Un texte de Christian Salmon, à lire d'urgence sur Mediapart, pour retrouver le sens de la vie, comme qui dirait... Il y a quelque d'éminement épique et théâtral qui se joue là et Salmon le démêle avec brio. C'est long à lire, mais ça vaut le coup de s'y plonger: Bien à touTEs, Nicolas Soloy Pour ceLLESux qui n'ont rien de frais sous la main ou pas de jardin, voici quelques extraits goûtus: "La construction européenne, tout en brandissant les grands idéaux de démocratie et de droits de l’homme, a constamment repoussé aux lendemains la question de la légitimité démocratique de ses institutions" "Comme l'usurier Shylock dans Le Marchand de Venise de Shakespeare, les créanciers entendaient bien prélever leur livre de chair sur le corps social grec, à défaut de pouvoir récupérer l’intégralité de la créance – quitte à jouer le pourrissement de la négociation avec la collaboration des médias acquis à leur cause.." "Michel Feher a [...] fort bien analysé le changement de paradigme politique qu’impose le néolibéralisme à ses opposants. Pour le combattre, il ne s’agit plus de négocier le partage des revenus du capital et du travail sur la base d’un rapport de force entre capitalistes et salariés mais de « prendre pied sur les marchés des capitaux en sorte d’y modifier les conditions d’accréditation – et en l’occurrence, pour obtenir que le bien-être d’un peuple y soit davantage valorisé que sa disposition à se saigner pour renflouer le système bancaire ». Et Michel Feher d’ajouter une considération stratégique : cela « nécessite l’apparition de politiciens capables de spéculer pour leur compte ». Selon lui, « Yanis Varoufakis s’est imposé comme le premier d’entre eux... Le ministre des finances du nouveau gouvernement grec ne négocie pas : il spécule et, mieux encore, contraint ses interlocuteurs à spéculer en retour sur ses intentions" "En appelant les Grecs à dire un « grand non » aux créanciers, Tsipras a convoqué le grand récit national des Grecs, le grand Non de Metaxas à l'ultimatum de Mussolini le 28 octobre 1940, une des deux fêtes nationales en Grèce. Chaque Grec connaît l’hommage de Churchill au courage des combattants : « Dorénavant nous ne dirons pas que les Grecs combattent tels des héros, mais que les héros combattent tels des Grecs. " |
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