C’est le nouveau débat
Balance ton petit patron de compagnie théâtrale !
On va tous y passer.
Parce que nous, les petits boutiquiers de gauche, nous sommes les pires employeurs du monde.
Marx l’avait déjà dit : ce ne sont pas les idées qui comptent, c’est la place dans le processus de production . Et que tu diriges l’Humanité ou le média de Mélenchon, tu n’es qu’un patron qui fait des
fiches de paie,
embauche , licencie, et est même pire que les patrons de droite, justement au nom de la gauche.
T’as beau avoir des sentiments généreux, et vouloir changer le monde, tu défends ta petite compagnie, qui a très peu de moyens, tu ne paies pas les répétitions, tu ne respectes jamais la charte du syndéac,
tu ne
donnes pas de défraiement, tu fais manger tes acteurs dans des catterings souvent improbables.
Les comédiens montent, démontent le matériel chargent les camions conduisent les véhicules sont souvent deux par chambre
circulent dans des mini bus aux pneus, usés sans clim.
Les amplitudes de travail sont totalement hors la loi. On attaque souvent à 10H et on termine à 2 heures du matin.
Le théâtre de rue c’est le bas de l’échelle. A tous les points de vue.
Dès que ton prix de vente dépasse 2000 € et 4 comédiens, t’as toutes les chances de ne pas être pris
Je discutais avec un co directrice de compagnie qui tourne dans l’institution. Cachet de 350 € net… Uniquement des single dans des hôtels soigneusement choisis pour leur confort et leur calme, voyage en
première classe… touchent 18,40 € par repas. Ne touchent pas le décor, se font poser leurs accessoires etc et 70 dates par an.
Je ne parle même pas des centaines de compagnies qui paient pour jouer dans les off, avec des chapeaux proches de zéro, qui la plupart du temps ne déclarent pas leurs comédiens.
Mais en principe quand t’appartiens à une compagnie, tu acceptes de t’auto -exploiter.
Malgré ça, on fait un métier magnifique, et je peux vous dire qu’à Montbéliard les gars de Peugeot, qui sont à la chaine nous envient carrément.
Evidemment ce n’est pas un argument. Ill y a bien sûr pire que nous
Choisir le théâtre de rue, c’est accepter cette misère, mais c’est surtout se battre pour en sortir.