Je vais essayer d'apporter ma petite pierre à cet édifice ! :) (le festival Namassepamous étant bientôt c'est d'actualité !)
La subversion n'a d'intérêt que si elle touche un public non averti.
Sur la plupart des festivals le public reste averti, c'est pourquoi cette subversion des arts de la rue n'a qu'un impact très limité.
Je pense que la vraie subversion se retrouve dans le théâtre invisible. Lorsque l'on joue dans le métro une scène sur le harcèlement et que le "public" y assiste, prend parti ou pas et qu'à la fin il ne sait pas que c'était un spectacle alors le propos de la scène aura un vraie force subversive. (cf. Augusto Boal)
Dans le milieu du spectacle vivant il est vrai que nous sommes les derniers, dans les arts de la rue, à avoir la possibilité de subvertir, déranger les personnes qui viennent nous voir car tous ne sont pas des "publics avertis" mais c'est somme toute une minorité.
Je crois que si l'on veut bousculer le cadre alors il faut sortir du cadre. Combien d'entre nous jouent encore dans un coin de rue sans autorisation pour les gens qui passent ? Quand je dis nous, je parle de compagnie bien sûr, parce qu'on trouve encore quelques jongleurs ou musiciens de rue...
Et pour répondre à Mathurin, oui Chtou est plus subversif qu'un mec qui montre sa bite mais quand il le fait dans une cours à Aurillac ou ailleurs c'est un coup dans l'eau.
La bizalarue
Stef Krawa Le 4 sept. 2017 à 23:47, Mathurin Gasparini a écrit : Donc la "baisse tendancielle..." ne vient pas des artistes ou de leurs spectacles, mais de l'endroit où ils le jouent ?
J'essaie de comprendre hein ! Les festivals ont trente ans, peut on dire qu'il y a eu depuis une "baisse tendancielle" de la subversion ? Parce que bien sur, quand on joue à Aurillac (ou dans un certain nombre d'autres lieux), on joue face à un public conquis, captif, tendanciellement favorable...
Heureusement on joue aussi à d'autres moments devant des publics autres ! Mais est-ce que ceux qui déplorent qu'on joue dans des enceintes protégées sont là dans ces moments-là ? Le taux de scandale, de "Haro", fait-il la qualité d'une proposition ? Chtou qui raconte la rencontre et l'entente entre une mamie, un punk et un utopiste n'est il pas plus subversif que quelqu'un qui montre sa bite en gueulant ? Si être subversif, c'est faire de la provocation d'enfant gâté, est-ce intéressant ?
Ceux qui se revendiquent subversif, est-ce que ce n'est pas parce qu'ils ont réussi à crouter avec cette revendication ?
Les arts de la rue naviguent sans cesse entre "la sébile" et le "cocktail molotov", entre l'art et le commerce, l'animation et la provocation. C'est dans la tension entre ces pôles que je les trouve intéressant. On peut regretter que ce ne soit pas assez... ou moins que dans nos souvenirs d'anciens combattants... La tension n'est plus aux mêmes endroits, elle se déplace en permanence, et nos manières d'y répondre aussi.
Et j'aimerai bien qu'on arrête avec le "c'était mieux avant" parce que je trouve ça terriblement sclérosant...
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