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[rue] en toute impunité


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  • Subject: [rue] en toute impunité
  • Date: Wed, 15 Feb 2017 13:50:57 +0100

 

Appel des artistes contre l’impunité des violences policières

par La Rédaction de Quartiers XXI 14 février
“LA MORT D’ADAMA TRAORÉ NOUS CONCERNE TOUS”

Déjà une centaine d’artistes et de sportifs prennent position contre les violences policières : Eva Doumbia, Gilles Lellouche, Nekfeu, Imany, Arthur H, IAM, Christine & The Queens, Fianso, Yannick Noah, Bertrand Tavernier, Omar Sy, Lilly Wood and the Prick, Mademoiselle K, Cantona, Archie Shepp, Nicolas Duvauchelle, Black M, Annie Ernaux, Rachida Brakni, Zebda, Ramzy, Olivier Rabourdin, David Bobée...

C’est notre cause commune à toutes et tous : ENSEMBLE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES ET LEUR IMPUNITÉ !

Cet appel est ouvert à signatures, contactez-nous ici :

“LA MORT D’ADAMA TRAORÉ NOUS CONCERNE TOUS"

Cet appel a été rédigé et les premières signatures collectées avant l’horreur de l’agression policière subie par Théo Luhaka, à Aulnay-sous-Bois, qui rappelle que les violences des forces de l’ordre de sont pas des faits isolés.

Nous artistes, sportifs-tives, comédien-nes, écrivain-es considérons que la mort d’Adama Traoré n’engage pas seulement ses proches mais l’ensemble de notre pays, de notre société.

Cet été, à Beaumont-sur-Oise, un jeune Français est mort entre les mains des forces de l’ordre, le jour de ses 24 ans. Et, depuis six mois, ce qui aurait pu n’être qu’une énième « bavure » meurtrière illustre jour après jour l’impunité de certains gendarmes et policiers en France, telle qu’elle est depuis longtemps dénoncée par les organisations des quartiers populaires et les comités de soutien aux victimes, et par Amnesty International depuis 2009.

Ce 19 juillet 2016, Adama Traoré tente d’échapper à un contrôle d’identité parce qu’il n’avait pas ses papiers sur lui et qu’il connaissait la violence susceptible d’en découler. Interpellé, Adama est plaqué et maintenu au sol par trois gendarmes qui pèsent de tout leur poids sur son corps. Les militaires notent qu’Adama se plaint de ne pas pouvoir respirer, ils l’embarquent dans leur fourgon où il perd connaissance. Plutôt que de le transporter à l’hôpital, ils poursuivent leur route vers la gendarmerie. Ce 19 juillet 2016, vers 17 h 45, Adama Traoré disparaît entre les mains des forces de l’ordre.

Selon la version officielle, les pompiers constatent le décès d’Adama à 19h05. Mais rien n’est dit à la famille. Ayant entendu dire qu’Adama « a fait une crise », ses proches contactent les hôpitaux pour rechercher sa trace. En vain. Aux alentours de 21 heures, c’est par un appel aux pompiers qu’ils apprennent que le jeune homme est retenu à la gendarmerie. Oumou Traoré, la mère d’Adama, vient alors demander des nouvelles de son fils à la caserne, où on lui répond qu’« il va très bien ». Elle attend donc sur place, avec ses proches. Jusqu’à 23h30, quand les gendarmes annonceront la mort d’Adama. Soit quatre heures et demie après le constat officiel du décès.

Les suites de cette mort suspecte nous interrogent : déclarations contradictoires des autorités, tentatives de salir la mémoire de la victime, dissimulation de son corps, escamotage des rapports médicaux, mensonges des forces de l’ordre, pressions sur la famille, intimidations des habitants… Les pouvoirs publics ont manifesté une partialité constante pour éclipser les actes qui ont conduit à la mort d’Adama.
Jusqu’au procureur de la juridiction qui évoque « une infection très grave », un « malaise cardiaque » et la présence d’alcool et de cannabis dans le sang d’Adama pour justifier son décès. Autant d’affirmations qui seront démenties par les expertises médico-légales. Le tout afin d’occulter les circonstances réelles de la mort d’Adama Traoré à ses proches, comme aux médias et à l’opinion publique.

Cependant, après qu’il a été démontré qu’Adama a succombé après une asphyxie, après que le procureur qui a systématiquement « oublié » d’évoquer cette cause probable de la mort à la famille et aux journalistes a été muté et que l’instruction de l’affaire a été dépaysée à Paris, nous assistons à un acharnement constant des autorités contre une famille dont la détermination, soutenue par la solidarité des habitants de leur quartier, a permis de mettre à jour les contrevérités officielles.

Depuis le premier jour, la maire de la ville n’a cessé d’entraver les sollicitations de la famille. Refus d’autoriser une marche blanche au lendemain de la tragédie, obstruction aux demandes d’entretien de la mère et des frères et sœurs d’Adama, absence de visite sur place et, après chaque manifestation de soutien, extinction de l’éclairage public nocturne dans le quartier (situation propice à toutes les provocations et dégradations) : on est loin d’une recherche d’apaisement. Enfin, après avoir partagé, sur sa page Facebook, un appel à la violence armée des « citoyens de souche » pour « venir en aide à nos pauvres policiers », la maire a menacé de porter plainte en diffamation contre Assa Traoré – la sœur de la victime, devenue porte-parole de la famille – qui avait dénoncé ce parti-pris.

Du côté de l’État, malgré les mensonges avérés, le ministre de l’Intérieur n’a jamais eu un mot, ne serait-ce que de compassion, à l’égard de la famille. Interpellé par un député à l’Assemblée nationale, il refuse même de prononcer le nom d’Adama Traoré ; tandis qu’il assure les gendarmes et la maire de Beaumont de son appui plein et entier.

Mépris, esprit de revanche et parti-pris aveugle, c’est donc le message que les pouvoirs publics renvoient depuis six mois à la famille et aux habitants de Beaumont qui ont manifesté massivement leur solidarité. Finalement organisée, la marche blanche réclamant vérité et justice pour Adama a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Une mobilisation sans précédent dans cette commune paisible de 9 600 habitants, derrière une famille qui ne réclame aucun privilège, aucune exception mais exige la stricte application du droit républicain : la vérité sur la mort d’une victime quand la violence des force de l’ordre est en cause et la mise en examen de ceux qui en sont responsables.

C’est pour cela que l’affaire Adama Traoré est l’affaire de tous : pour affirmer et défendre l’égalité des droits. C’est cette exigence élémentaire que nous, artistes, sportifs, comédiens, écrivains partageons et relayons.

Nous refusons que les habitants des quartiers populaires qui sont quotidiennement frappés par la violence économique et la violence raciste soient également abandonnés à l’insécurité, aux mensonges, à une culture de l’excuse permanente des excès des forces de l’ordre et au jeu dangereux des politiques qui tentent de monter les citoyens les uns contre les autres. Nous refusons qu’une part croissante de la population française soit abandonnée par la République, et nous réclamons la plus stricte impartialité des pouvoirs publics quand les garants de l’ordre outrepassent les lois.

« C’est une affaire d’État », selon Assa Traoré et nous sommes également convaincus que c’est toute notre société qui se salit, si elle se tait et détourne le regard. Et nous avec si nous ne réagissons pas.

Le 2 février dernier, à Paris, des rappeurs donnaient à Paris un concert de soutien Justice pour Adama. Ce même jour, Théo Luhaka, 22 ans, subissait la barbarie de l’agression policière qui révolte aujourd’hui le pays.

C’est pourquoi nous appelons, par une convergence de toutes nos sensibilités et dans un élan solidaire, à soutenir l’exigence de vérité et de justice pour Adama, de justice pour Théo, comme pour toutes les victimes des violences des forces de l’ordre.

C’est notre cause commune à toutes et tous : ensemble contre les violences policières et leur impunité !

PREMIERS ARTISTES ET SPORTIFS SIGNATAIRES

Virginie Acariès - auteur
Jeanne Added - auteur compositrice interprète
Alivor - rappeur
Sameer Ahmad - rappeur
Akhenaton - rappeur
Daniel Allouche - boxeur
Mehdi Alloune - boxeur
Arthur H – chanteur
Michel Andrieu – scénariste
Jean Asselmeyer - cinéaste
Virginie Aussietre - Chargée de production
Fred Alpi - chanteur-guitariste
BABX - chanteur
Sandro Baguet - collagiste
Beucé – rappeur
Black M - chanteur
Marine Bachelot Nguyen - auteure et metteure en scène
Eric Bellinger - chanteur compositeur
David Bobée - metteur en scène, directeur du Centre dramatique national de Normandie
Julie Bonan - actrice
Rachida Brakni – comédienne et metteuse en scène
Eric Cantona - acteur
Jil Caplan - chanteuse
Casey – rappeuse
Cenza - rappeur
Cerna - rappeur
Marc Cheb Sun - auteur
China Moses – chanteuse
Chinese Man - hip hop funk
Christine & The Queens – chanteuse
Matthias Claeys - auteur/metteur en scène
Samuel Cueto - photographe
C2C – DJ
Gerty Dambury – auteure, comédienne et metteure en scène
Frédéric Debomy - écrivain, auteur de bande dessinée
Décoloniser les arts – collectif
Deluxe - groove
Vincent Delerm - auteur-compositeur-interprète
Alice Diop - auteure réalisatrice
Rokhaya Diallo - auteure réalisatrice
Eva Doumbia - metteure en scène
D’ de Kabal – auteur, rappeur, réalisateur
Disiz - rappeur et acteur
Loik Dury – compositeur, réalisateur artistique
Nicolas Duvauchelle – acteur
Elephanz - musiciens, chanteurs
Hanni El Khatib - chanteur-compositeur-interprète rock
Elom 20ce  – rappeur
Annie Ernaux – auteure
Feadz - DJ
Fianso – rappeur
Fik’s Niavo – rappeur
Flynt - rappeur
Stéphane Gombert - directeur culturel
Fresh Gordon – rappeur
Edgar Garcia - Directeur de Zebrock
Georgio  – rappeur
Grain d’Sable - rappeur
Grand Corps Malade – slameur
Gringe - rappeur, acteur
Cyril Gueï – comédien, réalisateur
Hervé Haine – chanteur, musicien
Camille Hardouin - chanteuse
Hocus Pocus  - rappeurs
IAM - rappeurs
Imany - chanteuse
Jeff le Nerf – rappeur
Jow L. – rappeur, graffeur
JR O Chrome (sexion d’assaut) - rappeur
Mathieu Kassovitz – acteur et réalisateur
Kavinsky – DJ
Jaques Kebadian – réalisateur
Miloud Kerzazi - photographe
Kohndo – rappeur
Krista - rappeuse
Ladj Ly – réalisateur
La’Myia Good - chanteuse et actrice
Lola Lafon - écrivaine
La Jonction  – rappeurs
La Rumeur – rappeurs
Albin de La Simone – auteur, compositeur, interprète
Le Doc – rappeur
Samuel Légitimus - metteur en scène
LEJ - Chanteuses
Gilles Lellouche - acteur et réalisateur
Le Sous-Marin - rappeur
Lilly Wood and the Prick – chanteuse
Lino - rappeur
Liqid  – rappeur
Edouard Louis – écrivain
Mademoiselle K – chanteuse
Lucile Mary - metteure en scène
JP Manova – rappeur
MC Métis  – rappeur
Missy Ness – DJ
Mokobe – rappeur
Yannick Noah - chanteur
Harek Nadja - réalisatrice
Nodja — rappeur
Nasme - rappeur
Nekfeu – rappeur
Nnoman Cadoret - photographe
Nodey - DJ
Noruff – rappeur
Samia Orosemane – humoriste
Julien Pitinome - photographe
DJ Pone - Musicien
Olivier Rabourdin – acteur
Ramzy Bedia - acteur
Ryaam - rappeuse
Rocé – rappeur
Océane Rosemarie – auteure, comédienne
Aurelie Saada - chanteuse
Safir - rappeur
Saïdou – rappeur
Saké – rappeur
Eros Sana - Photojournaliste, Directeur de publication de Fumigène Magazine
Lyes Salem – acteur et réalisateur
Scred Connexion – rappeurs
Scylla – rappeur
Singe des Rues – rappeurs
Sitou Koudadjé – rappeur
Maboula Soumahoro - cofondatrice du festival Black History Month, historienne
Sound Pellegrino - label House
Skalpel (Première ligne) – rappeur
Skud - rappeur
Archie Shepp - saxophoniste
Sages Poètes de la Rue - rappeurs
Stresh – DJ
Omar Sy – acteur
Tekilatex  – rappeur
Serge Teyssot Gay – guitariste
Roland Timsit - comédien, metteur en scène
Jean-Pierre Thorn - cinéaste
Tonytoxic — rappeur
Petr Vaclav - réalisateur, scénariste
Vîrus – rappeur
Wira  – rappeur
Cathy Yerle – chanteuse, musicienne
Remedium - auteur de bandes dessinées et de livres pour enfants
Rhita Zaoujal – karatéka
Yassin Zaoujal – athlète de haut niveau
Zebda – chanteurs

AUTRES

Zahra Ali – SOAS University of London
Hourya Bentouhami – maîtresse de conférence, université de Toulouse Jean-Jaurès
Yann Cherruault – rédacteur en chef d’International Hip Hop
Sonia Dayan-Herzbrun - sociologue, professeure émérite à l’université Paris Diderot/Paris 7
Marielle Debos – politiste, Université Paris Nanterre
Laurence De Cock - historienne
Emmanuel Devaux - journaliste
Didier Fassin – professeur de sciences sociales, Institut d’études avancées de Princeton

Eric Fassin – sociologue, professeur à l’université Paris-8
Sébastien Fontenelle - journaliste
Gwen Fauchois - blogueuse, lesbienne, et activiste
Joao Gabriell - auteur
Franck Gaudichaud – enseignant-chercheur (Université Grenoble Alpes).
Vincent Gay - sociologue
Warda Hadjab - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Samir Hadj Belgacem - Sociologue et politiste, Affilié à l’équipe ETT (ENS/EHESS/CNRS)
Pierre-Léonce Jordan, anthropologue, Ecole des hautes études en sciences sociales
Michel Kokoreff - sociologue
Geoffroy de Lagasnerie – sociologue
Silyane Larcher - Chercheure au CNRS en science politique 
Mathilde Larrere- historienne
Mehdi Maïzi (chroniqueur rap)
Nasima Moujoud - maitresse de conférences en anthropologie, université Grenoble Alpes
Olivier Neveux – universitaire
Ugo Palheta - sociologue, maître de conférences à l’université Lille-3
Paul Pasquali - chercheur au CNRS (sociologue)
Ndella Paye - militante antiraciste et afroféministe
Mathieu Potte-Bonneville - philosophe
Chafik Sayari - journaliste
Boulomsouk Svadphaiphane - auteure-réalisatrice-photographe
Joan W. Scott - Institute for Advanced Study, Princeton, New Jersey US
Pierre Tévanian - professeur de philosophie, collectif Les mots sont importants
Sylvie Tissot - Université Vincennes-Saint Denis-Paris 8
Fabien Truong – université Paris 8
Laetitia Tura - Photographe
Raphäl Yem - animateur TV/Radio, fondateur de Fumigene Magazine

ET AUSSI...

Tisiphone - groupe lyonnais
Christian Camerlynck - chanteur interprète
Céline Flory - chercheuse au CNRS en Histoire
Olivia Magnan de Bornier - productrice indépendante
Frederick Carnet - photographe
Myriam Kendsi - peintre
Beatrice Viviant - professeur de collège à Vienne (38)
Jean Rochard - producteur de musique
Marie Cosnay - écrivaine
Mad Meg - dessinatrice
Benjamine Weill - formatrice/consultante dans le secteur social et médico -social
Remy Deroche - auteur/ compositeur
Claude Virlogeux – Journaliste, Médiateur numérique de territoires réels ou virtuels
Julliard Michel - peintre et faiseur de livre d’artistes
Olivier Castaing - Fondateur School Gallery et Directeur artistique
Lyric 38 - Rappeur
Anne-Myriam Douchement - Chroniqueuse Rap/Jazz - Metteur en scène et comédienne.
Véronique Felenbok - Administratrice de compagnie de théatre
Claude Piot - artiste
Fabrice Le Bonniec - photographe
Racine aka Kevin Gay et Smaïl Kanouté - collectif urbain
Zolan’Gono - Auteur / compositeure / interpréte
Bruno Bourgarel - comédien - Réseau Arc en Ciel Théâtre
Héloise Anatchkov - danseuse
Dalila Dalléas - artiste plasticienne
Altez - rappeur / beatmaker
Jonathan Pontier - compositeur et multi instrumentaliste
Jo Nousse - auteur -compositeur-interprète
Sylvia Zegrour - animatrice radio de l’émission L’Envolée sur radio FPP
Olivette Otele - historienne / Bath Spa University - Grande Bretagne
Marie Cath Geslin - auteure - praticienne en analyse émo-comportementale.
Anne Bocandé - rédactrice en chef des médias Africultures -Afriscope
Bintou Dembélé - chorégraphe
Léopold Lambert - auteur et éditeur de la revue The Funambulist
Vincent Gayon - maître de conférences - Université Paris Dauphine
Thomas Haus - artiste - photographe plasticien
Christian Leblanc - administrateur production Théâtre
La Gale - rappeuse
L’1consolable - chanteur
Sylvia Duverger - bloggeuse
Claire Jourdan - artiste
Jean -Jacques Reboux - écrivain
CODEDO (COllectif pour une DEpénalisation du Délit d’Outrage/ Contre les violences policières)
Maurice Rasjfus - écrivain
Michel Chevron - écrivain
Céline Mouzon - journaliste
Rafael Smadja - chorégraphe de la compagnie de danse, Cie Tensei.

Contact :

 

 




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