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RE: [rue] c'est mort


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: RE: [rue] c'est mort
  • Date: Thu, 17 Aug 2017 23:33:46 +0200

En jouant dans les cours et en acceptant de jouer derrière des grilles et des barrières, les "ils" ne seraient-ils pas nous ?

 

Bruno Boussagol sur Facebook : « On avance, on avance... Les arts de la rue sont au cœur de la problématique sécuritaire et expose les artistes (plus qu'ailleurs pour l'instant) à la prise de position. Tout ce qui est dit dans cette article est juste sauf qu'il ne décrit pas le processus sécuritaire à l'œuvre. Ce n'est pas d'hier que les directeurs de festivals sont complices des Préfets et des "commissions de sécurité". Ce n'est pas d'hier que les artistes sont complices des directeurs techniques des festivals qui leur imposent toutes sortes de contraintes sous couvert de sécurité des artistes alors qu'ils ont pour fonction de faire appliquer les consignes préfectorales. C'est effectivement historique que ce qui s'appellera les ARTS DE LA RUE vient d'une frange de la population laborieuse qui faisait vibrer le coeur des villes depuis le moyen âge. De ma jeunesse, j'ai quatre souvenirs d'artistes populaires: 1957, un petit cirque constitué d'un seul artiste jouait dans notre école primaire à même l'estrade de l'instituteur. On venait avec une pièce et l'école complétait d'un petit billet. L'artiste était à la fois clown, acrobate, dresseur de petit chien et singe. L'autre souvenir est plus subversif. Dans cette petite ville de Hte Savoie venait un homme qui devint célèbre dans les années 60/90: Aguigui Mouna (il était né vers 1910 à coté d' Annecy). Il haranguait les foules locales du dimanche après la messe et parfois venait emmerder les instituteurs dans la cour de l'école. Cet homme tenait le verbe haut à quiconque (entre autre aux flics) et les mômes que nous étions l'écoutions et l'encouragions de nos hourra. Plus tard (années 60-65), j'étais adolescent et vivais à quelques rues de la place Pigalle. Le jeudi soir (je ne suis plus sûr du jour) il y avait tous les musiciens de bal de Paris et de banlieue qui s'y donnaient rendrez vous pour constituer les orchestres du WE. J'ai souvenir d'une place pleine! Jusqu'à la fin 60, être musicien de bal ou de bistrot ou de ville de cure (casino) ça voulait dire 8 à 12 heures de musique par jour et soirée! Dernier souvenir. Toujours à la même époque. J'avais 13/14 ans et le petit montagnard que j'étais ne se lassait pas de marcher dans Paris dès que l'école était finie. Il y avait beaucoup de camelots (qui vendaient n'importe quoi) et dont le niveau de tchatche garantissait l'importance du gain. Idem pour les "artistes de rue". En fait des saltimbanques qui avalaient grenouilles, sabres et autres lames de rasoir, s'enchainaient et se déchainaient... Leur technique de vente était simple: tant qu'ils n'avaient pas la somme espérée, il ne faisaient rien. Ils alignaient les piécettes devant eux jusqu'à atteindre la somme que eux même avaient fixée. Et puis il y a eu 68, l'esplanade de Beaubourg, les hippys, la jeunesse qui découvrait massivement l'esprit d'insoumission au Général... Bref un vent de liberté pure et "d'incontrôlabilité". Les arts en général et mondialement furent percutés par ce souffle. Et LA LOI s'est infiltrée. Au niveau de nos métiers d'artistes de scène (musiciens, comédiens, circassiens...) ça se traduisit par un meilleurs encadrement contractuel avec application de plus en plus rigoureuse des lois du travail et l'application nouvelle aux artistes des annexes réservées jusqu'alors aux techniciens. Jusqu'à la fermeture de la plupart des cafés-théâtres qui "faisaient passer le chapeau". Comment échapper au carcan du "professionnalisme? Comment échapper au théâtre bourgeois de masse ("au théâtre ce soir" à la télé) ou même d'avant garde "pour intello"? Comment échapper à l'Institutionnalisation de la décentralisation (journées de Villeurbanne et bientôt création du syndicat des patrons de cette décentralisation: le SYNDEAC)? Je vais m'arrêter là pour laisser de la place à la réflexion de chacun. Ma conviction (que j'ai acquise sur le terrain il y a plus de 30 ans) c'est que le nœud dans lequel les artistes de rue sont pris se resserre depuis début 70 alors même que les arts de la rue prenaient naissance dans la forme qu'on connait aujourd'hui sur les ruines des arts vivants populaires que j'ai évoqué par mes souvenirs. »

 

Bien à vous

François

 

De : [mailto: ] De la part de cie la petite planète
Envoyé : jeudi 17 août 2017 22:54
À :
Objet : [rue] c'est mort

 

https://linsatiable.org/Vont-ils-tuer-les-arts-de-la-rue

 

réflexion faite, article pertinent, être impertinent, bonsoir

Mamie Erika

 

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  • [rue] c'est mort, cie la petite planète, 17/08/2017
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