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[rue] des nouvelles de Strasbourg, la lutte continue


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  • From: Vladimir SPOUTNIK < >
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  • Subject: [rue] des nouvelles de Strasbourg, la lutte continue
  • Date: Fri, 20 Jun 2014 01:50:50 +0200
  • Importance: Normal


Salut la rue !!

 

Des jours et des jours que je n’ai pas le temps de t’écrire pour te faire le compte-rendu des actions mises en place à Strasbourg.

 

Ici la mobilisation est plus forte que jamais, dixit les anciens des luttes de 2003, on voit de nouvelles têtes à chaque AG ou chaque manif, on est de plus en plus nombreux, et on sent aussi que le regard du public change vis-à-vis de nous.

Les gens nous applaudissent, nous prennent en photo, et ça tombe bien, c’est justement ce qu’on essaie de faire, de rallier le public avec nous, puisque nous sommes tous concernés.

 

Je vous passe les petites choses et les luttes quotidiennes, mais pour les faits marquants, et il y en a :

 

- plus de 50 signataires d’une Tribune contre l’agrément (personnalités politiques, culturelles, médias, dont Roland Ries, maire de Strasbourg, Catherine Trautmann, Robert Grossmann, ex-UMP et ex Président de la Communauté Urbaine, des élus verts, des directeurs de festivals et de structures culturelles : Julie Brochen, directrice du TNS, nommée par Aurélie Filippetti, Bernard Fleury, directeur du Maillon-scène européenne, Thierry Danet, directeur de La Laiterie, SMAC de la Ville de Strasbourg, des journalistes, des hôteliers…
D’abord, il y a eu la rencontre, il y a 10 jours, d’une délégation d’entre nous (5-6 artistes, techniciens et metteurs en scène) avec les équipes dirigeantes du TNS (Théâtre National de Strasbourg, dirigé par Julie Brochen) et celle du Maillon, Théâtre de Strasbourg - scène européenne, dirigé par Bernard Fleury, à l’occasion du festival Premières, que les 2 structures organisent conjointement.

 

Nous les sollicitions pour leur dire que, malheureusement, nous avions constaté que la seule façon de nous faire entendre, dans le lot de toutes nos actions, les seules à avoir un poids médiatique et politique, ce sont les blocages, grèves et autres annulations de spectacles.
Nous leur demandions ce qu’ils en pensaient et les invitions à imaginer avec nous d’autres moyens d’agir et d’avoir du poids.

 

Ils nous ont répondu que pour eux, la grève c’était se couper du dialogue avec le public, alors que nous avons besoin de son total soutien , que les prises de paroles étaient appréciées en amont ou après les spectacles, et que les pétitions étaient signées massivement. Que ce devait être cela notre cœur de cible, le dialogue avec le public pour susciter son adhésion forte et son soutien à notre action.

 

Cherchant le dénominateur commun entre notre besoin de médiatisation et leur souci d’information du public (et de ne pas voir de représentations menacées d’annulation), j’ai proposé qu’au-delà de leur soutien tacite, nous avions besoin que celui-ci soit affirmé haut et fort, médiatisé pour toucher également ceux qui ne fréquentent pas les spectacles mais qui lisent le journal, et qu’ à l’image du réseau des CNARS, une Tribune publique soit signée et fortement médiatisée.

 

Nous avons donc pondu cette Tribune très rapidement et en moins de 3 jours nous avons obtenu plus de 50 signatures (voir tribune et signataires en PJ).

 

Elle a été publiée dans les Dernières Nouvelles d’Alsace et Rue 89 Strasbourg, et adressée à F. Hollande, F. Rebsamen et A. Filippetti.

 

La tribune en PJ et en ligne ici :

http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2014/06/16/tribune/tribune-50-elus-personnalites-la-reforme-du-regime-des-intermittents/

(ps : je viens de lire dans les commentaires « pas un mot pour les intérimaires ….
eux peuvent voir leur situations se pourrir un peu plus et seront les dindons de la farce. c’est bien la gauche caviar dans toute sa splendeur; et après ils osent parler de solidarité, pouah ! »

 

C’est vrai que la Tribune n’en parle pas, et c’est peut-être une erreur de notre part, nous qui l’avons rédigée et soumise aux signataires. Car c’est pourtant bien le sens de nos revendications et un argument que nous martelons sans cesse, au quotidien dans nos manifestations, et rappelant à l’envi à la presse, à la radio, lors de nos actions dans les agences Pôle Emploi, en quoi toutes les catégories de la population sont touchées par l’accord du 22 mars : les intérimaires, les précaires, les emplois courts, les préretraités, les indemnités de licenciement…

 

- nous sommes passés sur Top Music, une radio alsacienne également pour rappeler aux auditeurs que ce sont aussi les intermittents qui font la radio, les techniciens, qui montent aussi des scènes, travaillent sur les concerts, les musiciens qu’ils écoutent… Et expliquer en quoi l’accord du 22 mars touche tous les précaires, les intérimaires, les préretraités, les indemnités de licenciement… et pas seulement les intermittents, et pour appeler le public à se joindre à nous.

Et avons été à la gare manifester notre soutien aux cheminots.

 

- Lundi, une belle manif qui a démarré devant les locaux d’Arte, où de très nombreux grévistes se sont joints à nous  (annulations de plusieurs JT dans la journée), suivis par leur collègues de France 3 dans la foulée (où nous avions mené une action quelques jours avant pour demander à la direction de s’engager à ne pas blacklister les grévistes comme en 2003, et où j’ai failli perdre mon pied droit en empêchant une porte de se refermer pour obtenir le droit au dialogue).

Lors de notre belle manif, nous avons tenté d’entrer à l’hôtel de ville pour y faire entendre notre choeur, et après avoir joyeusement manifesté en ville et devant la cathédrale, avons fini par être reçus en petite délégation à la CCI, qui a pourtant au final refusé de signer notre Tribune (alors que « la CCI de Montpellier lance un appel pressant pour que le dialogue entre les partenaires sociaux reprenne au plus vite, et débouche au plus vite sur un accord », nous leur mettons la pression, du coup).

Devant la CCI, nous avons organisé une collecte de soutien aux grévistes de Montpellier, sur la proposition de donner une journée d’indemnités. Nous avons récolté 2115 € !!

 

- lundi soir, en AG, nous avons voté le principe de constituer notre groupe du 21 mars en CIP.

 

- Il y a 4 jours, les techniciens du Maillon ont voté la grève. Ils décident au jour le jour de la reconduire ou pas. Pour le moment elle continue. L’enjeu est important :

Tous les étés, le Hall qui accueille la salle de spectacle du Maillon (scène et gradins) est démonté pour accueillir sur le site du Wacken (plusieurs très grands Halls) la foire Saint-Jean (la foire du Trône strasbourgeoise), ainsi que la foire européenne début septembre.

La foire St-Jean débute dans 3 semaines. Ne pas démonter crée un blocage où la ville de Strasbourg, des forains et des commerçants auront beaucoup à perdre. Nous attendons les résultats de ce coup de pression et sommes totalement solidaires, organisant maintenant toutes nos AG, réunions, séances de travail professionnelles et personnelles, et même répétitions (ce vendredi j’y serai avec mon accordéoniste, d’autres embrayent le pas également ; )

 

- mercredi,  plus d’une centaine d’entre nous, rejoins par des cheminots, sommes allés manifester devant la DRAC Alsace, pour manifester notre soutien à certains membres de la commission d’attribution des Licences d’entrepreneurs de spectacles qui statuait en ce jour, on fait lecture d’un communiqué refusant l’agrément et demandant qu'une motion reprenant les éléments développés dans ce présent communiqué puisse être inscrite dans le procès-verbal de cette commission (sachant que ce procès verbal porte l’entête de la Préfecture, pour remonter au niveau de l’Etat.)

Forts de notre soutien, ils ont obtenus gain de cause.
Ils sont venus nous annoncer la nouvelle et nous faire lecture de leur communiqué.
La vidéo est ici http://t.co/cwWAli3S91, le communiqué  est en PJ.

 

- mercredi encore, nous avons à nouveau contacté toutes les structures culturelles de la Région :

Après la tribune, aller plus loin, la grève autrement.

La grève autrement, pas la nôtre, pas seulement.

Après la tribune, aller plus loin.

Parce qu'une signature de solidarité n'exonère pas d'autres actions qui engagent,

d'actions concrètes.

Comment les structures culturelles, les directeurs et directrices de salles

et de festivals, peuvent-ils s'engager d'avantage à nos côtés et imaginer

des actions alternatives à la grève et au blocage de spectacles ?

 Parce que nous ne pouvons pas être les seuls à supporter le risque d'une grève, en se mettant en danger financièrement, en mettant en péril nos outils de productions, et s'infligeant la violence d'annuler nos propres spectacles.

Pas seulement nous.

(voir l’intégralité de ce texte en PJ)

 

Voilà, les copains. Ça continue entre autres samedi, avec des actions lors de la fête de la musique.

 

Et ce jeudi à 12:30 nous organisons une AG extraordinaire suite aux déclarations de Manuel Valls. Plus motivés que jamais, nous restons mobilisés. Nous sommes déterminés à faire entendre les droits des intérimaires et tous les précaires.

 

Je vous embrasse

 

Haut les cœurs, la lutte paie, le gouvernement a peur, ne baissons pas les bras et obtenons ce que nous réclamons, pour tous !

 

A mercredi au CA de la Fédé pour ceux que j’y verrai, à cet été pour les autres, j’espère vous croiser sur les festivals, quelle que soit la tournure qu’auront prise les choses.

 

Franck Schuster,

Comédien et musicien à Strasbourg et dans la galaxie

 

 

Envoyé de mon Spoutnik

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  • [rue] des nouvelles de Strasbourg, la lutte continue, Vladimir SPOUTNIK, 20/06/2014

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