Non ce n’est pas la faute à voltaire, ni à Rousseau Ni au chargés de Prod et de diff, nos camarades qui oeuvrent avec nous, même combat, Ni aux CNARS en général, il n’y a pas de généralités, un bon paquet de directeurs de CNARS, se bougent, combattent à nos côtés Ce n’est pas la faute des Arts de la Rue, devenue aseptisés, concept, arts de l’espace public, Nous étions portés par un élan, celui d’une aspiration philosophique et politique issue de 68, aller à la rencontre des publics, porter des idées, changer la société, Comme nos pères l’avait déjà réalisé après guerre avec le CNR, la décentralisation, et puis la tempête s’est apaisée, calmée, douchée, rincée par cette société qui broie, cette course aux honneurs et au capital, pour ne devenir que petites vagues, vaguelettes, Nous avons été divisés, parfois dressés les uns contre les autres, à l’image des autres combattants ceux des autres arts, des ouvriers, des postiers, des paysans, des employés, des militants, des gens, mais ces vaguelettes n’ont jamais cessé de grignoter le rivage, de s’attaquer inexorablement au sable qui nous endigue, Prêtes à grossir, si tant est que nous prenons conscience que nous menons tous le même combat, et que nous cessions de nous tourner les uns contre les autres, il n’y aura pas de renouveau, de changement, d’évolution, d’ébullition dans les arts de la rue sans mouvement philosophique, éthique, sans révolution je ne suis pas pessimiste, elle est déjà nous gardons le sens, la conscience, la lucidité, déjà nous construisons, partout! j’ai vu des dizaines de spectacles, petits bijoux lumineux, des vieux: Hervé et Jacques et leur Parlement, des jeunes: Héloïse Desfarges et Antoine Raimondi et leur Débordante Cie, des moitié jeunes, Mathurin et sa bande, avec AE les Années et beaucoup d’autres, beaucoup... j’ai vu, entendu, Nuit Debout, les paroles du philosophe John Holloway résonne toujours en moi, jour et nuit debout, … Le ciel bas et lourd est constamment déchiré par
l’explosion de lumières illuminant le ciel. Ces lumières sont comme les étoiles, au début on ne
voit que les plus brillantes, mais regardez plus longtemps et vous commencez à
voir des milliers et des milliers de points lumineux de par le monde. Des
milliers et des milliers de refus et de créations de gens vivants. Refusons et créons ! Refusons et créons ! nous n’avons aucun héros, aucun prophète, il n’y a pas d’homme providentiel, nous
n’avons que nous mêmes, mais nous sommes des millions... NO PASARAN! Fred Michelet, directeur artistique CIA ,
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