Le 11 Octobre 2017Bonjour,
Le
collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) suspend pour un temps
indéterminé ses activités (tous les détails ci-dessous). Nous
invitons les victimes de violences policières qui cherchent conseils et
soutien en vue de se défendre sur le plan juridique à se rendre
ICI. Vous y trouverez toutes les démarches à entreprendre.
Vous trouverez
ici informations et conseils pour les Garde A Vue et manifestation.
Par ailleurs,
vous pouvez aussi contacter m., victime et membre du collectif, pour échanges et conseils à l’adresse mail :
orchestre.poetique.bx@gmail. com Elle
reste disponible comme personne ressource pour témoignage, débats,
partage d’analyses sur l’Etat policier et la société de contrôle.
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DERNIÈRE SOMMATION C.L.A.P. 33
Le
15 mai 2009 à Bordeaux, nous individu-e-s libres et autonomes, ayant
renoncé dans ce cadre à leurs étiquettes politiques, syndicales et
associatives, nous sommes constitué-e-s en collectif Contre Les Abus
Policiers (C.L.A.P33) en solidarité à Myriam E. (m.), victime de coups
et blessures et à toutes les victimes de violences et d'abus de pouvoir
émanant des forces de l'ordre.
1ère sommation2017,
nous prenons le courage de la lucidité face à un grave et crasse
constat que nul ne peut plus ignorer, s’il use un tant soit peu de la
plus mesurée de ses libertés individuelles ou collectives.
Nul-lle ne peut plus ignorer les abus, violences et crimes policiers.
Nul-lle ne peut plus ignorer les victimes de toutes les formes de répression et d’oppression.
Nul-lle ne peut plus ignorer les technologies qui nous manipulent, nous contrôlent et nous privent d’autonomie.
Nul-lle
ne peut plus ignorer que nous vivons sous une forme nouvelle de
dictature silencieuse, participative et consentie mais toujours
totalitaire.
Après presque 10 ans, issu-e-s de métissage de ces nuls-lles, à ce jour :
nous constatons la radicalisation de la police au service d’un état autoritaire ;
nous n’oublions pas les vies volées, les victimes de violences et crimes policiers ;
nous
partageons la douleur de deuils dus à une politique raciste,
ségrégationniste et systémique d’une France malade de ses passé et
présent coloniaux ;
nous sommes détenus en état d’urgence permanent, prolongement d’une forme acceptable d’un état policier décomplexé ;
nous
observons la fabrication d’un ennemi intérieur et nous nous demandons à
quel moment nous serons nous-mêmes désignés comme cet ennemi ;
nous
savons que l’état est à la botte de la filière économique « Sécurité »
et que les politiques sécuritaires sont les leviers d’un marché juteux
en pleine croissance ;
nous voyons lentement mais sûrement les juges
dépossédés de leur pouvoir judiciaire parce que celui-ci est détourné au
profit du pouvoir exécutif ;
nous expérimentons les faibles
capacités de résistance et d’actions des personnes ordinaires face à la
domination des technologies de surveillance globale mais désormais
légalisées ;
nous pouvons témoigner d’un instant T violent et significatif de la société de contrôle ;
cibles
et marchandises, nous éprouvons ses formes multiples qui aboutissent à
notre criminalisation, notre exclusion, la confiscation de la justice et
de nos libertés, la militarisation et la privatisation de nos espaces
publics.
Sans SommationNous suspendons pour un temps indéterminé cette expérience collective totalement horizontale, libre et créative.
Dans
la bonne humeur, tout en n'oubliant pas la gravité de l'engagement qui
nous réunissait, nous avons échangé nos idées et éprouvé notre vigilance
face aux tentatives (mal)habiles de l'Etat Policier de légitimer son
existence et ses actes.
Nous avons veillé, partagé et par là,
alerté les individu-e-s sur les multiples formes d'oppressions, de
contrôle et de domination.
Nous avons témoigné de la surveillance
et de la répression dont font l’objet celleux qui les refusent et les
dénoncent publiquement.
Nous avons animé localement des actions
concrètes et non violentes pour rendre hommage aux victimes assassinées,
blessées, emprisonnées, condamnées, harcelées, stigmatisées... par la
police et la justice et pour dénoncer la violence et le racisme d'État.
Nous
avons créé des outils pour aider les victimes, pour diffuser leur
parole, mis en ligne plus de 7000 articles concernant autant les
violences policières que les lois liberticides qui ont jalonnées les
huit années d’existence de notre collectif.
Avec les moyens du bord, nos actions se sont inscrites dans une dynamique locale, nationale mais aussi internationale.
Nous
saluons nos camarades québécois qui nous ont donné l’idée d’organiser
en France les journées du mois de mars contre les violences policières.
S’il
existe à Bordeaux une volonté de poursuivre nos actions, nous serions
heureux de partager notre expérience et notre réseau.
Nous nous
autoriserons aussi réactiver notre collectif si nous sentons la
nécessité de se servir de cet outil et des champs d’actions et de
réflexions qu’il offre.
Dernière sommation !Notre pire ennemi reste la résignation
Riches
de cette expérience collective, nous sommes toujours attaché-e-s à ne
pas jouer le jeu de l'acceptation silencieuse et passive. Cet engagement
se manifestera sous de nouvelles formes, là où nous continuerons
d'interroger et d'éprouver notre liberté.
« Créer c'est
résister, résister c'est créer », nous sommes persuadés que chacun-e de
vous peut trouver en lui les ressources pour incarner cet héritage et
même l’énergie de le vivre collectivement.
Tant de lieux attendent d’être habités sans mot d’ordre par votre intelligence et votre imagination.
Nous
encourageons les familles de personnes décédées, les victimes, leurs
proches et leurs soutiens à s’organiser et à s’exprimer.
Nous saluons solidairement tous les collectifs, associations, individus qui aujourd’hui savent et font. Vous êtes légitimes.
Nous saluons solidairement tous les lieux qui nous ont accueillis, toutes les mains tendues et saisies. Vous êtes précieux.
Merci
à tous ceux qui ont contribué à enrichir et animer le C.L.A.P.33 dans
le respect des modalités que nous avons toujours défendues : la
non-violence, la bienveillance, la juste colère.
Crimes policiers, Répression : il faut qu'ça cesse ! Nous n’oublierons pas que le 19 mars 2009 !
Pour votre sécurité, retrouvez votre humanité.