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[rue] : [C.L.A.P33] Dernière sommation


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  • From: François Mary < >
  • To: Liste Rue ECM le Fourneau < >
  • Subject: [rue] : [C.L.A.P33] Dernière sommation
  • Date: Wed, 11 Oct 2017 20:00:17 +0200

Expéditeur: "Collectif C.L.A.P Collectif C.L.A.P" < "> >
Date: 11 octobre 2017 18:59:12 UTC+2
Destinataire: "Moi C.L.A.P33" < "> >
Objet: [C.L.A.P33] Dernière sommation

Communiqué du collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33)
Le 11 Octobre 2017

Bonjour,
 
Le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) suspend pour un temps indéterminé ses activités (tous les détails ci-dessous).
 
Nous invitons les victimes de violences policières qui cherchent conseils et soutien en vue de se défendre sur le plan juridique à se rendre ICI. Vous y trouverez toutes les démarches à entreprendre.

Vous trouverez ici informations et conseils pour les Garde A Vue et manifestation.
 
Par ailleurs, vous pouvez aussi contacter m., victime et membre du collectif,  pour échanges et conseils à l’adresse mail :
orchestre.poetique.bx@gmail. com
 
Elle  reste disponible comme personne ressource pour témoignage, débats, partage d’analyses sur l’Etat policier et la société de contrôle.
 
****
DERNIÈRE SOMMATION

 
C.L.A.P. 33
Le 15 mai 2009 à Bordeaux, nous individu-e-s libres et autonomes, ayant renoncé dans ce cadre à leurs étiquettes politiques, syndicales et associatives, nous sommes constitué-e-s en collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) en solidarité à Myriam E. (m.), victime de coups et blessures et à toutes les victimes de violences et d'abus de pouvoir émanant des forces de l'ordre.
 
 
1ère sommation
2017, nous prenons le courage de la lucidité face à un grave et crasse constat que nul ne peut plus ignorer, s’il use un tant soit peu de la plus mesurée de ses libertés individuelles ou collectives.
 
Nul-lle ne peut plus ignorer les abus, violences et crimes policiers.
Nul-lle ne peut plus ignorer les victimes de toutes les formes de répression et d’oppression.
Nul-lle ne peut plus ignorer les technologies qui nous manipulent, nous contrôlent et nous privent d’autonomie.
Nul-lle ne peut plus ignorer que nous vivons sous une forme nouvelle de dictature silencieuse, participative et consentie mais toujours totalitaire.
 
Après presque 10 ans, issu-e-s de métissage de ces nuls-lles, à ce jour :
nous constatons la radicalisation de la police au service d’un état autoritaire ;
nous n’oublions pas les vies volées, les victimes de violences et crimes policiers ;
nous partageons la douleur de deuils dus à une politique raciste, ségrégationniste et systémique d’une France malade de ses passé et  présent coloniaux ;
nous sommes détenus en état d’urgence permanent, prolongement d’une forme acceptable d’un état policier décomplexé ;
nous observons la fabrication d’un ennemi intérieur et  nous nous demandons à quel moment nous serons nous-mêmes désignés comme cet ennemi ;
nous savons que l’état est à la botte de la filière économique « Sécurité » et que les politiques sécuritaires sont les leviers d’un marché juteux en pleine croissance ;
nous voyons lentement mais sûrement les juges dépossédés de leur pouvoir judiciaire parce que celui-ci est détourné au profit du pouvoir exécutif ;
nous expérimentons les faibles capacités de résistance et d’actions des personnes ordinaires face à la domination des technologies de surveillance globale mais désormais légalisées ;
nous pouvons témoigner d’un instant T violent et significatif de la société de contrôle ;
cibles et marchandises, nous éprouvons ses formes multiples qui aboutissent à notre criminalisation, notre exclusion, la confiscation de la justice et de nos libertés, la militarisation et la privatisation de nos espaces publics.
 
Sans Sommation
Nous suspendons pour un temps indéterminé cette expérience collective totalement horizontale, libre et créative.

Dans la bonne humeur, tout en n'oubliant pas la gravité de l'engagement qui nous réunissait, nous avons échangé nos idées et éprouvé notre vigilance face aux tentatives (mal)habiles de l'Etat Policier de légitimer son existence et ses actes.

Nous avons veillé, partagé et par là, alerté les individu-e-s sur les multiples formes d'oppressions, de contrôle et de domination.

Nous avons témoigné de la surveillance et de la répression dont font l’objet celleux  qui les refusent et les dénoncent publiquement.

Nous avons animé localement des actions concrètes et non violentes pour rendre hommage aux victimes assassinées, blessées, emprisonnées, condamnées, harcelées, stigmatisées... par la police et la justice et pour dénoncer la violence et le racisme d'État.

Nous avons créé des outils pour aider les victimes, pour diffuser leur parole, mis en ligne plus de 7000 articles concernant autant les violences policières que les lois liberticides qui ont jalonnées les huit années d’existence de notre collectif.

Avec les moyens du bord, nos actions se sont inscrites dans une dynamique locale, nationale mais aussi internationale.

Nous saluons nos camarades québécois qui nous ont donné l’idée  d’organiser en France les journées du mois de mars contre les violences policières.

S’il existe à Bordeaux  une volonté de poursuivre nos actions, nous serions heureux de partager notre expérience et notre réseau.

Nous nous autoriserons aussi réactiver notre collectif si nous sentons la nécessité de se servir de cet outil et des champs d’actions et de réflexions qu’il offre.
 
Dernière sommation !
Notre pire ennemi reste la résignation

Riches de cette expérience collective, nous sommes toujours attaché-e-s à ne pas jouer le jeu de l'acceptation silencieuse et passive. Cet engagement se manifestera sous de nouvelles formes, là où nous continuerons d'interroger et d'éprouver notre liberté.
 
« Créer c'est résister, résister c'est créer », nous sommes persuadés que chacun-e de vous peut trouver en lui les ressources pour incarner cet héritage et même l’énergie de le vivre collectivement.

Tant de lieux attendent d’être habités sans mot d’ordre par votre intelligence et votre imagination.
 
Nous encourageons les familles de personnes décédées, les victimes, leurs proches et leurs soutiens à s’organiser et à s’exprimer.
 
Nous saluons solidairement tous les collectifs, associations, individus qui aujourd’hui savent et font. Vous êtes légitimes.

Nous saluons solidairement tous les lieux qui nous ont accueillis, toutes les mains tendues et saisies. Vous êtes précieux.
 
Merci à tous ceux qui ont contribué à enrichir et animer le C.L.A.P.33 dans le respect des modalités que nous avons toujours défendues : la non-violence, la bienveillance, la juste colère.
 
Crimes policiers, Répression : il faut qu'ça cesse !
 
Nous n’oublierons pas que le 19 mars 2009 !
 
Pour votre sécurité, retrouvez votre humanité.

Merci de faire suivre dans vos réseaux.



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  • [rue] : [C.L.A.P33] Dernière sommation, François Mary, 11/10/2017

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