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[rue] Fwd: TR: Lettre ouverte d'ORLAN - Censure d'une oeuvre dans l'exposition "Femina ou la réapropriation des modèles"


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  • Subject: [rue] Fwd: TR: Lettre ouverte d'ORLAN - Censure d'une oeuvre dans l'exposition "Femina ou la réapropriation des modèles"
  • Date: Tue, 27 Jan 2015 18:10:41 +0530
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Expéditeur: GREGOGNA Pascale < "> >
Date: 27 janvier 2015 15:58:59 UTC+5:30
Destinataire: undisclosed-recipients:;
Objet: TR: Lettre ouverte d'ORLAN - Censure d'une oeuvre dans l'exposition "Femina ou la réapropriation des modèles"

 

 

De : ORLAN [ ">mailto: ]
Envoyé : lundi 26 janvier 2015 16:07
À : GREGOGNA Pascale
Objet : Lettre ouverte d'ORLAN - Censure d'une oeuvre dans l'exposition "Femina ou la réapropriation des modèles"

 

 

 

www.ORLAN.eu                            Lettre ouverte d'ORLAN - Information

 

 

 

 

LETTRE OUVERTE

Censure d'une oeuvre à l'exposition
« Femina ou la réappropriation des modèles »

 

Une œuvre a été censurée dans l’excellente exposition « Femina ou la réappropriation des modèles », dont le vernissage se tenait samedi 24 janvier 2015 au Pavillon Vendôme à Clichy.

Je m’insurge contre toutes pressions et/ou menaces qui auraient pour conséquence qu’une œuvre d’art pacifique soit retirée d’une exposition, que ce soit par un groupe chrétien, un groupe musulman ou un groupe se réclamant de toutes autres croyances.

Dans l’exposition une pancarte nous apprend que l’artiste Zoulikha Bouabdellah et Christine Ollier, commissaire générale, « ont choisi de retirer la pièce Silence afin d’éviter toute polémique et récupération au sujet de la présentation de cette installation qui ne représente aucun caractère blasphématoire ».

En vérité, il suffit de se renseigner un peu pour découvrir clairement que cet acte d’auto-censure masque une censure plus grave.

« Une association de confession musulmane » aurait fait pression auprès des responsables de la mairie, pour obtenir le retrait de l’œuvre. La mairie a cédé à ces pressions et s’est désolidarisé de l’exposition si l’œuvre devait être présentée.
Quels que soient les motivations de l’artiste et des commissaires le résultat est catastrophique.

Je peux suivre le raisonnement, mais je ne peux le soutenir car c’est la porte ouverte à toutes sortes de restrictions insidieuses de notre liberté d’_expression_, au risque que nous passions consciemment ou inconsciemment de l’auto-censure à l’empêchement, de l’empêchement à l’inhibition que produisent la menace et la peur.

La liberté d’_expression_ continue à être bafouée deux semaines après les marches du 11 janvier, alors qu’aucun motif sérieux ne peut être invoqué pour interdire la présentation d’une œuvre qui réunit simplement des tapis de prière et des paires d’escarpins.

En conséquence puisque l’œuvre de Zoulikha Bouabdellah est définitivement retirée dans l’exposition je demande que mon œuvre soit décrochée.

 

ORLAN 
dimanche 25 janvier 2015

 

LETTRE OUVERTE

Censure d'une oeuvre à l'exposition
« Femina ou la réappropriation des modèles »

 

Une œuvre a été censurée dans l’excellente exposition « Femina ou la réappropriation des modèles », dont le vernissage se tenait samedi 24 janvier 2015 au Pavillon Vendôme à Clichy.

Je m’insurge contre toutes pressions et/ou menaces qui auraient pour conséquence qu’une œuvre d’art pacifique soit retirée d’une exposition, que ce soit par un groupe chrétien, un groupe musulman ou un groupe se réclamant de toutes autres croyances.

Dans l’exposition une pancarte nous apprend que l’artiste Zoulikha Bouabdellah et Christine Ollier, commissaire générale, « ont choisi de retirer la pièce silence afin d’éviter toute polémique et récupération au sujet de la présentation de cette installation qui ne représente aucun caractère blasphématoire ».

En vérité, il suffit de se renseigner un peu pour découvrir clairement que cet acte d’auto-censure masque une censure plus grave.

« Une association de confession musulmane » aurait fait pression auprès des responsables de la mairie, pour obtenir le retrait de l’œuvre. La mairie a cédé à ces pressions et s’est désolidarisé de l’exposition si l’œuvre devait être présentée.
Quels que soient les motivations de l’artiste et des commissaires le résultat est catastrophique.

Je peux suivre le raisonnement, mais je ne peux le soutenir car c’est la porte ouverte à toutes sortes de restrictions insidieuses de notre liberté d’_expression_, au risque que nous passions consciemment ou inconsciemment de l’auto-censure à l’empêchement, de l’empêchement à l’inhibition que produisent la menace et la peur.

La liberté d’_expression_ continue à être bafouée deux semaines après les marches du 11 janvier, alors qu’aucun motif sérieux ne peut être invoqué pour interdire la présentation d’une œuvre qui réunit simplement des tapis de prière et des paires d’escarpins.

En conséquence puisque l’œuvre de Zoulikha Bouabdellah est définitivement retirée dans l’exposition je demande que mon œuvre soit décrochée.

 

ORLAN 
dimanche 25 janvier 2015

 

 

 

« FEMINA OU LA RÉINTERPRÉTATION DES MODÈLES »

 

Pavillon Vendôme – Centre d’art Contemporain

7 rue du Landy 92110 CLICHY 

 

Sous le commissariat de Charlotte Boudon, Guillaume Lassere et Christine Ollier.

 

Avec les œuvres de Pilar Albarracín, Zoulikha Bouabdellah, Nina Childress, Béatrice Cussol, Hélène Delprat, Lydie Jean-dit-Pannel, Carmela Garcia, Laura Henno, Mwangi Hutter, Karen Knorr, Ellen Kooi, Katinka Lampe, Iris Levasseur, Paloma Navares, ORLAN, Esther Teichmann, Trine Søndergaard, Brigitte Zieger.

 

du 25 Janvier au 26 Avril.

 

 

 

TEXTE DISPONIBLE DANS LA SALLE D'EXPOSITION

 

L'artiste Zoulikha Bouabdellah et Christine Ollier, commissaire générale de cette exposition, ont choisi de retirer la pièce Silence afin d'éviter toute polémique et récupération au sujet de la présentation de cette installation, qui ne présente aucun caractère blasphématoire.

 

Commentaire de l'artiste :

"Suite à l'incompréhension dont est victime l'installation Silence, j'ai pris la décision de la retirer de l'exposition. Je mets cette incompréhension sur le compte de l'émotion liée au drame qui a touché la France et ne souhaite en aucun cas que cette pièce soit le prétexte de quelques-uns pour nourrir davantage les amalgames à travers des interprétations erronées.Je suis de culture musulmane ; mon intention n'est ni de choquer, ni de provoquer, mais bien plutôt de proposer une vision à partir de laquelle peut s'instaurer un dialogue. Cette vision concerne ici les liens entre les espaces profane et sacré ainsi que la place de la femme au seuil de ces deux mondes — car oui, la modernité des femmes est conciliable avec l'islam, à condition que ce dernier ne soit pas dévoyé pour devenir un instrument de domination.Silence à été créée en 2007-2008 et à été montré à plusieurs reprises aux États-Unis, en Allemagne, tout récemment en France, et ce sans qu'aucune polémique ne vienne entacher sa présentation. Aussi, je m'interroge sur les relations qui poussent une certaine frange de Français de confession musulmane à voir dans cette installation une œuvre blasphématoire. Ni le Coran, ni aucune sourate ou hadith "sahih" ne font référence à l'interdiction de détourner ou de découper un tapis."

 

Commentaire de Christine Ollier :

"D'un commun accord avec l'artiste, en pleine possession de son droit moral qu'elle exerce ici par sa volonté de retrait, nous avons souhaité retirer cette pièce dans le contexte actuel de tension émotionnelle, les conditions du dialogue n'étant malheureusement pas réunies. Cette exposition est dédiée à toutes les femmes dans le monde qui ont lutté et celles qui luttent encore pour jouir de leur liberté. Ce choix n'est pas un recul mais un désir d'éviter tout amalgame que pourrait susciter une mauvaise compréhension de notre éthique intellectuelle et du propos de cette exposition, qui veut rendre compte des différents contextes socioculturels dans lesquels les femmes artistes doivent, si elles le peuvent, s'exprimer.Silence est une pièce résolument féministe mais elle ne repose en aucun cas sur un sacrilège : les tapis de prière ne sont pas des objets de culte sacrés mais de simples supports-repères pour la prière musulmane puisque les chaussures ne sont pas posées sur les tapis directement et c'est d'ailleurs pourquoi l'artiste les a découpés afin d'éviter tout malentendu.Cette pièce a été montrée depuis 2008 en de nombreuses occasions, à la galerie Anne de Villepoix à Paris et récemment à Francfort dans l'exposition collection La Divine Comédie conçue par Simon Njami. Afin de préserver la position critique de l'artiste et de démontrer sa volonté d'ouverture au dialogue, nous avons choisi, d'un commun accord, de présenter à la place de Silence et en contrapposto la vidéo Dansons. Cette œuvre fait à contrario écho à une position d'une femme nord africaine dans la communauté française, en référence également à la Marianne de Delacroix et de son tableau La Liberté guidant le peuple, et à la nécessité d'intégration des différentes cultures sous-jacentes dans la nation française. "

 

 

Zoulikha Bouabdellah

Silence

Technique mixte, 2008-2014

Courtesy de l'artiste et Galerie Anne de Villepoix

 

 

Née en 1977 à Moscou, Zoulikha Bouabdellah est une artiste plasticienne, photographe et vidéaste franco-algérienne.

 

"Nommer ce qui n'est pas nommé ; montrer ce qui n'est pas montrer ; lier ce qui est isolé : mon travail repose sur cette notion et sur un mode d'emploi qui procède par une transgression, sans provocation, des interdits et des inavoués."

- Zoulikha Bouabdellah

 

 

"Dans son installation Silence, Zoulikha Bouabdellah présente des tapis de prière dont la découpe circulaire offre une ouverture au sol sur lequel reposent des escarpins dorés. Si la religion musulmane impose de se déchausser avant de prendre place sur le tapis délimitant le lieu de la prière, l'installation de l'artiste flirte avec les limites pour nous amener à la frontière du sacré et du profane. Au seuil de ces deux mondes ­— seuil qui détermine également, selon Mircea Eliade, la distance entre deux modes d'être ­­— se tient la femme musulmane. A travers une œuvre pour le moins subversive, l'artiste entend lever le voile sur la relation de la femme à l'islam. Entre respect de la tradition religieuse et fantasme d’occidentalisation, celle-ci se manifeste dans sa capacité à s’inventer, à l’intérieur d’un cadre figé, des espaces de liberté. Au delà du silence de la prière ou de celui qui semble entourer la question de la condition féminine dans le monde arabe, Zoulikha Bouabdellah rend ici hommage aux femmes qui n’ont pas peur de s’affirmer pour exister. Du tapis de prière aux tapis des Milles et Une nuits, l’œuvre devient ainsi, comme le souligne l’artiste, « le trône de la lumière et du rêve "

- Vérane Pina


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  • [rue] Fwd: TR: Lettre ouverte d'ORLAN - Censure d'une oeuvre dans l'exposition "Femina ou la réapropriation des modèles", cacahuete, 27/01/2015

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