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[rue] Ca ira, ça ira... ou ça n'ira pas!


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  • From: Thierry Decocq < >
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  • Subject: [rue] Ca ira, ça ira... ou ça n'ira pas!
  • Date: Sat, 12 Jul 2014 22:10:53 +0200

Salut à tous,

Lundi, les français vont célébrer l'anniversaire du 14 juillet 1790, fête de la Fédération (et oui, notre fête nationale fait référence à une célébration de l'union nationale et non à la prise de la Bastille, même si la fête de la Fédération a bien été décrétée pour le premier anniversaire de 1789).

Un an plus tôt, le peuple de Paris avait pris les armes pour attaquer la Bastille, prison symbole de l'arbitraire du pouvoir de l'époque. La Révolution qui s'en suivit balaya dans le sang un régime sensé être absolu mais en réalité faible, un régime gangréné par la corruption et les intrigues de cour, un régime tenu par une noblesse dont l'opulence était indécente et où le peuple était méprisé, pressuré et condamné à subir chaque jour plus de misère dans une puissance affaiblie par les guerres et en proie à la famine. Ce régime s'appuyait jusque là, pour contrôler le peuple, sur une Eglise elle même totalement corrompue et servile au pouvoir, ses dignitaires étant issus des familles de la caste dirigeante. Une Eglise qui faisait accepter la misère et la souffrance comme garanties d'accéder à une félicitée éternelle après la mort et qui vouaient ceux qui n'entraient pas dans ce modèle aux gémonies de l'enfer.

225 ans après, où en sommes-nous?

Le pouvoir présidentiel est de par la constitution sensé être fort, mais il est totalement affaibli par la personnalité du président. Il est d'autant plus faible que les reculades successives et le renoncement à sa seule promesse «mon ennemi, c'est la finance», son volte-face qui confine à la trahison lui ôte toute légitimité à diriger le pays. Les complots de cour se portent comme jamais, ce qui permet aux indignes dignitaires du MEDEF de faire la loi avec le même morgue et le même mépris pour le peuple que celle de l'ancien régime. La corruption se fait de plus en plus forte et nous devons payer de notre ruine les dégâts qu'elle occasionne. A défaut de famine, il y a la dette construite par la cupidité, la malhonnêteté et l'imprévoyance de nos dirigeants. A défaut de guerre, il y a une casse sociale généralisée qui ne hache pas les chairs mais n'en broient pas moins les vies.

Le contrôle du peuple ne se fait plus par l'Eglise mais par des médias qui ne promettent plus le salut éternel mais des lendemain de lendemains qui chantent quand la crise sera vaincue, c'est à dire bien après que chacun de nous se sera présenté devant Saint Pierre ! Pour retrouver cet âge d'or synonyme de consommation sans entrave, il faut accepter notre triste destinée de victimes de la crise et rejeter ceux qui auraient le malheur de se révolter. La grève est un mal absolu, ceux qui s'y adonnent sont voués à l'Enfer. Quant à croire qu'un autre modèle de société que celui que l'on subit est possible, cela s'appelle hérésie aux yeux de médias où se bousculent de grands inquisiteurs.

Franchement, le 14 juillet 2014 ne vous rappelle pas celui de 1789?

Il y a une différence cependant. Même si des millions de personnes dans ce pays sont victimes de l'injustice et rongés par la colère, il n'y aura pas au soir du 14 juillet à l'Elysée un Duc de Liancourt pour dire à François Hollande «non Sire, c'est une révolution!»

@+

Thierry



  • [rue] Ca ira, ça ira... ou ça n'ira pas!, Thierry Decocq, 12/07/2014

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