
La compagnie Arlette Moreau - pas dénudée - dans son ascension de la place du marché le 15 mai dernier.
© (Photo d’archives NR, Daniel Brun)
La nudité fugace des comédiens de la compagnie n’est pas passée inaperçue. Les Républicains votent contre leur subvention. Art 86 n’en a plus.
Le conseil municipal est sorti de la torpeur qui le gagnait, lundi soir après 22 h (*), lors de la présentation des délibérations sur l’attribution de subventions. Celle d’un montant de 1.000 € destinée à la Compagnie Arlette Moreau a suscité l’ire du groupe Les Républicains, centristes et indépendants. La compagnie avait organisé en mai dernier la première édition d’ « Émission de Spores », un festival d’expérimentation dans l’espace public. Les propositions décalées ont pour but d’interpeller le public.
« Les comédiens ont expérimenté la nudité aux yeux de tous sur la place du maréchal Leclerc, à l’heure de la sortie des classes. La liberté de création ne doit pas gêner les autres, le public doit pouvoir choisir d’assister ou pas à des spectacles. 1.000 € pour ça c’est scandaleux », déclarait la cheffe de file du groupe, Jacqueline Daigre. D’autant plus « scandaleux » à ses yeux que l’association Les Papillons blancs de la Vienne n’a obtenu que 500 € sur les 1.500 € demandés pour l’organisation d’une conférence sur les aidants familiaux. Elle concluait sur une note d’humour : « Pas de costume, pas de dépense, pas de subvention. » Le maire répondait : « On ne porte jamais de jugement sur le contenu des spectacles mais il semble que vous ayez regardé celui-ci. »
L’association Art 86 est privée de subvention cette année, ce qu’ont regretté Osons Poitiers et Les Républicains, centristes et indépendants. « Nous sommes prêts à vous suivre dans cette suppression si la subvention sert à rémunérer les administrateurs de la galerie Rivaud », déclarait Jacqueline Daigre. Christiane Fraysse d’Osons Poitiers considérait que les motifs mis en avant par l’adjoint à la culture n’avaient pas convaincu son groupe.
Une étude juridique et financière sur Art 86 Michel Berthier présentait alors le fonctionnement d’Art 86 dans le détail. « Elle est actuellement composée de trois associations : une association “ mère ” présidée par Michel Bona et basée à l’intérieur de la galerie Rivaud que nous mettions à sa disposition et deux associations “ filles ” localisées à Vivonne et à Biard. Selon le président, les 20.000 € de subvention aident à faire fonctionner l’association de façon pérenne. Alors qu’il est dit que tout est gratuit, ce n’est pas le cas… » « Pour y voir plus clair, vérifier si une subvention est justifiée ou pas », le maire a demandé au directeur général de réaliser une étude financière et juridique.
(*) La séance s’est terminée inhabituellement à 22 h 45.
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/poitiers-la-nudite-des-comediens-choque-les-republicains
Les Républicains sont choqués, vive l’anarchie !
Bien à vous,
François