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[rue] On en a gros


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: [rue] On en a gros
  • Date: Tue, 21 Jun 2016 14:28:58 +0200

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs du Gouvernement.

Ne voyez-vous pas ce qui se passe sous vos yeux ?
N’entendez-vous pas les cris, les pleurs, la souffrance ?
Ne sentez-vous pas cette odeur nauséabonde, celle qui sourd du pourrissement d’une situation devenue intenable ?

Chaque jour, je lis les témoignages de ceux qui ont reçu des coups, de ceux qui sont tombés à terre, et de ceux qui les ont soignés, aidés à se relever. Chaque jour, je vois des photos, des hommes, des femmes à terre, je vois des plaies, du sang. Je vois des citoyens blessés, et je vois des policiers blessés, je vois des armes et des projectiles, et j’entends des cris. Chaque jour, les larmes me montent aux yeux, en voyant ce que la République inflige à ses enfants. Et chaque jour, j’entends vos propos, qui ne font qu’attiser la violence. Et je m’insurge contre cette récupération, contre cette distorsion de la réalité que vous nous présentez. Je voudrais croire que ce n’est qu’inconscience, je crains hélas que cela ne soit qu’une immonde stratégie.

Vous mentez au peuple, vous mentez au peuple et vous le violentez. Pourquoi ? Pour consolider votre pouvoir pourtant vacillant ? Pour ne pas admettre que depuis des années, vous faites fausse route ? Pour ne pas vous désavouer une fois de plus, après le sinistre épisode de la déchéance de nationalité ? Pour un improbable calcul électoraliste ? Ou alors, comme on l’entend parfois, par soumission à un pouvoir plus puissant que vous ?

Il n’est plus là question de cette loi inique sur laquelle vous vous arc-boutez, il n’est plus là question de débats, de négociations, de parlement ou de 49.3. Il n’est question que de violence.

Vous êtes si loin de nous, qu’on ne sait plus comment vous parler. Vous n’écoutez ni le langage du cœur, ni celui de la raison, vous n’écoutez que votre propre aveuglement. Vous vous êtes perdus. Et vous souhaiteriez que, dans un an, on renouvelle votre mandat, uniquement parce que d’autres dirigeants seraient pires ? Cela n’est plus possible, car vous avez trahi notre confiance, et levé la main sur vos concitoyens.

C’est plus qu’on n’en puisse supporter.

Merci Eric Chevance pour ce texte,

François

 

 

 


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