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Re: [rue] Lu sur Libération.fr : Intermittents: faut-il s’entêter à réformer ce régime?


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  • From:
  • To: Mika CAUDAL < >
  • Cc: Liste Rue < >, Nicolas SOLOY < >
  • Subject: Re: [rue] Lu sur Libération.fr : Intermittents: faut-il s’entêter à réformer ce régime?
  • Date: Sun, 15 Jun 2014 11:36:27 +0200 (CEST)

MIka, Nico
relisez Grégoire, ci dessous, ça va vous remonter le moral!

et cette phrases, la première "intermittent, seuls précaires à pouvoir se
faire entendre" est une clés contre une lutte corporatiste
ne pas nous y enfermer !!!
les média ne parlent QUE des intermittent. Donc les réacs se lâchent contre
nous, entraînant tous ceux qui ne comprennent pas notre affaire de 507
heures... nous voilà rangé du coté des élites détestables et profiteuses.



"Les intermittents, seuls précaires à même de se faire entendre"

Le sociologue Mathieu Grégoire nous invite à changer de regard sur ce
mouvement qui sort de l'ombre 1,7 million de salariés précaires, touts
secteurs confondus. Interview.

"Partageons nos luttes" : selon le sociologue Mathieu Grégoire, les
intermittents parlent au nom de tous les précaires. (KENZO TRIBOUILLARD/AFP)
Les intermittents ne désarment pas. Malgré la nomination d'un médiateur par
le gouvernement, ils multiplient actions et blocages pour défendre leur
statut. Ceci, avec un sentiment de légitimité d'autant plus fort qu'ils se
sentent investis d'une mission : représenter le 1,7 million de travailleurs
précaires que nous comptons aujourd'hui, qui, comme les chômeurs, n'ont
jamais voix au chapitre.

Une idée que leur a soufflé Mathieu Grégoire, sociologue du travail
spécialiste des intermittents du spectacle. Ce jeune maître de conférences à
la fac d’Amiens et chercheur au Curap (Centre universitaire de recherches
administratives et politiques de Picardie) leur a consacré sa thèse de
doctorat puis un livre (1).

Le Medef, la plupart des syndicats et nombre de salariés voient les
intermittents comme des privilégiés. Que leur répondez-vous ?

- Les professionnels du spectacle ne sont pas des privilégiés, et encore
moins des saltimbanques qui "profitent" du système comme on l’entend parfois.
Simplement, ils bénéficient d’un mode d’indemnisation chômage adapté à leurs
métiers où les contrats de travail ne durent parfois qu’une journée.

Mais cela ne signifie pas que l’assurance chômage soit plus généreuse avec
eux. Ainsi, que se passerait-il si l’on faisait basculer des chômeurs
"classiques" dans ce régime soit disant privilégié ? On ferait d’importantes
économies car les critères pour toucher des indemnités y sont plus stricts et
celles-ci ne sont pas versées jusqu’à 2 ou 3 ans comme dans le régime
général, conçu pour les salariés sortants d’un CDI ou d’un CDD. D’ailleurs,
les intermittents représentent 3,5% des indemnisés pour 3,4% des dépenses.
Bref, ils ne coûtent pas plus cher que les autres.

Lire
Ce que vous ignorez sur les intermittents du cinéma
Mais pourquoi les salariés devraient-ils être solidaires de ceux qui font le
choix risqué et difficile d’une carrière artistique ?

- Cette logique "du risque", c’est celle des assurances privées : elles
n’assurent pas votre prêt immobilier ou bien demandent plus cher parce que
vous souffrez d’une maladie chronique ou ne présentez pas assez de garanties.
La philosophie de notre système de protection sociale, né du Conseil national
de la Résistance veut qu’on ne fasse pas payer davantage ceux qui risquent
d’avantage de tomber malades, d’avoir des enfants ou encore ont un travail
instable.

Et puis, faudrait-il "punir" tous ceux qui ont choisi un métier de vocation
et l’exercent dans des conditions difficiles ? Ainsi, doit-on exclure de
l’assurance chômage les chercheurs non titulaires, les journalistes pigistes,
payés à l’article ? On se trouve dans cette situation paradoxale où l’on
voudrait sanctionner les seuls précaires bénéficiant d’une garantie adaptée.

Comment expliquez-vous ce malentendu ?

- L’emploi est devenu une religion partagée par tous les partis. Ils
promettent sans vraiment y croire le plein-emploi à des électeurs qui n’y
croient pas non plus. Avec une fuite en avant vers l’emploi "à tout prix".
Avec le pacte de responsabilité, on va consacrer 10 milliards d'euros à
l'exonération de cotisations patronales dans l’espoir de créer 190.000
postes, soit plus de 50.000 euros par hypothétique emploi. Cela n’a pas grand
sens.

Pendant ce temps, le chômage continue d’augmenter, principalement sous la
forme d’une "activité réduite". Depuis 1996 le nombre de demandeurs d’emploi
qui travaillent une partie du temps dans le mois est passé de 500.000 à 1,7
million. Beaucoup ne touchent aucune indemnité. On serait bien inspiré de
voir dans le régime des intermittents, seuls précaires à même de faire
entendre leur voix, non un problème mais l’esquisse d’une solution, d’une
flexisécurité assurant un salaire continu aux salariés à l’emploi discontinu.

Propos recueillis par Véronique Radier - Le Nouvel Observateur

(1) "Les intermittents du spectacle, enjeux d’un siècle de luttes", éditions
La Dispute 2013.

----- Mail original -----
De: "Mika CAUDAL"
< >
À: "Nicolas SOLOY"
< >
Cc: "Liste Rue"
< >
Envoyé: Dimanche 15 Juin 2014 00:05:11
Objet: Re: [rue] Lu sur Libération.fr : Intermittents: faut-il s’entêter à
réformer ce régime?


Peut-être mais à priori, ce ne sont pas ceux-là qui lisent Libé, d'où ma
déprimante interrogation…
Ou bien ils organisent des commandos-net pour animer en leur sens les débats
de tous les journaux sur la toile?
Ils sont fort!!



Le 14 juin 2014 à 23:55, Nicolas SOLOY a écrit :




Les plus mobilisés sur les commentaires sont les mêmes qui se sont mobilisés
aux européennes.
Mais pas nos spectateurs, bien heureusement...
Bien à vouTEs,
Nicolas

Le 14 juin 2014 à 23:37, Mika CAUDAL <

> a écrit :




Moi, ce qui me fait peur, c'est surtout les 83 commentaires à suivre de cet
article de Libé, c'est édifiant!


Nous n'en sommes plus à prouver par tel ou tel chiffre financier du bien
fondé de notre cause,
mais à retrouver carrément notre place d'artiste dans la société française.


La propagande de 2003 a bien fonctionné, nous en récoltons les fruits en
2014; les "gens" ont eu le temps de réfléchir…et toujours sans connaître
la réalité de notre boulot.
C'est déprimant.


Bonne soirée
Mika




Le 14 juin 2014 à 21:06, Nicolas SOLOY a écrit :






Intermittents: faut-il s’entêter à réformer ce régime?

Retrouvez cet article sur Libération.fr
http://www.liberation.fr/economie/2014/06/14/intermittents-faut-il-s-enteter-a-reformer-ce-regime_1041236





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