production qui recrute effectivement des intermittents techniciens du spectacle; les poseurs de clim viennent donc s'ajouter aux effectifs!

C'est un abus. Il y a des pourris partout! Et toi, tu plonges et tu nous ressort cette tarte à la crème! Prends n'importe quel abus, monte son cas en épingle et tu peux alors justifier la suppression du système qui a permis à ce pourri d'exister. Cela porte un nom: on appelle cela la démagogie!

l'intérêt de la phrase ne se trouve pas dans la partie se reportant au medef mais dans celle concernant les artistes et techniciens.

Et la Télé? quid des chiffres surréalistes des permittents de la télé? Nous avons tous des connaissances ou amis qui sont confrontés à ces réalités. Faisons une liste concrête des exaction commises

et présentons là à la jolie presse européenne, au gouvernement, au MEDEF, à ma grand mère.... aux commerçants, bref à tout le monde (une idée comme ça...).

Ce sont ces gens qui détruisent nos métiers au moins autant que le MEDEF.

Intéresse-toi un tout petit peu à nos revendications, tu verras que sur tous ces abus, nous faisons des propositions concrètes. Le plafond du cumul salaire+indemnité est dans les propositions du comité de suivi et c'est une arme très efficace contre la permittence. Tellement efficace que les salopards qui ont signé l'accord du 22 mars l'ont repris sous une forme totalement caricaturale et l'ont dévoyé pour nous priver de cette arme. Le cumul, aux seules conditions qu'il soit lissé sur une longue période d'emploi ET que l'on revienne à la date anniversaire, peut contrer la permittence.

en l'occurrence, ce n'est pas "eux" qui détruisent nos métiers, mais plutôt leurs employeurs (sous la responsabilité feutrée de l'état qui ne dit mot). d'ailleurs ce ne sont pas "nos métiers" qu'ils détruisent mais plutôt un système redistributif.

De plus, je propose de travailler sur une nouvelle nomenclature des métiers relevant de l'intermittence en établissant des différences entre non seulement les artistes et les techniciens. Mais entre les contenus professionnels concrêts. Il me semble impératif de repenser ce statut en fonction de la réalité de terrain.

On est d'accord! Je suis scandalisé de voir cette liste idiote reposant sur le seul code APE de l'employeur, à des millions d'années lumières des réalités de nos professions. Mais il faut savoir que l'on ouvre la boite de Pandore. Ces listes ne sont rien d'autre que des outils d'exclusions dont se sert abusivement Pôle Emploi!

Sacré boulot, mais ça nous aiderait à classifier nos pratiques de façon saine car n'oublions pas que ce statut a été crée au départ pour les comédiens de théâtre qui répétaient une pièce pendant plusieurs mois sans percevoir de revenus. Combien sommes nous d'intermittents actuellement à être dans cette réalité professionnelle?

C'est totalement faux! Et cela montre que tu parles de ce que tu ne connais pas. L'intermittence n'a pas été créé pour permettre la création, elle l'a été pour permettre à l'industrie du cinéma de trouver et conserver des ouvriers qualifiés. C'est une réponse à la discontinuïté d'emploi pour les techniciens qui n'avaient aucune raison de travailler dans le cinéma dans un pays qui leur fournissait des emplois stables. Les artistes se sont greffés que bien plus tard sur ce système . L'intégration à l'assurance chômage et le principe d'une indemnisation sur le modèle (dégradé depuis) de ce que nous connaissons aujourd'hui remonte à moins d'une trentaine d'années.

Pas de jugement hâtifs dans mes propos, juste un désir d'honnêteté car ne demandons pas aux autres ce qui nous fait défaut...

Si nous savons tous individuellement ce qui nous rend vivants et motive nos créations, si nous sommes capables de réfléchir à une organisation, un accès au statut plus juste et si nous maitrisons notre environnement économico-politique, nous saurons défendre nos métiers et leur "indispensabilité". bouhou quel vilain mot!


...la tempérance était une vertu pour Aristote.

Si tu peux faire ton métier dans de bonnes conditions, que tu n'es pas en mode survie et que sa précarité structurelle est prévue par de bons dispositifs, ne crois-tu pas que la vie artistique ne s'en portera pas mieux? Ne crois-tu pas que la culture ne sera pas plus libre et que la société dans son ensemble ne s'en portera pas mieux?  Nos adversaires, leurs chiens de gardes (pas tous, mais je l'ai lu) vont jusqu'à pousser le cynisme jusqu'à prétendre que les droits sociaux embourgeoisent et que c'est dans la fragilité sociale que l'on est créatifs. Est-ce que l'on peut accepter d'être régis par une telle connerie?

les bonnes conditions d'exercice d'un métier aident certainement à une bonne réalisation, elles n'en constituent pas pour autant l'alpha et l'oméga. Une culture plus libre ? étrange oxymore. la société s'en porterait elle encore mieux ? je n'en sais rien ; l'étalage d'une pseudo "liberté culturelle" est elle un bien commun nécessaire ? et en contre exemple de cette "connerie" je mettrai en parallèle la production littéraire théâtrale de la france sous Lang et celle de l'Angleterre sous Tatcher (pour simplifier Minyana Vs Kane). Regarder aussi ce que peut faire un artiste avec le baiser de Klimt sur un mur en Syrie, Charlotte Delbo qui jouait du Molière entre les cadavres, Germaine Tillon à Ravensbruck... Bien sûr que les droits sociaux embourgeoisent, ce n'et pas pour autant qu'il faille ériger la précarité comme comburant de la création. 


La vérité est simple, triviale, grossière: pour que la précarité devienne la règle générale applicable à tous les salariés, il faut que ceux pour qui la précarité est prise en compte au nom d'une exception au droit du travail disparaissent! C'est contre cela que nous nous battons, c'est pour cela que nous revendiquons comme une devise plus qu'un slogan que "ce que nous défendons, nous le défendons pour tous!".

La lutte et la création sont parfois antagonistes, ce qui vaut pour l'un ne vaut pas forcément pour l'autre.

A nos plumes


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Christine Spraul - Compagnie les Rustines de l'Ange

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