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[rue] retour sur l'UB


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  • From: "Jacques" ( via rue Mailing List) < >
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  • Subject: [rue] retour sur l'UB
  • Date: Fri, 12 Jan 2018 15:16:49 +0000
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Trop bizarre ça. 
On fait deux jours d’université buissonnière 
et c’est Larderet qui n’était pas là,  qui déclenche tous les débats 
c’est sa force à Pascal, il nous force à remettre nos idées bien en place.
Il ferait un bon “sniper” dans toutes ces émissions de discussion à la télévision. 
On ne nous invite jamais, pour parler de tout ce qui se passe, trop dissidents sans doute. 

Oui, Maxime je vais écrire, mais fallait que cela décante. 

Les UB  sont Indispensables. mais oui, cela fait du bien de réfléchir ensemble. On se met en mode “pensée” , c’est  très important un peu de théorie pour nous tous qui sommes toujours en train de “fabriquer” et d’agir. 

Et puis l’UB c’est bien foutu. les plénières où les ténors y vont de leurs couplets, et les ateliers où quasiment tout le monde parle. 

Les restitutions, je les vois plus simples. Surtout pas une synthèse , mais un compte -rendu avec des noms  : 
 Marie  de Normandie ne trouve pas de lieu où répéter, Michaël a parlé de son  Couacc. Serge a parlé des grands hangars pour machines.  Jacques a dit que lorsqu’on précise bien ce que l’on veut on finit par l’avoir.  Tout le monde a dit qu’une résidence ce n’est pas seulement un lieu, mais une équipe d’accueil, une chaleur etc.

Pendant que les intervenants parlent, on réfléchit. Ce n’est jamais facile de s’accorder, car nous jouons tous dans des tonalités différentes , Jean Luc est en sol mineur, Marie -do en fa majeur,  Bruno en la etc.  Antoine  joue dans le haut de la gamme. Chacun son univers. 
Mais on sent dans l’assemblée un élan collectif, une force , un “tous ensemble”, un gisement de compétences. 

Il y a eu des interventions de la salle  bien tranchantes  style Pierre Prévost : nous ne sommes que de la vaseline. Maxime :  nous faisons de l’Art. rien d’autre. 

De Bodt a parlé de géo- politique, Laura de cuisine économique. 

En fait voici ce que je me suis dit  après ces deux jours. 

En fait, en vrai, c’est nous,  acteurs de la rue, qui inventons. 
C’est nous tous qui avons décidé qu’un jour le théâtre crèverait dans sa consanguinité si on ne le mettait pas en contact avec le public de la rue. 
C’est nous qui décidons d’associer les habitants à nos fêtes à nos actions, 
c’est nous qui voulons co -construire, c’est nous qui pratiquons les prix libres, c’est nous qui inventons des gouvernances basées sur l’intelligence collective, nous  qui pratiquons l’égalité des salaires etc. 

Ainsi donc, la pratique précède la théorie.   Nous faisons, nous réalisons,  et des théoriciens mettent des mots sur nos actions.  Droits culturels, communs. 
Cela nous aide à nous comprendre nous-mêmes. 

Nous ne créons pas à partir de théories mais à partir d’envies sidérales, cosmiques. 

Alors bien -sûr nous devons surtout ne pas nous laisser formater par le marché du divertissement et du familial, et tenter de parler du monde qui nous entoure, être percutant, être mordant. 
Eh oui, c’est là que le marché libéral nous rattrape.  
Barth, Alix M ne jouent presque plus. 

Et puis le monde a changé. Je voulais un théatre ravageur,  je voulais balancer des pièces- grenades , commettre des attentats  poétiques. 
Mais nous avons été rattrapés par les vrais attentats, par une société qui a peur, des politiques qui ne veulent pas de vagues. Ben oui, Pascal,  nos perturbations urbaines ne sont plus à la mode, il nous faut inventer de nouvelles armes, plus sophistiquées, plus pernicieuses. 
Notre subversivité est édentée.

Je l’ai dit en plénière : invente ou je te dévore. ( Claude Nicolas Ledoux). 

Je ne vois pas de conflit  les anciens contre  les modernes , les vieux contre les jeunes, dont parle Maxime.  Les anciens n’étaient représentés que  par Hervée, Serge, jean Digne et moi.  
Et lis ne disent pas : c’était mieux avant… ils disent : ce n’était pas pareil avant.

Nous sommes tous dans les mêmes interrogations. 

je reste un obsessionnel d’un public représentatif de toute la société,  et d’un théâtre qui s’adresse à la ville toute entière. 

J’avais une définition de l’artiste  :Voyeur voyant voyou.  J’ai l’impression que “voyou” est en trop. 

Le théâtre se doit d’épouser tous les virages de la société. il ne s’agit pas de les approuver, mais de les décrypter, de les éclairer. 
Le théâtre est fort, parce qu’il dit des choses compliquées de manière simple et accessible, j’y crois encore.  



 





 



































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