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J’avais coutume de faire croire à ma mère qu’il existait une ATP
(Association théâtre professionnel) qui procédait à un classement des
meilleures compagnies de théâtre. Ainsi comme au tennis, tu te trouves
classé.

J’ai même publié des listes de temps en temps avec le classement des
meilleurs metteurs en scène français, c’était un calcul compliqué avec des
coefficients scientifiques.

Nb de représentations,
nombre d’articles presse nationale
nombre spectateurs
nombre de tournées internationales
chiffre d’affaire de la compagnie
nombre de lieux de diffusion légitimes (scènes nationale,cdn)
Durée des applaudissements.

exemple un passage au Rd point c’est 750 points


Nombre de poignées de main selon le barème suivant

Intermittent - 2 points
directeur du théâtre du Rond Point : 1500 points
main de la présidente de région : 750 points
Directeur du festival d’Aurillac : 300 points
directeur de compagnie conventionnée : 35 points

et je disais Maman tu peux être fier, je suis au rang 19 sur 4000
compagnies en France.

Plaisanterie très sérieuse. Ce classement il existe mais dans les têtes des
fonctionnaires du ministère de la culture et des Dracs.

Nous sommes sans arrêt évalués, et le comble c’est que personne n’a besoin de
voir nos spectacles, car ça se passe aussi vite que la lumière,
ils savent , car ils ont des antennes très sensibles,
Ils ont des échos sur chacun d’entre nous,

Au ministère, Ils sont vexés parce que nombre de metteurs en scène bien côtés
refusent absolument la direction des centres dramatiques nationaux.
C’est surtout le cas de Pommerat.
Or Pommerat est en tête du hit -parade depuis plus de trois ans et il ne veut
pas s’ennuyer à la direction d’un établissement. Du jamais vu,
car dans le temps la course à l’échalote était classique : compagnie
conventionnée, CDN, théâtre National, Comédie Française

Mais alors s’ils ne veulent plus de CDN ? Alors on décide d’ offrir à ces
compagnies vaguement prestigieuses et sans lieu un nouveau label qui sonne
bien, compagnies nationales.

Donc Orier et le Bouedec et la DGCA , ont mis dix minutes pour faire leur
liste de compagnies nationales, et leur distribuer 8 Millions.

Dans ces évaluations occultes, bien- entendu le théâtre de rue existe à
peine.

Ils ont été obligés de mettre Royal de Luxe, car en quantité de public, dès
qu’ils sortent la panoplie de géants, ils touchent largement plus d’un
million de personnes et émerveillent el monde entier.

KMK ils ont été IN à Avignon, selon moi, seul Laurent Dréano devait
connaître. N’empêche qu’ils vont passer d’une aide de 75 000 € à 150 000 €.
Appréciable et inespéré.

Pour faire partie de la liste , il faut être impérativement UBM (Unité de
Bruit Médiatique ).

Le théâtre de rue est méprisé et jeté au rang des arts populaires mineurs,
même si maintenant il y a des études, des intellectuels qui s’y intéressent.
Non, au son du mot populaire, leur poil se hérisse.
Nous touchons du public certes, mais
pour eux c’est de la démagogie, c’est du niveau des Bodin’s. (3 Zéniths
prochainement).
De la dramaturgie primaire, sans complexité.
Et puis question presse, c’est faiblard. Plus jamais d’article d’analyse
dans le Monde, ou Libé.

Alors bien -sûr, le racisme est total vis à vis des compagnies de territoire
ou de terrain, des compagnies qui font dans les quartiers ou le rural.

Voici ce que j’ai écrit dans le n° 105 de Cassandre qui paraît ces jours-ci


Les compagnies nationales, nouveau label en préparation


Le Ministère de la Culture est rempli de personnalités qui dans le temps
étaient de l’autre côté de la barrière, des anciens comédiens, directeurs de
compagnies ou de scènes nationales. On se demande quel goût ils ont eux qui
ont souffert de la non transparence, des dossiers impossibles à remplir pour
nous infliger les mêmes désagréments dont ils ont eux même soufferts. Voici
que Michel Orier, le N° 2 du Ministère de la Culture, ex directeur de
diverses Maisons de la culture, juste avant de s’en aller vers Radio France
nous sort un nouveau label,les compagnies Nationales. Il veut donner des
moyens supplémentaires à toute cette vague de metteurs en scène qui refusent
les directions de Centre dramatiques. On y trouve des anciens directeurs de
théâtres nationaux ou de CDN comme Sobel, Jean Pierre Vincent, Lavaudant,
ainsi que les nouveaux, Pommerat , les chiens de Navarre, Gosselin,
Macaigne, Creuzevault, Niangouna, et même du théâtre de rue avec Royal de
Luxe et KomplexKapaharnaûm. Un seul cirque, le cirque Plume et évidemment
Zingaro. Les jalousies sont énormes, pourquoi pas moi ? Et moi je dis, plutôt
que d’arroser les noms cent fois connus, il eût été plus louable d’allouer
quelques sous, à toutes ces compagnies qui font un travail de fou dans les
lieux les plus déshérités, dont l’utilité sociale est indéniable et dont les
comédiens peinent à être au RSA.

Comment renverser la vapeur ? Un beau chantier pour la fédé.


Jacques Livchine
Metteur en songes

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• RE: [rue] COMPAGNIES NATIONALES, François Mary, 05/04/2016
  • <Suite(s) possible(s)>
  • [rue] compagnies nationales, Jacques Livchine, 06/04/2016
    • Re: [rue] compagnies nationales, Frédéric MICHELET, 06/04/2016
      • Re: [rue] compagnies nationales, ciechercheursdair, 07/04/2016

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