Le 11 juin 2014 à 17:56, Thierry Decocq <
">
> a écrit :
Salut à tous,
Je ne vais pas faire pffffffff! Franck a aussi le droit d'être
fatigué par certains messages après 4 mois de lutte, donc je
prends le relai.
Et Christine à le droit de s'exprimer sans être accueilli par le déni également
OUi, enfin de la réflexion, de la vraie, de celle qui va au
delà de la revendication pernicieuse car déviée qui consiste à
réclamer nos ASSEDICS plutôt qu'une véritable POLITIQUE
CULTURELLE dans ce beau pays de conservatismes!!!
Nous sommes dans un conflit social et politique, qui va bien au
delà de la question de la vie culturelle. L'intermittence fait
partie qu'on le veuille ou non, de la politique culturelle et la
culture, puisque tu veux de la réflexion dépasse largement notre
secteur d'activité socio-professionnel: elle est partout,
indissociable de la société. La portée de la lutte sociale
va bien au delà de la question étriquée des budgets culturels (car
quand tu parles de politique culturelle, ne soyons pas hypocrites,
tu réclames des sous!).
non, la politique culturelle est un projet (pour un pays dans ce cas), les budgets n'en sont (ne doivent en être) que les corollaires.
Youpii, élevons les vibrations neuronales et demandons nous : - pourquoi on fait ce métier et en quoi il nous est
personnellement vital (honnêtement!!!...)
Cette question là est essentielle, mais relève du choix de
vie de chacun. La mettre sur la table dans le cadre d'une lutte
sociale revient à dire à nos adversaires jusqu'où ils
peuvent aller trop loin et ce qu'on est prêt à céder. Ce qui est
vital, aux yeux de ceux qui nous régissent, ce n'est pas ce qui
permet de vivre, c'est ce qui permet de survivre. Est-ce là ton
enjeu?
Il n'est pas nécessaire (voire pas forcément souhaitable) q'un travail nous soit vital pour qu'il soit bien fait.
- qu'avons nous à défendre foncièrement : revenus? partage et
rencontres? "mission" d'éveil des consciences? bref, quel est
notre rôle?
On doit défendre une politique culturelle. On l'a revendiqué haut
et fort avec la campagne "l'Art est Public" et force est de
constater que nous sommes bien loin dans les actes politiques des
promesses qui nous ont été faites. Qui aujourd'hui, dans ceux qui
ont porté à la Fédé ou ailleurs la campagne va demander des
comptes? Qui est capable de dire aux inconscients qui nous
gouvernent que s'ils les avaient tenus ces promesses, il ne seraient
pas dans l'état de déconfiture où ils se retrouvent aujourd'hui?
On doit aussi défendre un modèle social dans sa globalité. Nous
sommes à ce titre le barrage sur le Pacifique. Lorsque nos annexes
seront submergées, c'est l'ensemble du salariat français qui sera
noyé par les desseins du MEDEF.
Revenons-en, puisque c'est le sujet qui t'interpelle, à la défense
des annexes. Ce combat est révolutionnaire au sens étymologique du
terme. Nous subissons le joug d'un patronat mafieux flanqués de
syndicalistes félons (des traitres, il n'y a pas d'autre
qualificatif) qui imposent une précarisation généralisée du monde
du travail. Ils veulent nous soumettre en prétendant qu'il n'y a
pas d'alternative et manque de bol, on arrive avec une alternative
dont le bien fondé n'est pas contestable (d'ailleurs personne n'a
pris le risque de le faire). C'est toute leur mécanique infernale
que l'on démonte. D'autant qu'en s'intéressant aux annexes, on
comprend non seulement ce qu'ils veulent nous faire, mais aussi
que dans le texte de l'accord d'assurance chômage s'écrit la
destruction des tribunaux de prud'hommes, la liberté de licencier
à vil prix, la plongée dans la misère des vieux qui tomberont dans
le chômage avant la retraite...
Le pillage aussi des ressources des travailleurs qui devront payer
le fait d'être licencié! Le chômage devient une faute qu'il faut
expier et ça, on l'a démonté et démontré! Si tu crois un tout
petit peu que l'artiste a un rôle dans la société, tu devrais
venir de temps en temps en AG pour comprendre tout ça.
une révolution, étymologiquement, c'est un tour sur sois même... pour revenir au même endroit.
- qui est en train, par des pratiques déviantes de détruire
cette "exception française"? Nous les artistes et techniciens?
certaines sociétés fleurtant avec le MEDEF?
A ce sujet j'ai un ami qui est très étonné d'être rémunéré en
cachets d'intermittent alors qu'il pose des climatisations....
En fait une société nommée CARRIER (très riche Carrier....) sous
traite sa main d'œuvre avec une autre société nommée Amplitude
Production qui recrute effectivement des intermittents
techniciens du spectacle; les poseurs de clim viennent donc
s'ajouter aux effectifs!
C'est un abus. Il y a des pourris partout! Et toi, tu plonges et
tu nous ressort cette tarte à la crème! Prends n'importe quel abus,
monte son cas en épingle et tu peux alors justifier la suppression
du système qui a permis à ce pourri d'exister. Cela porte un nom:
on appelle cela la démagogie!
l'intérêt de la phrase ne se trouve pas dans la partie se reportant au medef mais dans celle concernant les artistes et techniciens.
Et la Télé? quid des chiffres surréalistes des permittents de
la télé? Nous avons tous des connaissances ou amis qui sont
confrontés à ces réalités. Faisons une liste concrête des
exaction commises et présentons là à la jolie presse européenne, au gouvernement,
au MEDEF, à ma grand mère.... aux commerçants, bref à tout le
monde (une idée comme ça...). Ce sont ces gens qui détruisent nos métiers au moins autant que
le MEDEF.
Intéresse-toi un tout petit peu à nos revendications, tu verras
que sur tous ces abus, nous faisons des propositions concrètes. Le
plafond du cumul salaire+indemnité est dans les propositions du
comité de suivi et c'est une arme très efficace contre la
permittence. Tellement efficace que les salopards qui ont signé
l'accord du 22 mars l'ont repris sous une forme totalement
caricaturale et l'ont dévoyé pour nous priver de cette arme. Le
cumul, aux seules conditions qu'il soit lissé sur une longue
période d'emploi ET que l'on revienne à la date anniversaire, peut
contrer la permittence.
en l'occurrence, ce n'est pas "eux" qui détruisent nos métiers, mais plutôt leurs employeurs (sous la responsabilité feutrée de l'état qui ne dit mot). d'ailleurs ce ne sont pas "nos métiers" qu'ils détruisent mais plutôt un système redistributif.
De plus, je propose de travailler sur une nouvelle nomenclature
des métiers relevant de l'intermittence en établissant des
différences entre non seulement les artistes et les techniciens.
Mais entre les contenus professionnels concrêts. Il me semble
impératif de repenser ce statut en fonction de la réalité de
terrain.
On est d'accord! Je suis scandalisé de voir cette liste idiote
reposant sur le seul code APE de l'employeur, à des
millions d'années lumières des réalités de nos professions. Mais
il faut savoir que l'on ouvre la boite de Pandore. Ces listes ne
sont rien d'autre que des outils d'exclusions dont se sert
abusivement Pôle Emploi!
Sacré boulot, mais ça nous aiderait à classifier nos pratiques
de façon saine car n'oublions pas que ce statut a été crée au
départ pour les comédiens de théâtre qui répétaient une pièce
pendant plusieurs mois sans percevoir de revenus. Combien sommes
nous d'intermittents actuellement à être dans cette réalité
professionnelle?
C'est totalement faux! Et cela montre que tu parles de ce que tu
ne connais pas. L'intermittence n'a pas été créé pour
permettre la création, elle l'a été pour permettre
à l'industrie du cinéma de trouver et conserver des ouvriers
qualifiés. C'est une réponse à la discontinuïté d'emploi
pour les techniciens qui n'avaient aucune raison de travailler
dans le cinéma dans un pays qui leur fournissait des emplois
stables. Les artistes se sont greffés que bien plus tard sur ce
système . L'intégration à l'assurance chômage et le principe d'une
indemnisation sur le modèle (dégradé depuis) de ce que nous
connaissons aujourd'hui remonte à moins d'une trentaine d'années.
Pas de jugement hâtifs dans mes propos, juste un désir
d'honnêteté car ne demandons pas aux autres ce qui nous fait
défaut... Si nous savons tous individuellement ce qui nous rend vivants
et motive nos créations, si nous sommes capables de réfléchir à
une organisation, un accès au statut plus juste et si nous
maitrisons notre environnement économico-politique, nous
saurons défendre nos métiers et leur "indispensabilité". bouhou
quel vilain mot!
...la tempérance était une vertu pour Aristote. Si tu peux faire
ton métier dans de bonnes conditions, que tu n'es pas en mode
survie et que sa précarité structurelle est prévue par de bons
dispositifs, ne crois-tu pas que la vie artistique ne s'en portera
pas mieux? Ne crois-tu pas que la culture ne sera pas plus libre
et que la société dans son ensemble ne s'en portera pas mieux?
Nos adversaires, leurs chiens de gardes (pas tous, mais je l'ai
lu) vont jusqu'à pousser le cynisme jusqu'à prétendre que
les droits sociaux embourgeoisent et que c'est dans la fragilité
sociale que l'on est créatifs. Est-ce que l'on peut accepter
d'être régis par une telle connerie?
les bonnes conditions d'exercice d'un métier aident certainement à une bonne réalisation, elles n'en constituent pas pour autant l'alpha et l'oméga. Une culture plus libre ? étrange oxymore. la société s'en porterait elle encore mieux ? je n'en sais rien ; l'étalage d'une pseudo "liberté culturelle" est elle un bien commun nécessaire ? et en contre exemple de cette "connerie" je mettrai en parallèle la production littéraire théâtrale de la france sous Lang et celle de l'Angleterre sous Tatcher (pour simplifier Minyana Vs Kane). Regarder aussi ce que peut faire un artiste avec le baiser de Klimt sur un mur en Syrie, Charlotte Delbo qui jouait du Molière entre les cadavres, Germaine Tillon à Ravensbruck... Bien sûr que les droits sociaux embourgeoisent, ce n'et pas pour autant qu'il faille ériger la précarité comme comburant de la création.
La vérité est simple, triviale, grossière: pour que la précarité
devienne la règle générale applicable à tous les salariés, il faut
que ceux pour qui la précarité est prise en compte au nom d'une
exception au droit du travail disparaissent! C'est contre cela que
nous nous battons, c'est pour cela que nous revendiquons comme une
devise plus qu'un slogan que "ce que nous défendons, nous le
défendons pour tous!".
La lutte et la création sont parfois antagonistes, ce qui vaut pour l'un ne vaut pas forcément pour l'autre. Check Christine Spraul - Compagnie les Rustines de l'Ange
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