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RE: [rue] Une philippique


Chronologique Discussions 
  • From: François Mary < >
  • To: "'Fabien Moretti'" < >, < >, "'LE MENESTREL Antoine'" < >
  • Subject: RE: [rue] Une philippique
  • Date: Thu, 26 Apr 2018 12:09:32 +0200

Effectivement Fabien. J’ai trouvé dans le bouquin de Laurent Cauvet, La domestication de l'art, des réflexions et constats en rapport avec les tiens, extrait ci-dessous.

 

Bonne journée à toutes et tous les zadistes, bien à vous,

François

« Les poètes et les artistes sont comme tout le monde, ils doivent se nourrir et se loger, ils ont besoin d’argent. Mais la marchandisation générale a bouleversé la relation qu’ils avaient nouée avec le pouvoir politique et les mécènes depuis le temps des Médicis. La culture – le ministère de la Culture, mais pas seulement – est devenue une entreprise, explique Laurent Cauwet. Les poètes et les artistes sont ses employés, qui ont des comptes à rendre à leur employeur. « La prolétarisation des savoir-faire de l’art et de la pensée oblige à pratiquer avec plus ou moins de subtilité l’autocensure et le formatage des œuvres commandées. » L’entreprise culture, qui prône un humanisme universel, va exporter le bon art et la bonne parole dans les quartiers populaires pour éduquer la plèbe – dès lors, on peut se demander « quelle peut être la place d’un artiste ou d’un poète, rémunéré par ce même État qui rémunère les policiers qui insultent, frappent, emprisonnent et tuent ? »

Le mécénat privé est l’autre face de l’entreprise culture : Vuitton (LVMH, Bernard Arnault) et son « grand oiseau blanc » au bois de Boulogne, « cadeau aux Parisiens »; Benetton et son projet Imago Mundi, collection de petites œuvres commandées à des artistes du monde entier, mais pas aux ouvrières d’Asie, d’Afrique et d’Europe de l’Est qu’il exploite, ni aux indiens Mapuches de Patagonie qu’il chasse de leurs terres ; la fondation Cartier s’opposant à ce que Frank Smith lise un texte où il est question de Gaza (« On ne peut pas aborder un tel sujet à la fondation »), etc.

La culture, qu’elle soit une commande publique ou un investissement privé, est devenue une « entreprise » de pacification tout à fait profitable.

« L’art reste avant tout une industrie qui participe à la pacification sociale. » Zones Subversives, janvier 2018

 « L’écoute du monde par l’art est devenu un bruit où résonnent les discours de politiques économiques et culturelles qui aliènent l’art et perdent le monde. » Diacritik, septembre 2017

Laurent Cauwet

Laurent Cauwet est responsable de la cellule éditoriale Al Dante (publication de livres, journaux d’interventions poétiques et/ou politiques, organisations de rencontres, festivals et autres manifestations, ouverture de l’espace culturel autonome Manifesten/ Marseille...) depuis 1994.

 

 

De : [mailto: ] De la part de Fabien Moretti
Envoyé : jeudi 26 avril 2018 11:55
À : ; LE MENESTREL Antoine
Objet : Re: [rue] Une philippique

 

 

Bonjour

 

En ce moment c'est un peu la guerre de la communication. Certes, je vais encore tout mélanger, cependant la situation actuelle est le résultat d'une politique menée depuis pas mal de temps....

 

J'imagine que dans la volonté à vouloir se vendre en apprenant à faire des courbettes aux politiques.... Beaucoup d'entre nous on rencontrés justement ces personnes qui par leur décisions impliquent cette société.... Et..... En ont il un peu parlé ?

 

Beaucoup de députés ont voté pour la mise en rétention des enfants, avant oqt.... Souvent vers la torture, et parfois à la mort.... Entre autre lois votées par ceux que nous sollicitons....

Beaucoup de politiques soignent leur image avec nos spectacles.... Nous sommes devenus les fous des rois.

 

Effectivement il y a beaucoup d'enjeux....  Ne serions nous pas devenus des lèches bottes, gardiens d'une culture révolue, aveugles à ce qui est en train de se jouer..... Afin de pouvoir jouer à moindre coût pour un public initié.... nos copains bienveillants... . Souvent programmateurs.... En sécurité dans nos barrières Eras....

 

Actuellement les journalistes racontent ce que les politiques demandent.... Et nous Apprenons à répondre à ces demandes.. distraire dans la rue.... Mettre de la couleur et du Ripolin.

 

Désolé mais en ce moment.... Pas mal de copains s'en prennent plein la gueule pour défendre une société plus juste.... Pendant que nous débattons dans le vide..... Mais en public d'initiés.

 

Quelles solutions ?

 

Liberté égalité fraternité.

Fabien.

 

---- LE MENESTREL Antoine a écrit ----

 

> Jaques

>

> si tu veux je peux passer par la fenêtre, nous ferions cordée ensemble ?

>

> Dans la série "Tenir bon et lâcher prise"

>

> "Il y a longtemps que je ne demande plus rien au ciel et mes bras ne sont pas encore baissés" Antonio Porchia

>

> verticalement

>

> Antoine

>

>

>

> Le 26/04/2018 à 10:37, Cie Mystica Salvaje ( via rue Mailing List) a écrit :

>

> Bonjour Jacques, Merci pour ton message et merci de tenter d'approcher la ministre par divers moyens. En effet, ton expérience a une grande valeur et elle mérite d'être entendue.

>

> S'il te plaît, si tu en as la force et la motivation, ne lâche pas l'affaire, ne jette pas l'éponge.

>

> Car comme le dit si bien ce proverbe Berbère... "Ne baissez jamais les bras, vous risqueriez de le faire deux secondes avant le miracle."

>

> Soyons raisonnables, croyons aux miracles:)

>

> En ces temps tourmentés, je pense à Churchill... l'Europe entière est occupée par les nazis... ça collabore de partout... mais il est là, derrière sont petit poste de tsf, à motiver les foules, à promettre la victoire.

>

> Je crois qu'on doit tous réveiller notre Churchill intérieur et écouter les berbères car la vie aime les rêveurs.

>

> Bon courage à tous et merci!

>

>

> Yohanna

>

>

> Le 25 avr. 2018 à 14:38, Jacques livchine ( via rue Mailing List) < > a écrit :

>

> J’aurais voulu parler à la nouvelle Ministre de la Culture, parce que les nouveaux ministres  disaient : on va vous écouter. Pourquoi moi ?   Parce que je lui aurais dit  : “Françoise Nyssen, j’ai 50 ans de théâtre au compteur, je connais beaucoup mieux que quiconque le monde du théâtre, puisque j’ai émargé aux  jeunes compagnies émergentes, au théâtre de rue, j’ai joué dans toute l’institution, même à l’Opéra Bastille, même dans le In d’Avignon,  j’ai joué dans plus de 40 pays,  j'ai  co-dirigé une scène nationale pendant neuf ans, je connais vraiment les arcanes du théâtre public,  vous devriez m’écouter, car je crois bien que cela pourrait vous éclairer”. Je n’ai jamais eu de réponse. Evidemment.

>

> Alors j’ai voulu passer par une radio de service public, pour parler,  expliquer, raconter le théâtre  et son  évolution :  zéro réponse. Qui je suis pour tous ces gens -là ? Un plébéien.

>

> Le théâtre c’est fait comme ça, Il y a les patriciens et les plèbéiens.   Et pourtant nous sommes tous supposés être au moins des penseurs, des rêveurs, des idéalistes, des décrypteurs du système en place

>

> Or nous sommes métastasés par un système  ultra -marchand et castique.

>

>

>  Celui qui comme moi a touché aux quartiers, aux banlieues, aux campagnes, au théâtre de rue, celui-là n’a pas droit d’avoir un rendez -vous,   avec une Ministre  ou un  conseiller du président de la République, c’est une espèce de pestiféré, on ne lui parle pas, on ne l’écoute pas, on le méprise, on l’ignore.

>

> Même  dans les lieux un peu décalés  comme le 104, ou la Villette,   pas de réponse, il  y a interdiction de pénétrer. On va me dire  : tu craches dans la soupe, tu es subventionné depuis 1971… Alors tais -toi.  Un manifeste vient de sortir qui s’en prend à la politique culturelle de la Ministre, à qui on reproche un retour à la quatrième République, mais moi, je ne sais même pas de quelle politique  culturelle il s’agit, à part la même antienne depuis cinquante ans  :  démocratisation, démocratisation  démocratisation.

> Quand je vois l’acharnement disproportionné de la bourgeoisie d’Etat contre deux cents personnes qui ont décidé de bâtir leur vie sur de nouveaux paradigmes, je comprends mieux  à quel point  tout ce qui pourrait concourir à changer  l’existence,   à inventer de nouveaux modes  d’_expression_ théâtrale, est considéré comme suspect,  dangereux,  en un mot qui résume tout : zadiste.

>

>

> Jacques Livchine Metteur en songes

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---- LE MENESTREL Antoine a écrit ----

Jaques

si tu veux je peux passer par la fenêtre, nous ferions cordée ensemble ?

Dans la série "Tenir bon et lâcher prise"

"Il y a longtemps que je ne demande plus rien au ciel et mes bras ne sont pas encore baissés" Antonio Porchia

verticalement

Antoine

 

 

Le 26/04/2018 à 10:37, Cie Mystica Salvaje ( "> via rue Mailing List) a écrit :

Bonjour Jacques, 

Merci pour ton message et merci de tenter d'approcher la ministre par divers moyens. En effet, ton expérience a une grande valeur et elle mérite d'être entendue.

S'il te plaît, si tu en as la force et la motivation, ne lâche pas l'affaire, ne jette pas l'éponge.

Car comme le dit si bien ce proverbe Berbère... "Ne baissez jamais les bras, vous risqueriez de le faire deux secondes avant le miracle."

Soyons raisonnables, croyons aux miracles:)

En ces temps tourmentés, je pense à Churchill... l'Europe entière est occupée par les nazis... ça collabore de partout... mais il est là, derrière sont petit poste de tsf, à motiver les foules, à promettre la victoire.

Je crois qu'on doit tous réveiller notre Churchill intérieur et écouter les berbères car la vie aime les rêveurs.

Bon courage à tous et merci!

 

Yohanna

J’aurais voulu parler à la nouvelle Ministre de la Culture, parce que les nouveaux ministres  disaient : on va vous écouter. 

Pourquoi moi ?   Parce que je lui aurais dit  : “Françoise Nyssen, j’ai 50 ans de théâtre au compteur, je connais beaucoup mieux que quiconque le monde du théâtre, puisque j’ai émargé aux  jeunes compagnies émergentes, au théâtre de rue, j’ai joué dans toute l’institution, même à l’Opéra Bastille, même dans le In d’Avignon,  j’ai joué dans plus de 40 pays,  j'ai  co-dirigé une scène nationale pendant neuf ans, je connais vraiment les arcanes du théâtre public,  vous devriez m’écouter, car je crois bien que cela pourrait vous éclairer”. 

Je n’ai jamais eu de réponse. 

Evidemment.

Alors j’ai voulu passer par une radio de service public, pour parler,  expliquer, raconter le théâtre  et son  évolution :  zéro réponse. 

Qui je suis pour tous ces gens -là ? Un plébéien.

Le théâtre c’est fait comme ça, 

Il y a les patriciens et les plèbéiens.   

Et pourtant nous sommes tous supposés être au moins des penseurs, des rêveurs, des idéalistes, des décrypteurs du système en place

Or nous sommes métastasés par un système  ultra -marchand et castique.

 

 Celui qui comme moi a touché aux quartiers, aux banlieues, aux campagnes, au théâtre de rue, celui-là n’a pas droit d’avoir un rendez -vous,   avec une Ministre  ou un  conseiller du président de la République, c’est une espèce de pestiféré, on ne lui parle pas, on ne l’écoute pas, on le méprise, on l’ignore.

Même  dans les lieux un peu décalés  comme le 104, ou la Villette,   pas de réponse, il  y a interdiction de pénétrer. 

On va me dire  : tu craches dans la soupe, tu es subventionné depuis 1971… Alors tais -toi. 

 

Un manifeste vient de sortir qui s’en prend à la politique culturelle de la Ministre, à qui on reproche un retour à la quatrième République, mais moi, je ne sais même pas de quelle politique  culturelle il s’agit, à part la même antienne depuis cinquante ans  :  démocratisation, démocratisation  démocratisation. 

 

Quand je vois l’acharnement disproportionné de la bourgeoisie d’Etat contre deux cents personnes qui ont décidé de bâtir leur vie sur de nouveaux paradigmes, je comprends mieux  à quel point  tout ce qui pourrait concourir à changer  l’existence,   à inventer de nouveaux modes  d’_expression_ théâtrale, est considéré comme suspect,  dangereux,  en un mot qui résume tout : zadiste.

 

Jacques Livchine 

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