LES ARTISTES ET TECHNICIENS DU SPECTACLE NE SONT PAS DES
MENDIANTS ! La
protection sociale est un droit pour tous les salariés
Manuel
Valls a annoncé hier un plan qui se veut une sortie de crise. Il
a annoncé le maintien des crédits d’investissement du ministère
dans le spectacle vivant, ce qui est une bonne mesure, mais pas
pour tout le champ du ministère : bientôt les vases
communicants en tapant sur tous les opérateurs (CNC, Opéra
National de Paris, France Télévisions …) à qui on promet le
pire ?
La
concertation avec les « trois sages » peut être acceptable, à
condition que nos propositions soient examinées, celles
partagées dans la profession, popularisées comme « plateforme du
comité de suivi ». Elles sont portées depuis plus de dix ans
tandis que les signataires de l’Unedic ont toujours refusé de
les étudier.
Mais
surtout Manuel Valls annonce que l’Etat va financer le régime
des intermittents du spectacle, préfigurant une caisse autonome
que souhaite le Medef et la Cfdt depuis des années. Le Premier
Ministre dit : « ce dispositif original est une forme indirecte
de soutien à la création artistique et il ne peut reposer
entièrement sur la seule solidarité interprofessionnelle, même
si elle en reste le cœur. L’Etat doit aussi assumer sa place
autour de la table […] y compris pour le financement. »
La
refondation sociale chère au Medef est en marche : il s’agit de
découper par morceau la protection sociale pour que l’Etat en
prenne une partie à charge de plus en plus grande.
Pas
plus qu’une subvention à l’industrie ou au commerce, l’assurance
chômage n’est pas une subvention culturelle, c’est un droit de
tous les salariés.
Les
investissements publics doivent aller, eux, aux services
publics, à la création et à l’emploi !
Manuel
Valls dit lui-même en préambule que la contribution économique
de la Culture est pourtant positive pour le pays.
On
comprend mieux pourquoi le gouvernement, plutôt que de reporter
l’application de cet accord de quelques mois, décide de l’agréer
en l’état, en prenant en charge la non application du différé.
C’est une mesurette pour passer l’été … et c’est mettre le doigt
dans la caisse autonome.
Cette
proposition figurait dans les textes du Medef en février comme
palliatif à la suppression des annexes que notre lutte unitaire
a empêché en mars.
N’en
restons pas là : défendons nos propositions alternatives,
refusons la réserve d’indiens !
Luttons
tous ensemble contre ce texte qui constitue une catastrophe pour
tous les demandeurs d’emploi, travailleurs précaires,
intérimaires, cadres …
Nous
appelons à poursuivre et amplifier la lutte unitaire sous toutes
ses formes avec des actions dès aujourd’hui!
- Nous
reconduisons le préavis de grève à partir du 1er
juillet pour tout le mois.
-
A Paris : AG unitaire lundi 23 juin 18h30 sous le péristyle
de la Grande Halle de la Villette (M° Porte de Pantin)
- Nous
appelons à un temps fort de mobilisation le 26 juin. Rdv
Fédéral à 13h30 devant Le Cirque D’hiver (110 rue Amelot
75011 Paris - M° Filles du Calvaire) pour rejoindre en
cortège la manifestation interprofessionnelle à l’appel de
la Cgt qui partira de Bastille à 14H30 pour se rendre à
Nation.
- Nous
appelons à une journée de grève massive dans tous les
secteurs du spectacle, du cinéma et l’audiovisuel, le 4
juillet, jour de l’ouverture du Festival d’Avignon.
Ce
que nous défendons, nous le défendons pour tous, salariés,
citoyens, spectateurs de notre travail.
Si
le gouvernement ne nous entend pas pour sortir un plan
d’apaisement équilibré et durable qui prenne en compte nos
propositions, l’été ne se passera pas normalement !
Paris,
le 20 juin 13H.
Secrétariat
de la Cgt Spectacle