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[rue] micalement


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  • From: Fabien moretti < >
  • To: Stéphane Detrain < >
  • Cc: Mathurin Gasparini < >, jean-jacques delfour < >, " " < >
  • Subject: [rue] micalement
  • Date: Tue, 5 Sep 2017 11:39:50 +0200

Pareil pour le petit cailloux à l'édifice.....

Suis fatigué du lobbying des compagnies pour jouer là où là... Une concurrence afin de jouer dans des festivals cernés de barrières ERAS. Parler de liberté, de résistance à la politique libérale et consumériste.
Si je me suis éloigné des scènes culturelles, c'est aussi face à l'accueil que celles ci réservaient au "petit public". On entassait 200 gamins de 2 ans sur une scène, pour voir un spectacle assis par terre... on faisait de jolies photos pour le journal ... justifier nos subventions, notre paye. Diviser la jauge en 2 pour plus de confort (car un enfant de 2 ans parle.... c'est normal)... bref le confort pour voir son premier spectacle était impossible pour des raisons de navettes de bus.... (sic). Cependant les photos étaient jolies. 
Il fallait ce genre de spectacles rentable, obligation pour avoir des subventions.... que le citoyen payait. 

Je me suis dirigé vers la rue... être tranquille, avoir une relation directe avec le public. 
Dans un festival de rue, très reconnu dans la région, impossible de jouer a cause des barrières ERAS installées pour que les 3000 personnes du public ne se perdent en route et aillent bien où on leur dit d'aller. Ils finissaient sur une place dans laquelle les commerçants qui ont mis la main à la poche pouvaient s'installer face à cette mane de public.
Me suis retrouvé derrière les barrières.... sur une terrasse vide ... le tôlier avait malheureusement cru que le public était libre... Ai même pris une prune car pendant que je me changeais dans la voiture.... la place était devenue payante. 

Autonome assez jeune... j'allais au théâtre voir des pièces, des expos (le cac à St Brieuc) un endroit subversif à l'époque très accessible. C'est souvent par surprise, avec mes sachets de courses à la main que j'ai vu Jo Bithume, en sortant de la gare "les royals de luxe" , et la claque atomique, le summum de mes souvenirs... avec mes sacs monoprix, Ilka Shonbein, métamorphose... y suis retourné en courant a quasi toutes les séances.... Cette magie de la rue qui m'anime actuellement. 
La prog de rue était municipale, sans grande comm... garder la surprise. 

J'ai bien compris que maintenant il fallait faire du lobbying pour jouer... des affiches en nombre, des cartes, un téléphone qui sonne....connaitre untel, défendre sur papier..
 Si je savais défendre sur papier je serai chargé de dif et non marionnettiste...  Bref, à faire de la comm pour jouer.... je préfère jouer direct.. c'est mal, je sais.... je suis obtu... nobody's perfect.  

Les festivals barriérés sont nécessaires à ce que je lis... on y voit des trains de publics qui après tel spectacle courent pour voir tel autre spectacle de cet artiste reconnu que j'ai vu à la télé... certains copains ont eu la bonne court, d'autres moins bonne.... La plus grosse jauge à gagné. :)
Cette année je n'ai pas eu la force de me battre contre les barrières ERAS. Ai fait les dates programmées, et suis resté à l'atelier, bosser sur une nouvelle forme le "travailler ensemble". 
De plus en plus je me demande quelle est la différence entre programmation de scènes culturelles et programmation de rue. Où est la surprise.... cette magie éphémère, cette piqure de poésie. Le chiffre est devenu prédominant.... Combien de spectateurs, combien de spectacles, combien... pour justifier sa présence, son utilité. 

J'aime beaucoup beaucoup la plupart des spectacles qui passent, je comprends ce besoin de sécurité, je m'étonne toujours de voir des jauges maximum, des plans de feu pour des spectacles de rue :) .... le goût d'un spectacle subversif encadré par des barrières ERAS aura toujours ce côté artificiel. Pour ma part je lui préfère la magie de la surprise bonne ou mauvaise.
Amicalement.
Fabien. 


Le 5 sept. 17 à 10:29, Stéphane Detrain a écrit :

Je vais essayer d'apporter ma petite pierre à cet édifice ! :) (le festival Namassepamous étant bientôt c'est d'actualité !)

La subversion n'a d'intérêt que si elle touche un public non averti.

Sur la plupart des festivals le public reste averti, c'est pourquoi cette subversion des arts de la rue n'a qu'un impact très limité.

Je pense que la vraie subversion se retrouve dans le théâtre invisible. Lorsque l'on joue dans le métro une scène sur le harcèlement et que le "public" y assiste, prend parti ou pas et qu'à la fin il ne sait pas que c'était un spectacle alors le propos de la scène aura un vraie force subversive. (cf. Augusto Boal)

Dans le milieu du spectacle vivant il est vrai que nous sommes les derniers, dans les arts de la rue, à avoir la possibilité de subvertir, déranger les personnes qui viennent nous voir car tous ne sont pas des "publics avertis" mais c'est somme toute une minorité.

Je crois que si l'on veut bousculer le cadre alors il faut sortir du cadre. Combien d'entre nous jouent encore dans un coin de rue sans autorisation pour les gens qui passent ? Quand je dis nous, je parle de compagnie bien sûr, parce qu'on trouve encore quelques jongleurs ou musiciens de rue...

Et pour répondre à Mathurin, oui Chtou est plus subversif qu'un mec qui montre sa bite mais quand il le fait dans une cours à Aurillac ou ailleurs c'est un coup dans l'eau.

La bizalarue

Stef Krawa

Le 4 sept. 2017 à 23:47, Mathurin Gasparini a écrit :

Donc la "baisse tendancielle..." ne vient pas des artistes ou de leurs spectacles, mais de l'endroit où ils le jouent ?
J'essaie de comprendre hein !
Les festivals ont trente ans, peut on dire qu'il y a eu depuis une "baisse tendancielle" de la subversion ?
Parce que bien sur, quand on joue à Aurillac (ou dans un certain nombre d'autres lieux), on joue face à un public conquis, captif, tendanciellement favorable...
Heureusement on joue aussi à d'autres moments devant des publics autres !
Mais est-ce que ceux qui déplorent qu'on joue dans des enceintes protégées sont là dans ces moments-là ?
Le taux de scandale, de "Haro", fait-il la qualité d'une proposition ?
Chtou qui raconte la rencontre et l'entente entre une mamie, un punk et un utopiste n'est il pas plus subversif que quelqu'un qui montre sa bite en gueulant ?
Si être subversif, c'est faire de la provocation d'enfant gâté, est-ce intéressant ?
Ceux qui se revendiquent subversif, est-ce que ce n'est pas parce qu'ils ont réussi à crouter avec cette revendication ?
Les arts de la rue naviguent sans cesse entre "la sébile" et le "cocktail molotov", entre l'art et le commerce, l'animation et la provocation. C'est dans la tension entre ces pôles que je les trouve intéressant. On peut regretter que ce ne soit pas assez... ou moins que dans nos souvenirs d'anciens combattants...
La tension n'est plus aux mêmes endroits, elle se déplace en permanence, et nos manières d'y répondre aussi.
Et j'aimerai bien qu'on arrête avec le "c'était mieux avant" parce que je trouve ça terriblement sclérosant...



Le 4 septembre 2017 à 20:51, jean-jacques delfour < " target="_blank"> > a écrit :
Bonsoir
La baisse tendancielle du taux de subversion est une allusion au Capital de Marx (la baisse tendancielle du taux de profit) et désigne ici, avec un peu d'humour, le rapport créé entre une pratique balisée et connue et d'autre part un public qui, sans être blasé, est déjà instruit et averti. L'aspect de scandale devient improbable dès lors que la connivence avertie s'accroit.
Le festival est la forme sociale de contrôle et de marchandisation du spectacle mais il n'y a pas de fatalité à ça. La subversion est un code ou un contre-code qui s'appuie sur la prééminence du code dominant. Le problème apparent est que le subversif implique, dans la violence du conflit lui-même, un consensus sur la définition ou la perception du subversif.
Mais cela n'empêche pas d'imaginer des formes ou des propositions qui tiennent compte de cet aspect. Le vrai problème c'est la prévision du point de basculement, à savoir le ratio entre ceux qui crient haro! et ceux qui rient bravo!
Je suis d'accord avec cacahuète...
Bien à vous

Le 4 septembre 2017 à 17:16, Mathurin Gasparini < " target="_blank"> > a écrit :

---------- Message transféré ----------
De : Mathurin Gasparini < " target="_blank"> >
Date : 31 août 2017 à 15:02
Objet : Re: [rue] Pour en finir avec cette idée selon quoi les grillages et les check-point rendraient impossibles les arts de la rue
À : jean-jacques delfour < " target="_blank"> >


Bonjour Jean-Jacques,
Je trouve ton papier "art de la rue et terrorisme sécuritaire" assez juste, cependant ta phrase : "D’où la baisse tendancielle du taux de subversion" m'apparait fortement problématique.
Crois tu vraiment qu'il y avait un plus grand taux de subversion dans les années 70/80/90 ?
Je "fréquente"les arts de la rue depuis 94 et j'aurais plutôt tendance à croire que les propos se sont politisés depuis cette période, avec des cies comme Komplex capharnaum, garniouse, alixm et bien d'autres...
Est-ce que ce n'est pas plutôt que ce qui paraissait subversif dans les années 70 à 90 a perdu de sa charge subversive parce que récupéré par les marchands ?
Est-ce que la subversion ne se cache pas ailleurs ?
Et comment calculent-on un taux de subversion ? selon quel critère ?
Au doigt mouillé du "c'était mieux avant" ?
Y-a-t-il eu un âge d'or de la subversion par les arts de la rue ? à quel époque ?
Je crois qu'on joue toujours sur la limite entre l'autorisé, le toléré et l'interdit, c'est là qu'est notre boulot, déplacer ces frontières.
Qu'elles ne soient pas au même endroit, plus difficile à déplacer, ou qu'on choisisse de s'y prendre autrement, c'est certain, et cela mérite d'être analysé.
Qu'on prétende comme tu le fais que le "taux de subversion subit une baisse tendancielle", comme quelque chose allant de soit, ne méritant pas de remise en cause, je trouve ça surprenant...
Comme disait Luc Gwazdinzky : "c'était mieux avant parce qu'avant on était jeune..."

au plaisir de te lire !

Mathurin

Le 31 août 2017 à 12:32, jean-jacques delfour < " target="_blank"> > a écrit :

Bonjour

Tous avis bienvenus
JJDelfour

Critique à l'Insatiable



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