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Re: [rue] Fwd: Pour en finir avec cette idée selon quoi les grillages et les check-point rendraient impossibles les arts de la rue


Chronologique Discussions 
  • From: Mathurin Gasparini < >
  • To: jean-jacques delfour < >
  • Cc: " " < >
  • Subject: Re: [rue] Fwd: Pour en finir avec cette idée selon quoi les grillages et les check-point rendraient impossibles les arts de la rue
  • Date: Mon, 4 Sep 2017 23:47:03 +0200

Donc la "baisse tendancielle..." ne vient pas des artistes ou de leurs spectacles, mais de l'endroit où ils le jouent ?
J'essaie de comprendre hein !
Les festivals ont trente ans, peut on dire qu'il y a eu depuis une "baisse tendancielle" de la subversion ?
Parce que bien sur, quand on joue à Aurillac (ou dans un certain nombre d'autres lieux), on joue face à un public conquis, captif, tendanciellement favorable...
Heureusement on joue aussi à d'autres moments devant des publics autres !
Mais est-ce que ceux qui déplorent qu'on joue dans des enceintes protégées sont là dans ces moments-là ?
Le taux de scandale, de "Haro", fait-il la qualité d'une proposition ?
Chtou qui raconte la rencontre et l'entente entre une mamie, un punk et un utopiste n'est il pas plus subversif que quelqu'un qui montre sa bite en gueulant ?
Si être subversif, c'est faire de la provocation d'enfant gâté, est-ce intéressant ?
Ceux qui se revendiquent subversif, est-ce que ce n'est pas parce qu'ils ont réussi à crouter avec cette revendication ?
Les arts de la rue naviguent sans cesse entre "la sébile" et le "cocktail molotov", entre l'art et le commerce, l'animation et la provocation. C'est dans la tension entre ces pôles que je les trouve intéressant. On peut regretter que ce ne soit pas assez... ou moins que dans nos souvenirs d'anciens combattants...
La tension n'est plus aux mêmes endroits, elle se déplace en permanence, et nos manières d'y répondre aussi.
Et j'aimerai bien qu'on arrête avec le "c'était mieux avant" parce que je trouve ça terriblement sclérosant...



Le 4 septembre 2017 à 20:51, jean-jacques delfour < " target="_blank"> > a écrit :
Bonsoir
La baisse tendancielle du taux de subversion est une allusion au Capital de Marx (la baisse tendancielle du taux de profit) et désigne ici, avec un peu d'humour, le rapport créé entre une pratique balisée et connue et d'autre part un public qui, sans être blasé, est déjà instruit et averti. L'aspect de scandale devient improbable dès lors que la connivence avertie s'accroit.
Le festival est la forme sociale de contrôle et de marchandisation du spectacle mais il n'y a pas de fatalité à ça. La subversion est un code ou un contre-code qui s'appuie sur la prééminence du code dominant. Le problème apparent est que le subversif implique, dans la violence du conflit lui-même, un consensus sur la définition ou la perception du subversif.
Mais cela n'empêche pas d'imaginer des formes ou des propositions qui tiennent compte de cet aspect. Le vrai problème c'est la prévision du point de basculement, à savoir le ratio entre ceux qui crient haro! et ceux qui rient bravo!
Je suis d'accord avec cacahuète...
Bien à vous

Le 4 septembre 2017 à 17:16, Mathurin Gasparini < " target="_blank"> > a écrit :

---------- Message transféré ----------
De : Mathurin Gasparini < " target="_blank"> >
Date : 31 août 2017 à 15:02
Objet : Re: [rue] Pour en finir avec cette idée selon quoi les grillages et les check-point rendraient impossibles les arts de la rue
À : jean-jacques delfour < " target="_blank"> >


Bonjour Jean-Jacques,
Je trouve ton papier "art de la rue et terrorisme sécuritaire" assez juste, cependant ta phrase : "D’où la baisse tendancielle du taux de subversion" m'apparait fortement problématique.
Crois tu vraiment qu'il y avait un plus grand taux de subversion dans les années 70/80/90 ?
Je "fréquente"les arts de la rue depuis 94 et j'aurais plutôt tendance à croire que les propos se sont politisés depuis cette période, avec des cies comme Komplex capharnaum, garniouse, alixm et bien d'autres...
Est-ce que ce n'est pas plutôt que ce qui paraissait subversif dans les années 70 à 90 a perdu de sa charge subversive parce que récupéré par les marchands ?
Est-ce que la subversion ne se cache pas ailleurs ?
Et comment calculent-on un taux de subversion ? selon quel critère ?
Au doigt mouillé du "c'était mieux avant" ?
Y-a-t-il eu un âge d'or de la subversion par les arts de la rue ? à quel époque ?
Je crois qu'on joue toujours sur la limite entre l'autorisé, le toléré et l'interdit, c'est là qu'est notre boulot, déplacer ces frontières.
Qu'elles ne soient pas au même endroit, plus difficile à déplacer, ou qu'on choisisse de s'y prendre autrement, c'est certain, et cela mérite d'être analysé.
Qu'on prétende comme tu le fais que le "taux de subversion subit une baisse tendancielle", comme quelque chose allant de soit, ne méritant pas de remise en cause, je trouve ça surprenant...
Comme disait Luc Gwazdinzky : "c'était mieux avant parce qu'avant on était jeune..."

au plaisir de te lire !

Mathurin

Le 31 août 2017 à 12:32, jean-jacques delfour < " target="_blank"> > a écrit :

Bonjour

Tous avis bienvenus
JJDelfour

Critique à l'Insatiable



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