Jean Aussanaire était presque un ami, cueilli, surpris, au mitan de sa vie, ou quasi. Brutalement. Pas comme un accident qui t’arrache en un instant. Non. Comme une sale maladie pressée d’en finir qui te laisse juste le temps de te voir sur le toboggan, glisser follement.

Qu’est-ce qu’elle te dit ta vie quand elle s’enfuit ?

Jean Aussanaire était un monteur de projets infatigable, hyperactif, musicien exigeant et inventif, militant de l’ARFI, pilier des premières années de l’Espérance de St Coin, membre depuis quelques ans du mythique Worskshop de Lyon qu’il a endiablé, un artiste boulimique dont je serais bien en peine de narrer toutes les frasques. Cet imparfait : était, ne lui rend pas justice. Il a pris place dans ma vie un peu par effraction d’affection, aimé qu’il fut, qu’il est, de personnes qui me sont proches, si proches…

Qu’est-ce qu’elle te dit ta vie quand elle finit ?

Exit Jean l’exigeant qui fut aussi amateur de belles bordées, de bonne chère et de bonnes bouteilles. Il laisse derrière lui moult traces de ses escapades musicales, des envies inabouties, et surtout une palanquée de copains et d’amis.

Bon vent  l’ami !

Pierre

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