Nous sommes entrés en rue par effraction. Nous étions peu
nombreux, y avait un peu de pognon et tout nous semblait possible aujourd'hui tu dois montrer patte blanche, te justifier, séduire, et nous sommes une palanquée sur le marché. Ce qui nous transforme quelque peu, à nos corps défendant Entre pirates et marquis, le clerc de notaire a pris une considérable place On avait pas de notables, personne de compétent pour nous
apprécier et nous juger. Juste des gens pour nous aimer et se
réjouir de ce qu'on proposait. C'était un truc que le ministère ne
pouvait pas laisser passer, s'il voulait nous aider, ce qu'on lui
demandait. Aujourd'hui, je ne dirais pas que les spécialistes
pullulent mais on n'en est pas loin. Dans la rue également on est passé à l'ère de la capote et des précautions. Est-ce que ça nous fait du bien ? Chacun sa route et chacun son chemin comme dit l'autre. Je ne me
vois pas reprocher à qui que ce soit les solutions qu'il
s'invente. Ce dont je suis sûr c'est que ta liberté c'est toi qui
la crée, que tu n'es pas forcément parce que tu as été, que la rue
a toujours été faite de rouerie et d'intense engagement, que dans
ce milieu instable qu'est l'espace public, tu peux aussi
facilement te sentir escroc que bourré de talent. Ce n'est pas nous qui fabriquons les spectacles, faut-il le répéter ? ce sont les spectateurs. Les subventions que nous parvenons de temps en temps à grappiller se montent le plus souvent à 30 deniers, le prix de certaines trahisons. Elles nous obligent à nous prendre au sérieux. Fatalitas ! La Fédé n'a pas prétention à nous représenter, elle est une
émanation de nous, qui évite que le Syndéac soit seul à tenir le
crachoir. A travers les blablas incessant et les négociations, il s'invente un métier, mine de rien, qui n'a plus rien à voir avec celui des cogne-trottoirs. ça ne les empêchera pas de continuer. Je n'aime les grandes gueules que quand elles me parlent sotto voce. J'ai bien apprécié ce débat que vous avez commis. Vous avez bien
parlé, Fabienne surtout, mais aussi les morveux, Alix, Solen,
Mathurin... Bon, il faut que je quitte mon banc, c'est l'heure de ma camomille. Pierre
PS: souvenez-vous toujours de ce mec: Yffic Cloarec, qui ne fut
pas artiste, mais reste l'inventeur inoubliable de tous nos débats
d'aujourd'hui. et notre frère toujours. Le 28/01/2017 à 18:43, Maxime Coudour a
écrit :
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