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Re: [rue] j'enchaîne après Boueb


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  • To: Jacques LIVCHINE < >
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  • Subject: Re: [rue] j'enchaîne après Boueb
  • Date: Wed, 29 Jul 2015 20:36:03 +0200

Bon, monsieur Livchine
quand vous parlez de musique, de Burning Man, vous parlez d'économie contributive.
Il me semble que ces idées faisaient partie des dernières évoquées lors de la petite réunion fédé qui a eu lieu à Chalon.
Seriez vous médium ?

Je me permets donc de souligner votre intervention.

"En 2014, nous n'avons pas osé partir en grève par peur de mettre en danger les festivals. Quand on voit aujourd'hui la casse sur le terrain des festivals, on se rend compte de l'incroyable bêtise dont nous avons fait preuve. "  (citation d'un mail précédent réagissant à la condamnation du texte de Pascal, à laquelle je souscris. A la citation, pas la condamnation...)

Au nom de la gratuité (Valeur de la Rue) nous n'avons jamais pris en considération les pistes de l'économie contributive.
On a le droit parfois de reconnaitre que la stratégie qu'on a choisi n'est plus très saine, et d'en choisir une nouvelle.


Je fais parti de la 4ème génération des arts de la rue, et je voudrais demander à mes aînés : pourquoi vous acharner dans des logiques infernales (vous êtes pas aveugles, alors c'est quoi le problème) ?
Qu'est ce qui compte le plus, sauver un secteur professionnel, ou sauver la capacité de jouer dans l'espace public ?

Chialons dans la rue, d'accord, mais de bonne heure, après ce sera trop tard.



Le 29 juillet 2015 15:27, Jacques LIVCHINE < " target="_blank"> > a écrit :

Merci Boueb, 
Nous sommes sur la même ligne. 
Il y a un moment où l’artiste doit se mêler de ce qui en principe ne le regarde pas. 
J’ai toujours le souvenir de Coluche qui est descendu dans l’arène politique, 
J’ai le souvenir de Pablo Neruda qui est devenu Ministre.
On ne peut plus bricoler nos spectacles comme avant, et je comprends ton don de sens, à Aurillac
pendant que nous allons faire le parlement, et tenter de proposer aux politiciens de nouvelles lois. 
Jamais nous n’avons été si éloignés de nos élus. 
La relation aux élus, nous la connaissons à l’Unité. 
Et je répète ce que j’ai dit, la Culture ne te fait jamais gagner une élection, or les hommes politiques n’ont qu’un seul véritable but : être réélus, 
et supprimer Chalon dans la rue avec un bon argumentaire financier,
consolidera Platret. 
Ce festival, ce n’est pas son truc, le gain d’image est de moins en moins évident, 
car les paradigmes ont changé, 
la presse ne joue plus aucun rôle, la télévision à peine, 
et moi  qui lis encore le journal je n’ai rien trouvé sur Chalon ou si peu. 
Les retombées sociales, personne ne sait les calculer. 
Il y a un élément nouveau dans la vie, tout s’efface à toute vitesse. 
800 migrants qui se noient, oui, l’Europe fronce le sourcil pendant deux jours, 
4 horribles morts  par accident et par jour  à Calais, ce n’est même pas une nouvelle. 
“Je suis Charlie", c’est déjà oublié. 
Les habitants d’une ville ne descendent quasiment jamais dans la rue pour sauver un événement culturel. 
Quand Montbéliard a supprimé le Réveillon des Boulons, à part Hervée et moi qui avons braillé et injurié Moscovici en direct,  deux articles dans l’Est Républicain 
et quelques gueux qui se sont rassemblés devant la mairie le 31 décembre en criant On veut un réveillon, 
c’était néant. 
Alors de quelles armes disposons-nous pour aider Pédro à sauver Chalon dans la rue ? 
Pourtant c’est évident que les gens ont encore faim de spectacle, ce que Schnebelin appelle une demande de merveilleux. 
Les gens ont besoin de se retrouver ensemble dans de grands rassemblements. 
Il y a quelque chose qui me turlupine c’est Burning man, ce festival dans le Névada, 
l’accès au festival est de 280 €, les  50 000 places sont vendues en moins d’une matinée. 
Festival au concept très fort, pas d’argent, tu paies en faisant une oeuvre, et tu dois être autonome en eau et nourriture et moyen de transport. 
Donc festival sans spectateurs, uniquement des artistes… 
Les photos sont splendides. 
Chez nous les Eurockeennes, c’est de l’ordre de 130 € les 3 jours, 
et cela attire plus de 100 000 personnes. 
Ce sont des jeunes, ils sont des milliers à camper, 
C’est comme s’il y avait un besoin d’éprouver, 
idem le marathon de Paris, 40 000 personnes paient 90 € pour en baver. (dont mon fils). 
J’ai aussi l’exemple du Carnaval de Bâle,   des milliers d’acteurs ,  + le public.  4 H du matin, 
là ils mettent en vente des insignes à 10, 20 ou 30 € que tu es libre de ne pas acheter, mais 
cela fait bien de montrer que tu as payé quelque chose. 
Je divague un peu sur de nouveaux concepts.
Mais sur Chalon, il faudrait tout de même que l’on se mobilise au delà des fédérations pour tenter de trouver une issue favorable.
Le manque d’argent ? 
On le voit bien, Platret en trouve pour  décrocher le titre de ville fleurie ou pour une fête napoléonienne. 
Il n’aime pas ce festival, cela se sent  dans tous ses propos. 
Or c’est dur de travailler contre un Maire. 

J’ai reçu cette lettre ce matin… une lettre , une seule 


Bonjour M.Livchine,

Il ne s'écoule pas une semaine sans que je ne lise vos billets. Vous êtes ma petite respiration vitale qui me permet de me sentir un peu "mieux" vivant. Pourtant je suis loin de votre monde, j'occupe un poste confortable de cadre dans la même société depuis 27 ans...une petite maison confortable, des RTT, un plan d'épargne d'entreprise (même un abonnement à la maison de la culture locale !!!) ... Bref tout ce qu'il faut pour se sentir en sécurité!
Vous ne me connaissez pas même si l'on s'est déjà croisé.J'ai vu beaucoup de vos spectacles car depuis 20 ans, je ne rate jamais une édition de Chalon dans la rue. La découverte de ce festival et des artistes dont vous êtes a constitué pour moi une seconde naissance, un bouleversement dont je me félicite chaque jour de ne m'être jamais remis !
Mais voilà aujourd'hui un maire décide qu'il en sera peut être autrement à l'avenir car Chalon dans la rue a peut être connu sa dernière édition... Alors je pense à tout ces jeunes qui contrairement à moi n'auront pas la chance d'entrevoir votre monde, votre générosité, à vous les artistes de rue. Je me dis que décidément tout va de plus en plus mal et qu'à nous priver tout les jours un peu plus de ce besoin vital de découvrir et partager, on finira par ne plus respirer et alors...
Ces quelques lignes n'ont pas d'autres but que de vous remercier pour ce que vous avez fait à Chalon et partout ailleurs et pour vous dire que,  plus que jamais nous avons besoin de vous !!!
Bruno



Voilà cher Boueb, il faudrait que Pédro rassemble tous ceux qui veulent sauver Chalon, tout seul il n’y arrivera pas, je vais lui écrire, j’ai la légitimité d’avoir ouvert ce festival en 1987 je crois et d’y  avoir joué souvent. 

Ce n’est qu’un début 


jacques Livchine 

 










 




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Solen Briand
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