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[rue] Pour saluer Gonçalvès


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  • From: Luc Amoros < >
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  • Subject: [rue] Pour saluer Gonçalvès
  • Date: Sun, 12 Oct 2014 08:42:51 +0200



Ce que dit Gonçalvès, sur l'impact réel des oeuvres dans la rue, sur le génie
supposé d'un "Royal de Luxe" cachant une forêt de suiveurs médiocres, sur la
passivité des spectateurs de ladite rue, arguments flanqués du désormais
sempiternel "et personne n'ose le dire" (sans lequel aujourd'hui aucun
jugement -souvent à l'emporte-pièce et si possible non fondé- ne semble
pouvoir emporter l'adhésion des plus crédules en attribuant à celui qui le
rend un statut d'infaillible justicier), n'est qu'une suite de lieux
communs.... choquants de la part du responsable d'une structure de diffusion
artistique aussi dotée que le "104" et qui a par conséquent le privilège de
s'exprimer dans une tribune de si large audience. Choquant, le mépris du
public dont il fait montre, à travers ce florilège d'idées reçues ; un public
qui est aussi, bien entendu, le sien.
Mais, son plus gros poncif à mes yeux, c'est sa sortie sur la gratuité
(j'avoue au passage, que son introduction de la mathématique dans la relation
gratuité-qualité m'échappe totalement) !
S'il est pertinent d'ouvrir le débat sur la gratuité (peu le font !), il le
brouille aussitôt en associant (comme tant le font) la notion de gratuité de
l'accès aux oeuvres à un manque présumé de moyens alloués à leur élaboration.
Je répondais récemment à Livchine à propos de son Macbeth "payant", que non
seulement le principe de gratuité de l'accès aux spectacles de rue me
paraissait salutaire et qu'il fallait le défendre becs et ongles (c'est
d'ailleurs la raison principale de mon engagement personnel dans la rue) mais
qu'il devrait être étendu à tous les espaces culturels et artistiques publics
(y compris au "104").
S'il n'est pas la solution miracle à l'injustice manifeste dans le domaine de
l'accès de tous à la culture (Ce serait trop simple et personne n'est dupe
!), il en est, à mon sens, l'un des préalables, nécessaire. Et si les choix
idéologiques, politiques, et bien-sûr économiques mortifères qui prévalent
aujourd'hui dans nos sociétés nous empêchent d'atteindre, dans notre domaine,
même ce petit préalable de rien du tout, les responsables d'institutions
culturelles et artistiques comme José Manuel Gonçalvès devraient au moins,
unanimement, le déplorer (ça ne mange pas de pain et ça soulage !)

Luc Amoros


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