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[rue] HOMMAGE DOMINIQUE REPECAUD


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  • Subject: [rue] HOMMAGE DOMINIQUE REPECAUD
  • Date: Mon, 28 Nov 2016 09:23:49 +0100

Hommage à Dominique Répécaud 
directeur de la Scène Nationale de Vandoeuvre.
Suite au décès de Dominique, le monde de  l’art est en deuil particulièrement celui de la musique libre.
Pour ceux qui ne connaissent pas Dominique il était arrivé très jeune, la guitare en bandoulière pour être bénévole à la MJC de Vandoeuvre. Il finira par créer avec des collèges, un studio, un label et un festival dans le cadre d’une programmation d’ une programmation annuelle. Les disciplines sont la musique,la danse, le théatre et la photographie.
Après qu’on lui ait confié la direction, Dominique obtiendra pour le lieu, le statut de Scène Nationale. Il n’ a pas de diplôme, pas fait de formation mais la passion suffit ( autre époque )
Il aura été fidèle au lieu pendant plus de trente année avec un engagement absolu pour les artistes et les formes artistiques avant-gardistes et prenant encore de son temps puisqu’il était représentant de la région grand est pour le syndéac.
Dominique  a compté beaucoup dans ma carrière de musicien, comme pour tant d’autres artistes
Pour chacun d’entre nous qui l’avons connu  nous pourrons apporter ou pas notre propre témoignage car  son attention permanente était propre à chaque individu.
Dominique nous laisse un sacré et précieux héritage.
Ce qu’ il a laissé pour beaucoup ne sombrera dans l’ oubli et même si Dom, comme le dit clairement Fabienne, ne faisait pas parti de ceux qui aiment voir leur nom dans les couloirs ministériels, cet héritage? on doit en prendre soin, sans pour autant qu'il finisse dans un musée.çà ne lui plairait pas.
Ce travail colossal et cet engagement pour l'art, les artistes,et le public, trois livres et un mois d'émissions sur Arte n' y suffirait sans doute pas. 
 On peut observer ce que l’institution politico-économique s’évertue à mettre en place dans les secteurs du spectacle à coup de cahier des charges bien souvent à des années lumières de la création contemporaine tout azimut et de ses pratiques.
Mon activité de musicien m’ a permis aussi de côtoyer quelques lieux ou structures culturelles institutionnelles.
On parle beaucoup de l’ action culturel, de la formation, de la diffusion auprès des publics, des pratiques amateurs, de la pluridisciplinarité … des mots et des mots encore selon les modes du langage administratif etc …le tout à grand renfort de chargés de mission, formateurs, enquêteurs divers, conseillers artistiques, conseillés en gestion, stages de formations … avec les subventions pour financer le tout. Et perdant ce temps là …
 Dominique lui avait déjà vingt ans d'avance .Non pas guidé par des diplômes ( il n'en avait pas ) ni par des formations; simplement guidé par l'amour de l'art, par la passion et un engagement libre et total auprès de tous les artistes et de nombreuses et nouvelles formes de créations et bien sûr du public.
L’ homme attentionné et généreux a pu formé autour de lui une équipe d’individus passionnés, engagés auprès de ce projet artistique si unique qu’ est le Centre Culturel André Malraux. 
Une équipe technique hors paire, pouvoir passer dans la même soirée à la prise de son d’un quatuor à cordes, suivi d’un grand orchestre de musique contemporaine puis d’un mur d’ampli d’un groupe de free rock et finir par la sonorisation d’un koto faut être sacrément bon ! et les lumières qui vont avec.
Au-delà de l’aspect technique çà veut dire aussi que les virtuoses de la musique classique ou contemporaine pouvaient côtoyer et découvrir ceux de la musique improvisée pour finalement finir par monter ensemble des projets.
Dominique ne faisait pas la différence entre un individu de son équipe, un artiste ou encore la ménagère du lieu. Combien de fois on l’a vu ranger le bar, faire la vaisselle pousser des caisses en fin de spectacle ? 
De tout de façon il fuyait l’ambiance petits-fours, coupettes de champagne
Dom, c’ était une bière, une clope et on range le matos.
Pas besoins de conférences pour rencontrer les artistes, la plupart préféraient rester au bar que de rentrer dans les hôtels de Nancy. Certes il fallait maitriser le japonais,l’anglais,le finlandais, l’ italien … mais bon, le vin jaune et le comté mettaient tout le monde d’accord.
D'un point de vue simplement économique , Dom ne faisait pas la différence entre des artistes locaux ou internationaux il a soutenu de nombreux projets qui n' auraient pas pu voir le jour sans le CCAM, et il a permis de fait, à une multitudes d'artistes  de sa région de pouvoir vivre de leur art. on peut évoquer les rencontres qui ont été possibles entre les diverses disciplines artistiques et les artistes eux-mêmes.
Pour lui Master-Class ne faisait pas parti de son vocabulaire.C' est à travers une création nouvelle qu' il incitait  des artistes confirmés et des débutants venant de courants musicaux divers à travailler ensemble à expérimenter de nouvelles pistes. 
  En ce triste jeudi un musicien de renommé international me disait encore : j'ai croisé un paquet de directeurs de lieu, d' opéra etc ... ce qui a été construit à Vandoeuvre  n'existe nulle par ailleurs et même en faisant la courte-échelle ils ne lui arriveraient pas encore au dessus de la cheville.
Dominique est parti sur un morceau de Neil Young ( OldMan ) de  Captain Beefheart ( Abba Zaba ) et Poète vos papiers de Léo Ferré.
Pas loin de mille personnes étaient là pour lui rendre hommage, tous les visages m’ étaient familiers c’était très perturbant.
Un souvenir parmi tant d’autre j’ai bu une verre avec mon fils et Jimmy Carl Black
le premier batteur de Frank Zappa époque Mother of Invention qui était venu jouer à Musique Action. …. 
De nombreux témoignages circulent  sur le net 



  • [rue] HOMMAGE DOMINIQUE REPECAUD, ART SONIC, 28/11/2016

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