Mais je suis bien d'accord avec toi Jacques : personne ne s'élève. Pas un mot des élus. Aucun mouvement de défense de personne. Et la nomination au ministère d'une personnalité sans ressources, histoire de bien enfoncer le clou.

T'en appelles au public. Je suis d'accord. Mais ils ne se mobiliseront jamais tout seul.

Moi, mon fief, c'est l'Allier. Donc mon abattement : c'est Cusset.

Tu sais quoi : à Cusset les spectateurs sont hyper actifs. Ils sont toutes une clique de bénévoles militants. Ils ont fait une lettre à la Montagne. Lancé une pétition. Ils ont monté un comité.

Mais le problème, c'est que le directeur, lui, ne fait rien ! Il pourrait s'appuyer sur tout ça et envoyer l'action très loin.

Mais il ne fait rien. Il abdique et prépare sa démission, tranquillement.

Et les spectateurs se démobilisent.

Oui, il aurait fallu que les théâtres fasse un meilleur travail au long de toutes ces années. Oui ils n'étaient pas assez remplis, pas assez ouverts, pas assez généreux, et c'est ça qui finit par leur retomber sur la gueule.
Mais là, je ne peux pas m'en satisfaire.

Il faut que tout le monde s'y jette, maintenant, SURTOUT après le 7 janvier.

Tu connais Richard Martin ? Tu dois connaître le drôle de directeur du drôle de théâtre Toursky, à Marseille.
Bon, il est ce qu'il est et fait ce qu'il fait.

Il n’empêche.

Il y a trois ans, la DRAC lui annonce - comme a tout le monde - une baisse de ses crédits parce que gnagngna.

Qu'est-ce qu'il a fait ?

Il a mit un plumard dans le hall du théâtre et s'est mit en grêve de la faim. Il a convoqué la presse etcatera.

Mais ça n'a pas marché.

Alors il a affrété  une dizaine de bus vers Paris, les a rempli d'abonnés et de spectateurs, et ils on occupé la place du Palais Royal. Jusqu'à ce que le ministre reçoive Richard.

Tout le monde se fout de sa gueule. Et bin tu sais quoi ? Il a gagné ! Il a gardé ses crédits.

Ça c'est de la dignité.

Qui serait capable de faire ça, à la tête de nos institutions ?

La solution, c'est pas de s'époumoner. C'est la mobilisation du peu de forces que nous sommes. Et ça commence par les directeurs/trices de lieux et d'institutions. Là : c'est eux qui ont la clé.

Si eux ne réagissent pas, alors je suis bien d'accord avec toi : c'est perdu. Et j’arrêtai avec plaisir de m'épuiser pour l'art et me retirerai tranquillement dans ma campagne, en gardant seulement de cette époque un sacré mauvais souvenir.

Le 6 février 2015 06:33, Jacques LIVCHINE < " target="_blank"> > a écrit :

Ah, belle envolée lyrique du fougueux Fabien
Mais le problème, ce n’est pas à nous de nous époumoner à dire que nous sommes formidables
et que ce n’est pas le moment de lâcher la culture etc
Si seulement tu étais un habitant de Niort, si seulement un habitant de Niort criait sa colère de voir disparaître son CNAR, alors ça changerait tout.

Quand on nous a supprimé le réveillon, il y a cinq personnes éméchées qui le 31 décembre ont demandé le retour de cette fête.  5 !

Je suis dans la célèbre quatrième circonscription du Doubs,  je me suis abstenu  au premier tour, pourquoi ?  ils font cinq listes de gauche, et pas une seule liste ne prononce le mot culture,
on sort du 7 janvier où l’on  voit qu’il y a en france une vraie faillite culturelle, un fracture culturelle gigantesque et que la réparation culturelle des vivants devrait être la priorité.

Eh, bien non, pas un mot sur la Culture.

Je vais dans les conseils de développement, et je vois tous ces gens, citoyens engagés, ils sont un trentaine.  Sur le lot, il y en a une qui vient aux Kapouchniks, une seule, et quand je parle de culture je sens l’obscénité que c’est, parce que c’est comme si moi je prêchais pour ma chapelle.

Quand j’ai annoncé à tout le monde que je faisais la grève du bulletin de vote parce qu’ils ne parlaient pas de culture, il y a juste notre ancien adjoint de droite de Montbéliard  qui m’a glissé un message.”parler de culture, c’est un coup à perdre les élections, ça les fait jamais gagner”.

La recette est simple,  la haine de l’étranger  tu gagnes,
la défense de la culture, tu perds

Quoi faire ? La révolution ?  ou des bonnes pièces  ?




Jacques LIVCHINE

Metteur en songe


Le théâtre de l’Unité, c’est toujours autre chose…





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Fabien Granier

"Mon Dieu
Dit la reine
pleine de joie
Dieu que la vie est belle
même si l'on meurt quelque fois"
         (Prévert)

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