Hello
Cette discussion sur la diffusion me fais penser à Poussin Manssouri.
J'ai longtemps cherché une personne à la diffusion. Sans succès je m'en suis occupé moi même. J'ai rencontré Poussin en 1991 la chargée de diffusion/production de la Cie Les Piétons dans laquelle j'oeuvrais comme danseur-grimpeur. Avec
Dudu le directeur artistique, j'ai partagé pendant 22 ans des aventures artistiques comme les spectacles : Corps De Balai International et les Urbanologues Associés. J'ai appris avec lui à créer "avec" la Rue. Poussin que j'adorais m'avait donné un conseil
pour la diffusion : Lorsque tu rencontres une personne, tu commences par la relation humaine puis s'il y a affinité artistique les projets naîtront. J'ai découvert que s'il y a du désir de par et d'autre les projets penchent vers la réalisation. Je cherche
à faire cordée avec l'organisateur afin de gravir ensemble les divers obstacles. Une stagiaire, dans 10 ans elle sera directrice d'un festival.
J'avais des difficultés à inventer des spectacles pour chaque événement alors j'ai inventé un personnage de serviteur qui m'a permis de répondre à la diversité des propositions. J'ai créé un spectacle "Service à tous les étages" qui
se recré à chaque fois en prenant en compte les différentes partitions : l'architecture, le contexte, les finances, les possibilités techniques, les autorisations, l'organisateur. Ces paramètres sont liés entre eux et influencent la faisabilité du projet.
Je ne mets pas un élément au dessus des autres. J'essaye d'être au coeur de ce mouvement pour faire des choix.
Il y a des chemins parfois éprouvant pour arriver au but : le spectacle. Surtout depuis que la sécurité associée à la peur est devenu en paramètre qui rend irréalisable certain projet. J'ai modifié mes priorités, en me libérant de la
dictature de la représentation. Depuis que le chemin vers le spectacle est devenu une aventure en soi j'y ai trouvé du plaisir et de intérêt. Je gère les questions de sécurité, d'autorisation, de finance de ma place d'artiste. Je m'accroche lorsqu'il y a des
difficultés et j'apprécie les dénouer avec mon regard. Parfois j'échoue.
Verticalement
Antoine Le Menestrel
Tomber dans un trou d'air je me cogne au plafond de l'avion.
Envoyé de mon Galaxy model_name Orange
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-------- Message d'origine --------
Date : 13/06/2018 08:29 (GMT+01:00)
Objet : [listenationale] réponse à Monsieur Larderet, dérangeur public N° 1
Pour te faire détester tu seras toujours le roi
Tu passes à l’attaque façon terroriste. Tu tires dans le tas.
Il est vrai ,la diffusion c’est la jungle la plus totale.
Nous n’avons jamais su innover dans ce domaine, mutualiser les compétences.
Tandis que partout dans tous les domaines on invente des circuits de distribution alternatifs, nous sommes les pires.
Chacun pour soi, c’est la règle.
La fédé devrait faire un séminaire de réflexion sur la question qui n’a jamais été simple.
Pour ne parler de ce que je connais, Gintz sortait un catalogue primaire, 6 pages dactylographiées avec ses 12 compagnies, le prix, le nombre de comédiens, le coût du transport, le temps d’installation, un résumé en 10
lignes, où il donnait son avis personnel. Il l’envoyait à ses correspondants français et étrangers.
Il prenait 10% et avait l’exclusivité. Si nous trouvions nous mêmes un contrat, il nous taxait de 10 % ou de 7% quand il y avait les transports dans le contrat.
Au bout de quelques années, dès que la compagnie était lancée, nous étions appelés directement et on en avait marre de payer 10%. Les relations se tendaient. Il n’y a que Houdart qui est resté fidèle jusqu’au bout. Gintz
avait dans son écurie, Royal de Luxe, qui l’avait même mensualisé, le Magic circus de Savary etc.
Gintz était un homme de goût, un connaisseur, il ne se gênait pas pour déconseiller un de nos spectacles quand il ne le trouvait pas assez abouti. Sur la fin de sa vie, ses carnets de critiques ont été publiés. je peux
dire que ce n’était pas du tout un inconditionnel de ce que l’on faisait.
Alors comment faire ? On bricole, on bidouille. On se débrouille tant bien que mal. On ne prospecte pas. Quand on nous demande il faut que nos acteurs soient libres, ce n’est pas une mince affaire.
On n’ose jamais se dire que si nous jouons moins c’est que nos spectacles sont peut être mauvais, que nous ne sommes plus au goût du jour,
soit trop politiques, soit trop décoiffants, soit borderline, et que les “programmateurs” dépendent tous sans exception des mairies, ou autres politiques et risquent leur place.
Tu le dis toi -même, Renzo qui a programmé “marketplace” a été immédiatement évincé.
Tu ne peux tout de même pas jeter tout le monde à la poubelle. C’est un métier difficile “chargé de diff”.
Et il y en a qui sont vraiment authentiques et sincères.
Lucile Chesnais par exemple qui accompagne le Pudding et deux ou trois autres compagnies. C’est une vraie de vraie.
De notre côté, nous ne voyons pas d’autres solutions que d’être en visibilité, de se montrer. Nous ne faisons pas partie que des circuits rue.
C’est pourquoi à 75 ans pour moi, 74 pour Hervée nous nous lançons dans le brasier d’Avignon, à Villeneuve dans une prairie…
Mourir debout, c’est notre mot d’ordre.
Toute une nuit. Nous dormirons le jour, sur le terrain dans des caravanes… Nous misons gros. La place dans le IN se vend 48 €, 38 € pour les intermittents, ils en vendent 100 000 en 4 jours. ( faut être honnête,
il y a des places à 10 € pour les RSA)
Nous, à Villeneuve , c’est une moyenne de 10 € la place, nous allons essayer de ne pas perdre plus de 29 000 €.
Il y a vraiment un théâtre de première classe prémium, et nous considérés comme du bas art.
Continue de déverser ta haine sulfureuse…Ça nous permet de réfléchir
Jacques
pS : tu t’es remis sur la liste rue?
