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RE: [rue] Une philippique


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: RE: [rue] Une philippique
  • Date: Wed, 25 Apr 2018 16:15:24 +0200

 

Oui, quelle obstination à la destruction alors que les soutiens continuent d’affluer et que les ZADs poussent partout. Hier encore un arbre a été planté en plein cœur de Washington DC. Espérons que le premier ministre saisisse le message envoyé depuis les « States ». « One peace, one love, all together » aurait-on envie de lire sur cette photo. The show must go on.

 

Bien à vous,

François

 

Je me dis que ça serait pas mal comme pochette d’album cette photo pour le prochain Dead Kennedys

 

De : [mailto: ] De la part de Jacques livchine ( via rue Mailing List)
Envoyé : mercredi 25 avril 2018 14:38
À : Liste Liste rue
Objet : [rue] Une philippique

 

J’aurais voulu parler à la nouvelle Ministre de la Culture, parce que les nouveaux ministres  disaient : on va vous écouter. 

Pourquoi moi ?   Parce que je lui aurais dit  : “Françoise Nyssen, j’ai 50 ans de théâtre au compteur, je connais beaucoup mieux que quiconque le monde du théâtre, puisque j’ai émargé aux  jeunes compagnies émergentes, au théâtre de rue, j’ai joué dans toute l’institution, même à l’Opéra Bastille, même dans le In d’Avignon,  j’ai joué dans plus de 40 pays,  j'ai  co-dirigé une scène nationale pendant neuf ans, je connais vraiment les arcanes du théâtre public,  vous devriez m’écouter, car je crois bien que cela pourrait vous éclairer”. 

Je n’ai jamais eu de réponse. 

Evidemment.

Alors j’ai voulu passer par une radio de service public, pour parler,  expliquer, raconter le théâtre  et son  évolution :  zéro réponse. 

Qui je suis pour tous ces gens -là ? Un plébéien.

Le théâtre c’est fait comme ça, 

Il y a les patriciens et les plèbéiens.   

Et pourtant nous sommes tous supposés être au moins des penseurs, des rêveurs, des idéalistes, des décrypteurs du système en place

Or nous sommes métastasés par un système  ultra -marchand et castique.

 

 Celui qui comme moi a touché aux quartiers, aux banlieues, aux campagnes, au théâtre de rue, celui-là n’a pas droit d’avoir un rendez -vous,   avec une Ministre  ou un  conseiller du président de la République, c’est une espèce de pestiféré, on ne lui parle pas, on ne l’écoute pas, on le méprise, on l’ignore.

Même  dans les lieux un peu décalés  comme le 104, ou la Villette,   pas de réponse, il  y a interdiction de pénétrer. 

On va me dire  : tu craches dans la soupe, tu es subventionné depuis 1971… Alors tais -toi. 

 

Un manifeste vient de sortir qui s’en prend à la politique culturelle de la Ministre, à qui on reproche un retour à la quatrième République, mais moi, je ne sais même pas de quelle politique  culturelle il s’agit, à part la même antienne depuis cinquante ans  :  démocratisation, démocratisation  démocratisation. 

 

Quand je vois l’acharnement disproportionné de la bourgeoisie d’Etat contre deux cents personnes qui ont décidé de bâtir leur vie sur de nouveaux paradigmes, je comprends mieux  à quel point  tout ce qui pourrait concourir à changer  l’existence,   à inventer de nouveaux modes  d’_expression_ théâtrale, est considéré comme suspect,  dangereux,  en un mot qui résume tout : zadiste.

 

Jacques Livchine 

Metteur en songes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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