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[rue] C'est quoi la rue ? Ben voyons...


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  • From: "samuel Baems" ( via rue Mailing List) < >
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  • Subject: [rue] C'est quoi la rue ? Ben voyons...
  • Date: Tue, 17 Apr 2018 19:55:37 +0200

Cher François, 
Et listeraient  (j’avais écris liste-ruiens mais ce p… de correcteur automatique m’a gentiment mis la frappe dans le dos, et du verbe là où je cherche des sujets…)

Nous ne nous connaissons pas…bien.
Là je parle à François.
Nous ne nous sommes vus en vrai qu’une fois à Nanterre, il y a deux ans, où tu avais plébiscité notre duo (je ne dirai pas le nom c’est promis) auprès de Mireille (pas de nom j’ai dit) suite à l’annulation d’une des compagnies dont tu t’occupes.
Nous ne nous sommes plus revus. (pas de nostalgie, un fait)

Je n’ai de nouvelles de toi que par cette liste, et je lis tous -je dis bien TOUS- tes envois : je lis tes mots, je regarde tes images, tes caricatures, je zappe tes tournées, enfin à moitié car j’aime bien les gens dont tu t’occupes alors ça me fait des nouvelles d’eux, à distance, comme des vieux amis ou des parents que je ne croiserait qu’une ou deux fois par an dans les festivals, grandes réunions de la famille de la rue illusoire (ou alors c’est l’inverse : la famille illusoire de la rue -toujours pas de nostalgie).

Je ne vois ici qu’un désir très fort de ta part, créer un souffle commun, différent, être à l’affût de sa naissance et surtout (dans la cas de la ZAD) ne pas laisser s’éteindre un feu fragile dans la nuit, quand il reste un phare c’est qu’il reste un chemin.  
Car pour mettre les voiles, il faut du vent, cela tu le sais, alors je vois passer tous tes mails comme des instants de vie qui cherchent à recréer la photo tout entière, celle qui nous donnera un peu de perspective, celle qui nous fait du bien parce qu’elle calme les angoisses de n’avoir plus de café pour demain matin pour nous demander comment être solidaire de cheminots, d’étudiants, et d’alter mon zadiste.  

Et c’est vrai que le souffle sur la braise ça la ranime, même quand elle couve sous la cendre. 
C’est le triangle du feu.
Mais toi tu n’y cries pas, au feu, pas plus que tu ne jettes de l’eau dessus. 
Tu souffles.
Là où les autres s’essoufflent.
La solitude du coureur de fond.
C’est l’isolement que tu combat en fait.
T’as pas besoin de ma voix mais je te la donne quand même, plutôt qu’un cachet de 150 balles.  
Crois moi ça vaut de l’or, et j’en ai dans les mains, comme disait mon grand-père...

Là je me dis, en « listant »  depuis ce matin, que la question c’est peut-être d’aller un peu plus sur le terrain en fait, d’aller voir, écouter, sentir, s’imprégner, se rencontrer, faire l’amour, j’en passe et des meilleures.  
Ensemble
Que l’hiver a été long. 
Seuls.
Que les heures passées derrière les écrans "d’ordinateur total »  préservent, certes, de la couleur criante du caca bien portant, mais affadissent également la qualité des interventions, surconnectés que nous sommes.  
Forcément tu seras jugé sur le nombre et pas sur le contenu, t’envoie trop de trucs mec, t’es comparé à un virus.
 
Nous parlons tous -ou presque- de nos outils de travail, de comment se spamer, se mettre en liste d’indésirables ou de désirables, l’idée étant à chaque fois de ne pas perdre son temps.  
Parce que derrière il y a sans doute le compteur qui défile…inconscient collectif.
Parce que perdre son temps c’est une chose mais quand tu me fais perdre le mien alors là ça va plus.
Parce que du coup tu me fais perdre mon espace, et mon espace c’est la rue (ou alors c’est l’inverse ?)

Pourtant il y a bien de quoi se sentir vivant dans la tragédie du quotidien, de quoi rêver dans les ténèbres (ou alors c’est l’inverse)

Ou alors -je me questionne- ce n’est pas dans l’action collective mais c’est dans la parole de certains qu’on se retrouve et qu’on se sent moins seul ?
 
L’ami Livchine à ce sujet est sans doute un maître exemple, parce qu’il s’écoute parler aussi quand il vocifère, c’est pas à un vieux singe…
Mais je lis tous ses mails, aussi, je les attends même, ils ponctuent ma journée, semaine, mon moi qui prend la température des bureaux avant de retourner dans la rue (ou alors c’est l’inverse).  

La nuit je rêve, je le vois devant moi, le lévia-temps-de-la-rue, le Minotaure qui aurait la tête de Livchine, le corps de Mary, le gode de Marie-Do (ou alors c’est l’inverse)

Bref, tu l’auras compris François, je me questionne.
Et tu m'aides à me questionner.
Parce que la question ce n’est plus pourquoi on va dans la rue, mais comment.
En ce sens il me semble que tes interventions restent de qualité.
Juste évite de me mettre dans le même mail la tronche de tes clowns et celle de la pelleteuse qui arrache le chapiteau de la ZAD, t’as aussi la responsabilité de ton désordre espèce d'anacoluthe !

Alors à t’y croiser, puisqu’il parait que pas une révolution ne s’est faite sous la pluie, je danse, en t’écrivant, une danse du soleil de luxe.

Bien à toi,

Olivier l’en chantier

Ami calmant belge

Celle là je l’ai piquée à Franck de B, parce que je la trouve super chaque fois que je la lis en bas de ses mails
Ou alors c’est l’inverse...
En tous cas je trouve qu’elle s’applique bien à toi parce que tu transmets sans gueuler, et pointe la violence plutôt que de la relayer  (et pas l’inverse)


  • [rue] C'est quoi la rue ? Ben voyons..., samuel Baems, 17/04/2018

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