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Re: [rue] Fwd: chier sur un bourgeois c'est de l'art contemporain !?


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  • From: Boueb < >
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  • Subject: Re: [rue] Fwd: chier sur un bourgeois c'est de l'art contemporain !?
  • Date: Thu, 11 Dec 2014 22:15:18 +0100

Salularue !

J'ai écrit ce soulagement, cette crotte de cerveau suite à l'université buissonnière, je ne renie pas mes excréments cérébraux.

Je parlais bien des Bourgeois, ceux qui sont peu nombreux, mais qui sont solidaires et organisés, pas seulement riches. Ceux qui ont, en plus du capital économique, un capital culturel, un capital social et familial et un capital symbolique de Bourgeois. Je parle de ceux qui sont sortie victorieux de la précédente révolution française et qui dirige la France. Quand je pense à chier par vengeance sur un Bourgeois, je n'entends pas me contenter d'une crotte sur la petite bourgeoisie et encore moins d'un vent sur la classe moyenne. Non ! J'entends : lâcher une grosse merde sur un gros bourge !

Lors de l'ultime réunion plénière de l'UB à Villeurbanne, Laurent Dréano (conseiller chargé du spectacle vivant, de la musique et des arts plastiques au ministère) et Jean Blaise (président de la mission nationale pour l'art et la culture dans l'espace public) ont pris la parole... Je ne sais plus lequel des deux à lâcher quelque chose comme "nous pouvons constater que votre secteur a atteint une certaine maturité" ! (je crois que c'est le premier, puisque le second à principalement récité son CV, comme quoi la légitimation touche tout le monde)

Alors que, face à nous même, nous avons déjà du mal à chevaucher les barrières et défoncer les murs qui tiennent les portes ouvertes, alors que nous nous usons dans une quête stupide et épuisante, mais indispensable, de reconnaissance, un puissant représentant de la classe bourgeoise (qu'il en soit ou pas lui même, d'ailleurs) nous éclabousse d'une infantilisation humiliante. A l'entendre, les arts de la rue sortiront peut être bientôt de l'âge de la puberté si ils continuent de soigner leur vilaine peau et de faire bonne figure au sein de la société mondaine. Nous attendrons à genoux d'être sacré chevalier ou qu'on nous coupe la tête ?! Les arts de la rue, adolescence de l'art et du spectacle vivant !? Le noir et le silence dans la salle sont bien plus récent que le théâtre d'espace public plusieurs fois millénaire !!!

Cette situation qui semble immuable tellement ils sont ancrés et puissants me fait chier.

Après, j'entends très bien que "chier sur un bourgeois, c'est chier sur personne" ou que "c'est faire dans son froc", dans le sens où toute la petite bourgeoisie, tous les "moyens" et même des pauvres qui se croient aisés ou des pauvres qui ont du capital (mais pas économique), beaucoup trop de ceux là jouent le jeu de la grande bourgeoisie (dont je suis en laissant parler sans moufeter ce maladroit infantiliste du ministère). Ce jeu en vaut peut-être la chandelle, puisqu'il s'agit de les convaincre de redistribuer des moyens en dehors de leur classe.

Quelle schizophrénie qu'être artiste de rue : être légitime auprès des pauvres en agissant en réparateur de la traîtrise sociale et se légitimer aux yeux des bourgeois, seuls habilités à qualifier les actes d'Art...

En effet, parfois face à la complexité et à la fatalité, je me fais dessus...

Bref, dernière précision pour Fabien, je ne parlais pas de nos directeurs de lieux de production ou de diffusion, mais plutôt de leur supérieur et d'encore au dessus. La pensée unique d'une bonne culture est un fléau auquel nous devons tous prendre garde.

Sur ce je vous embrasse vos derrières de bobos prolétarisés !

Bouèb

Chanson populaire anonyme datant de la Commune de Paris :

Minuit sonnait, place de la République,
Les réverbères venaient de s'allumer,
On entendit un p'tit bruit métallique,
La pompe à merde, se mit à fonctionner.

Refrain :
Et puisqu'il faut que rien n'se perde,
Dans la nature, dans la nature,
Où tout est bon, où tout est bon,
Amis poussons la pompe à merde,
Le jour se lève à l'horizon.

Oh merde, merde divine,
Toi seule à des appâts,
La rose a des épines,
Toi merde tu n'en as pas.

Soupe à l'oignon, bouillon démocratique,
Perdreaux truffés du faubourg Saint-Germain,
Vous serez tous, c'est une loi physique,
Bouffés un jour, chiés le lendemain.

Refrain

Fille de roi, de ta beauté si fière,
Tu dois chier, ainsi Dieu l'a voulu.
Ton cul royal, comme un cul prolétaire,
A la nature, doit payer son tribut.

Refrain

Humble ouvrier, ta modeste cuisine,
Te fait du riche, envier tous les festins.
Console-toi, les produits qu'il rumine,
Ne se vendront pas plus cher que les tiens.

Refrain

Puissants du jour, qui bouchez vos narines,
Quand nous pompons le fruit de vos excès,
Si nous cessions de vider vos latrines,
Que sentiraient, vos splendides palais ?

Refrain

Oh! vanité des parfums de ce monde,
Roses, jasmins, qu'êtes-vous devenus ?
Vous embaumiez à cent lieues à la ronde,
La merde passe, et vous ne sentez plus !

Refrain

Dieu, pour nos sens, créa la fraîche rose,
Le papillon aux brillantes couleurs,
Les gais refrains pour les esprits moroses,
Et pour nos culs, il fit les vidangeurs !

Refrain

Pompons la merde et pompons-la gaiement,
En envoyant s'faire foutre
Ceux qui n'sont pas des frères.
Pompons la merde et pompons-la gaiement,
Et envoyons s'faire foutre
Ceux qui n'sont pas contents.

(pour ceux qui veulent je vous transmettrais l'air pour deux voix à la prochaine UB !)





Le 10/12/2014 10:56, Laurent Driss a écrit :
" type="cite">
oups et ben voilà, j'en ai encore plein le pantalon..;

Le 10 décembre 2014 10:41, monsieursos . < " target="_blank"> > a écrit :
bon, je viens de lire l'article, je crois que j'ai LA solution : il faut chier sur l'homme blanc, artiste de rue, issu de la classe moyenne !!

(non, attendez, je voulais pas dire ça comme ça !!! aaaah !!)

Le 10 décembre 2014 10:05, Laurent Driss < " target="_blank"> > a écrit :

chier sur le bourgeois, c'est un petit peu faire sur soi...
Qui sur cette liste est issu d'une famille pauvre, qui a grandi dans des bidonvilles ou des cités ghettos ?
combien issus des dernières vagues d'immigration de l’Afrique noire ou blanche ?
on doit pouvoir les compter sur les doigts de la main.
Nous sommes tous des bourgeois.
et ces gens-là font partie de la famille, parents plus ou moins éloignés, cousins, belle-sœur, tontons
bien blancs, avec des codes que nous partageons.
Bouèb, au fond ce sur quoi tu défèques n'est pas le bourgeois mais sur des gens qui font du pouvoir dont ils sont dotés un mauvais usage, un usage qui ne sert bien souvent que leurs propres intérêts souvent associé à une haute image de soi-même, société du spectacle, quand tu nous tiens...
Mais bon y'a pas que des cons !
et nous sommes une force de proposition. Et c'est ce dont la société a besoin aujourd'hui, de propositions de nouvelles constructions, et ça c'est en marche, il nous aura fallu une bonne quarantaine d'années pour se rendre compte que le modèle capitaliste imposé, cette forme de fasciste dont parle Solen en citant Pasolini, survivance des lucioles...

ci-après une enquête en relation avec le sujet
http://issuu.com/zibel/docs/zibel79/11?e=1111904/10177931

Mesdames, messieurs, mes respects.

L.D.




Le 29 novembre 2014 19:38, Fabien moretti < " target="_blank"> > a écrit :
Salut Boueb
C'est chouette de te lire, tu as raison, ça soulage!

L'hypocrisie est toujours bien active dans notre milieu, c'est pas nouveau. Le ballet des faux culs qui apprécient ton travail en fonction des gens avec qui tu parles. Jamais ils ne viennent te voir dans la rue... ils n'ont pas le temps, ils doivent consommer du spectacle pour faire consommer du spectacle.... te dire bonjour.... dans la rue... alors que tu fais du off... c'est compromettant!

 "Faire" de la rue... avec le chapeau... dans un endroit où tu n'es pas vraiment attendu, rencontrer des gens, des compagnies honnêtes... qui sont là pour jouer... in ou off quelle importance. 
 Choisir ton lieu... jouer.....   un shoot d'adrénaline...  remise en cause quotidienne... Assumer son choix.

L'évolution de la culture en France, le côté paternaliste de l'Etat... qui aide... ou pas. Les cases dans lesquelles faut entrer... les gens importants qu'il faut rencontrer, le discours qu'il faut polisser, le langage qu'il faut comprendre.... Il faut il faut il faut.... du temps. 

La rue est un lieu de rencontre depuis toujours. C'est un fait... c'est son rôle. 
Certains festivals de rue vident les rues avec fourrière pour entasser 3000 personnes sur une place. D'autres font payer une somme symbolique l'entrée dans le bourg pour que tout soit gratuit...  
Il y a de tout...  c'est la richesse. Il y a des bourgeois très bien... et des programmateurs qui se font passer pour ce qu'ils ne sont pas.

Un véritable programmateur est une personne qui connait son public... il partage. Ce genre de personne existe. Si si... je te jure! 

Cela dit....
Il est préférable de dépenser son energie à soutenir les honnêtes gens, plutot que de lecher les pompes qui finiront dans ton cul. 
Voilà voilà voilà...
Bisous doux BoueB. 

Le 29 nov. 14 à 17:02, Boueb a écrit :

Sur une suggestion de lecteurs de la liste nationale de la fédération des arts de la rue, je publie ces textes sur la liste rue. Je vous suggère à mon tour d'adhérer à la fédération.


-------- Message original --------
Sujet: chier sur un bourgeois c'est de l'art contemporain !?
Date : Sat, 29 Nov 2014 16:58:48 +0100
De : Boueb " target="_blank">< >
Pour : " target="_blank">


Salut à tou-te-s !

Par ce titre grossier et provoquant, je ne fais que descendre les
poubelles au container de déchets sélectifs, mais ceux-ci encombrent mon
cerveau qui a fait de la rétention d'opinion pendant ces deux jours
d'Université Buissonnière. Que voulez vous, on a beau se retenir, à un
moment il faut que ça sorte. Ce n'est pas une envie, c'est un besoin !

Nous sommes ratatinés, étouffés, rendus muets, timides, rabattus à une
place de petits, à l'endroit des médiocres par la minorité criarde et
écrasante qu'est la classe bourgeoise.

Ils sont peu nombreux mais ils sont au dessus. Il sont un nombre
insignifiant mais il nous tiennent à leurs bottes, bottes que nous
léchons parfois pour obtenir leur indulgence, pour qu'ils nous
permettent d'exister. Ils sont minoritaires mais ils nous mènent par le
bout du nez, ils nous tirent l'oreille comme à des gosses incorrects.
Ils nous acceptent dans leurs théâtres, et nous y prenons parfois un
plaisir sincère, notre présence leur fournit l'alibi de la
démocratisation culturel. Certains d'entre eux daignent nous visiter
dans les rues, nous honorent de leur présence et de leur attention. Leur
référentiel bourgeois nous dissèque alors à coups de couteaux en argent.
Nos propositions artistiques manquent tour à tour à leurs yeux de portée
poétique, de puissance dramatique, de classe, de profondeur d'écriture,
de finesse de jeu, d'intelligence, de distanciation au fond et à la
forme. Nos structures ne sont pas viables, pas saines, pas équilibrées,
nos suffocations les indisposent, notre précarité les gêne. Comme avec
les mendiants, les "sans dents", ils se félicitent de donner de temps en
temps aux bons pauvres, ceux qui sont dignes, ceux qui se présentent
bien, ceux qui font un effort. Ils ne peuvent pas, disent-ils s'occuper
de toute la misère de notre monde, ils ne pratiquent pas l'assistance
respiratoire pour les compagnies ou structures émergentes. J'entends
encore les petits chargés de missions de la Région Bretagne affirmés
sans sourciller qu'ils ne peuvent aider que les structures déjà viables.
Ces bourgeois nous gouvernent. Ils dirigent notre secteur professionnel,
notre monde culturel, tout notre environnement. Nous sommes à leur
merci. Et nous, nous cherchons à être légitimes à leurs yeux pour qu'ils
veuillent bien nous attribuer un peu d'argent public, l'argent du peuple
dont nous sommes et à qui nous adressons nos actes artistiques. Et ce,
pendant que les théâtres se remplissent de personnes dont les
professions ne cotisent pas à l'assurance chômage (profession libérale,
fonction publique, chefs d'entreprises...), personnes qui s’évertuent à
payer moins d'impôts ou à aiguiller ceux-ci en dons et mécénats vers les
projets de leur choix.

Je ne crois pas que la Fédé se trompe en embrassant (avec les bras)
largement l'ensemble de ceux qui se proclament des Arts de la Rue, même
si entre nous, nous ne pouvons scander que nous produisons tous des
excellentes œuvres d'art. Mais, il est insupportable de réclamer encore
et toujours de la reconnaissance d'une classe qui ne regarde que depuis
son balcon. Alors même que par manque de choix et par mauvaise habitude
et par manque de confiance en nous, nous les élisons. Alors même que
l'école de la république les accompagne au plus haut rang de la fonction
publique. Alors même que chacun d'entre eux, quand ils sont missionnés
pour le faire, ne devrait penser qu'à l'intérêt général, qu'aux droits
culturels, qu'aux enjeux humanitaires de la culture.

Notre salut viendra quand nous leur offrirons leurs "beaux arts" dans
"l'espace public". La "rue" c'est pour le peuple, ça ne nous rapportera
rien. Nous saurions le faire, certains s'aventurent déjà à le dire pour
les séduire, mais nous n'en avons pas les moyens. Nous saurions le faire
et nous y gagnerions quoi ? Un peu de l'argent qu'ils ont soutiré au
peuple contre notre liberté ?!

C'est sans cesse qu'ils nous chient dessus sans retenue. Leur merde de
bourgeois n'est pas moins salissante que la nôtre. Alors c'est vrai,
parfois comme maintenant dans ce wagon de 1ère classe à prix discount,
je rêve de chier sur un bourgeois, par pure vengeance. Quand je chierais
sur un bourgeois de la culture, ma compagnie passera directement de
compagnie émergente à vieille compagnie, ils me jetteront au tout à
l'égout dont les bouches inquiétantes nous guettent à chaque coin de
notre théâtre : cette bonne vieille rue, lieu de tous les enjeux
publics, de toutes les révoltes.

Ahhh, hé bien, ça soulage !

Prenons les reines, heu... prenons les rennes, heu... prenons les rênes !

Bouèb




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Cie des Sens Indisciples
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