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- Subject: [rue] AG FD - quelques mots en retour
- Date: Wed, 01 Apr 2015 11:59:00 +0200
Salut !
Je ne ferai pas de compte rendu. Je me contraindrai à 750 caractères,
enfin presque... à 5 minutes d'écriture.
Nous sommes. Et c'est déjà essentiel.
Nous sommes différents, dans nos parcours, dans nos fonctions, réalités
et actualités, dans nos rêves, défis et ambitions.
Nous sommes différents, c'est indispensable.
Nous avons des points communs, c'est existentiel.
Nous regardons dans la même direction, même si l'horizon est vaste, que
certains sont dans le brouillard et que d'autres portent des lunettes
longues portées. Nous voyons dans les arts de la rue, avec la culture en
espace public une possibilité de faire humanité.
Nous avons les pieds dans la merde, dont l'odeur se fait forte et dont
le niveau monte, certains en ont jusqu'au cou d'autres se tiennent
encore debout sur un marche pied fragile.
Nous sommes côte à côte, face à face, coude à coude, bras-dessus
bras-dessous, nez à nez, dos à dos, œil pour œil. Nous sommes ensemble,
rassemblés, nous prenons nos conflits à bras le corps.
Nous sommes déterminés, nous sommes inquiets, nous rions. Nous ne sommes
pas tristes comme des socialistes.
Pour mener notre combat, nous avons plusieurs fronts, plusieurs armes et
plusieurs stratégies, et nous en inventerons d'autres.
Nous pouvons nous soutenir, tous, sans jamais nous laisser tranquilles
pour autant.
Tout ce que nous tentons peut être constructif : une négociation douce,
un pied dans la porte de ministère, un coup de pied dans le cul, une
rendez-vous musclé, une lettre bien pensée, un compromis politique, une
porte qui claque, un dos qui courbe, un crachat à la gueule, un atelier
pédagogique à la MNACEP, un poing sur la table, un pas de côté, une
action illégale, une aventure exemplaire...
Nous ne pouvons pas dormir sur des lauriers qui pourrissent. Nous
pouvons regarder loin devant, porter nos rêves, défier nos utopies. Nous
pouvons écraser la morosité mortifère. Nous ne trouverons pas le salut
en sauvant les meubles. Si le mur de la culture se lézarde, c'est que
ses fondations sont fragiles et dans un sol trop meuble, un édifice trop
haut sur un terrain trop mou... construisons un nouvel ouvrage, des
chemins, des carrefours.
C'est bizarre d'avoir les pieds dans la merde alors qu'elle vient d'en
haut, c'est sûrement qu'elle vient de loin.
Un mot au sein d'un topo clair sur la représentativité sociale :
"irréfragable", ce à quoi on ne peut s'opposer (Laure, UFISC)
Une phrase au timbre de basse suivant d'un silence éloquent : "Ce à quoi
nous assistons, c'est la faillite de la culture descendante" (Pierre,
Acidu)
Bien à vous !
@bientôt.
"Rhû !"
--
Bouèb
ancien membre du CA,
encore vice-président de la Fédé Breizh,
à fond sur les états généraux de la culture de la ville de Rennes,
toujours précaire mais toujours debout,
les pieds dans la merde et la tête dans les étoiles
- [rue] AG FD - quelques mots en retour, boueb, 01/04/2015
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