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Re: [rue] [listenationale] RE : RE: [listenationale] Aurillac nous appartient


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  • Subject: Re: [rue] [listenationale] RE : RE: [listenationale] Aurillac nous appartient
  • Date: Tue, 11 Sep 2018 11:49:34 +0200

Bonjour à tous,

Je me permets de réagir à ce débat. 
Tout à fait d'accord avec Jacques, ll faut se faire entendre sur la nomination du directeur du festival d'Aurillac. C'est primordial. 

Mais de quelle manière ? La situation est complexe. 
Les arts de rue sont à un tournant, au point de convergence de trois tendances, pas forcément très positives.

La première, la plus conjoncturelle, est le tournant sécuritaire des dernières années, qui engendre coûts et complexités de mise en oeuvre de nos événements. Les situations semblent très variés selon les préfectures et les festivals, mais ca fragilise tout le monde... Sans parler de l'ambiance sécuritaire, pas très libertaire et festive... 

La deuxième tendance, externe à nous elle aussi, est le basculement d'une politique de financement de l'offre culturelle, historique au ministère, vers des subventions orientées vers  la demande. L'arrivée du Pass Culture (500€ par personne par an), pour l'instant limité aux plus jeunes, montre bien le changement de position dans la politique culturelle au sein de l'Etat. 

L'argent de la culture financera désormais les œuvres selon la demande des détenteurs du Pass. A terme, si un tel système se généralise, il n'y aura plus de prise de risque artistique, juste des produits artistiques destinés à un marché. Le financement public suit dans ce cas les critères du privé, se délaissant de la fonction que lui exige les droits culturels : amener les œuvres au plus grand nombre.

Pour les arts de rue, basés sur une politique de financement par la collectivité sans demande réelle du public, sans même le prévenir parfois, ca risque de devenir très compliqué... 

Enfin, la tendance la plus marquante est le renouvellement de gouvernance au sein des grosses structures de notre métier, comme ici pour Aurillac. Ça referme des histoires.et ça crée de nouvelles utopies, mais il y a, à ce stade, beaucoup d'incertitudes sur le futur paysage de ce métier... Et ce festival est à part dans ce paysage.

Aurillac, c'est l'offre culturelle ultime, où (quasi) tous les spectacles sont gratuits. N'importe qui peut rencontrer n'importe quelle oeuvre. Face à cette profusion, certaines rencontres se font, d'autres pas. C'est le royaume du rêve et de la frustration...
Aurillac, c'est surtout le sacrifice des centaines de compagnies, des milliers d'artistes, d'administratifs/diff et de techniciens qui viennent montrer leur travail, en portant sur leurs épaules, le risque de cette aventure.  
Aurillac c'est le symbole de notre métier, une générosité de spectacles débordante, et le rappel de la possibilité offerte à tout à chacun de faire des spectacles dans la rue et d'y rencontrer un public.

Et c'est parce que cet événement est aussi unique que nous, c'est parce que la conjoncture sécuritaire et culturelle n'a jamais autant été aussi défavorable, qu'il faut tenter de préserver les valeurs qu'il incarne, aussi contradictoires soit elles.

Aurillac n'est pas parfait, mais nous non plus.  Porté surtout par les compagnies, Éclat et la Ville d'Aurillac, Il n'est que le reflet grossissant de nos métiers et de nos manières de faire.

Le festival  doit rester ville ouverte, et si possible mieux financé par les institutions et la collectivité. 
C'est une mission de service public, de la préservation d'une certaine idée de la culture, où on peut peut être surpris par une oeuvre artistique sans en exprimer la demande. 
C'est un rdv essentiel pour tous ceux qui se revendiquent des arts de rue, qui veulent exister dans ce métier. Il est nécessaire pour tout ce qu'il amène comme rencontres, publiques ou professionnelles, même les plus difficiles. Aurillac, c'est un creuset où on se forge tous.

Je ne suis pas sûr que la "facture" représente notre plus belle revendication commune... 
Une lettre signé par les 645 compagnies, les 400 pros, les milliers de spectateurs qui ne parlerait justement pas d'argent, mais de cette zone artistique à défendre, unique, dans le futur marché culturel me parlerait probablement plus. 

Entendons nous au moins sur une certaine vision de ce festival, sur ce qu'il représente de positif pour nous. De son importance aujourd'hui. Parlons leur d'art, d'humain, de valeurs plutôt que de pognon pour une fois.  

C'est en portant une parole constructive qu'on sera entendu, en exprimant ce qui nous rassemble sur cet événement. Une belle plume motivée saurait elle nous fédérer ? Il est urgent de nous exprimer collectivement, dans quelques mois, semaines, il sera trop tard...

Bien à tous,

Vincent Garreau
Cie des Mangeurs de Cercle- Revin (08)
Festival Cabaret Vert / Art de Rue - Charleville-Mézières (08) 









Le ven. 7 sept. 2018 à 10:41, franckmouget < "> > a écrit :
Toutes et tous!
Si tu ne vas pas à Aurillac, aurillac viendra à toi....
Pourquoi ne pas y faire une assemblée générale extraordinaire de la fédé et étendue au public en réaction et en action!?
Faire corps et par la puissance du nombre faire sens!? Donner du sens à notre engagement en étant sur place ensemble, les uns avec les autres plutôt que les uns à côté des autres?!
Prendre la rue librement car nous sommes légitimes pour  revendiquer un nouvel avenir démocratique et altruiste pour Aurillac? A Aurillac et ailleurs d'ailleurs! Il nous faut transmettre et défendre des valeurs communes: Aurillac est il un endroit hors du commun ou l'_expression_ des communs qui nous touchent?

Un aurillac debout avec des prises de paroles et de la restitution et des mots gravés dans le bitume! Un jour et une nuit à un moment CRUCIAL! UN ACTE ENGAGÉ ET POLITIQUE sans argent mais en présence et avec la puissance de nos imaginaires rassemblés!

Et tout ceci en miroir, en réponse à toutes ces nouvelles élection de CA et de directoire, de présidence sans directions! 
Provoquons les directives par nos intelligences mutualisées et nos différences additionnées!
Faisons nous confiance, soyons responsables de ce qui arrive, de ce qui nous arrive car nous ne pouvons plus dire que nous ne savions pas!!! Soyons responsables de nos transmissions! Analysons notre ADN in Aurillac et pas en off, en utilisant tous nos médias! Ouvrons les micros-trottoir et ampliphions nos voix!
Rassemblons nous là bas!
Et mesurons où en est "lart est public"!?
Solidairement!
Franx de Tours et de Le Muscle

Ps: sinon j'ai lu jacques et jean marc et barth et cathy et d'autres...mes les actes restent peut être le plus sûr moyen d'être réunis physiquement et mentalement pour tenter d'être fondateurs ou même seulement défenseurs, agitateurs, provoquateurs...relions nos paroles à nos actes, en bouffons à l'endroit du contre pouvoir et en citoyens-acteurs, cogne-trottoir face à la dérive du pouvoir...voyons nous pour parler à ciel ouvert debout un jour et une nuit, à Aurillac, maintenant, demain, avant le prochain...au prochain CA d'éclat pour une insurrection des consciences! 




Envoyé de mon Galaxy S7 Orange

-------- Message d'origine --------
Date : 07/09/2018 09:38 (GMT+01:00)
Objet : RE: [listenationale] Aurillac nous appartient

Si le raisonnement de Jacques est justifié, ça me paraît difficile d'y adhérer totalement. Parce que déjà mathématiquement - désolé, l'ai été prof de maths dans une vie antérieure - si effectivement chaque représentation du off avait été payée 2000 euros, rien qu'avec 600 compagnies, et 4 représentations chacune par édition, on arriverait à 600 x 4x 2000 = 4 800 000 euros par édition pour le off. Ce qui pèterait largement le budget annuel. San compter, bien évidemment, que ce ne serait pas 600 compagnies qui débouleraient mais plusieurs milliers. La seule façon de sauver le festival serait alors d'établir une sélection drastique et on s'éloignerait bien loin de l'esprit de ce festival dont la principale qualité est d'être ouvert à toutes les compagnies, et notamment à celles qui ont peu d'expérience. 

Ce qui ne veut pas dire qu'il y a des améliorations à apporter, ne serait-ce que parce qu'il est le produit de celles et ceux qui ont fait l'histoire des arts de la rue et qui, à ce titre, de par leur expérience, ont leur mot à dire, notamment au niveau de l'organisation du off que pas mal de compagnies considèrent comme trop foutraque; ce qui dissuade les programmateurs de venir et donc également les meilleures compagnies, d'autant qu'elles n'ont aucune compensation financière. Il paraît même que les collectifs doivent payer l'eau et l'électricité. 
Et pourtant, 1 450 000 c'est une somme ! 
A peu près le double du budget du festival CergySoit !, chez moi, 15 fois plus que les Fêtes de la tour blanche à Issoudun. A Cergy, il y aura une cinquantaine de compagnies toutes rémunérées et cent cinquante représentations toutes gratuites dans 15 jours. A Issoudun, il y a une bonne dizaine de compagnies, également toutes rémunérée, et les spectacles sont également gratuits. A Aurillac, 18 compagnies dont 6 en accès payant, et pas qu'un peu puisque le tarif est généralement entre 10 et 15 euros. Ce qui est quand même assez dissuasif.On peut donc se demander où passe ce fric ? Dans la sécurité qui t'oblige à faire la queue pour entrer alors que t'as un badge et pas de sac, avec le risque qu'un hypothétique terroriste vienne déposer son sac explosif à proximité parce qu'il y a là une bonne densité e victimes potentielles avec en prime quelques keufs à se mettre sous la dent sans aucun risque ? 
Ne pourrait-on créer une section intermédiaire, un off du in, pour une cinquantaine de compagnies qui seraient en partie choisies par vote par les spectateurs l'année précédente, et en partie par la profession ? 
Si chacune de ces compagnies était rémunérée 4 000 euros pour un minimum de 2 représentations, ça coûterait la modique somme de 200 000 euros; ce qui n'a rien de rédhibitoire, me semble-t-il, pour un tel budget. La qualité ne pourrait qu'en être améliorée et l'esprit du festival serait conservé puisque le off ouvert à tous pourrait être maintenu.
Mais peut-être que je délire un peu trop (ou pas assez pour vous intéresser)...
JM, réalisateur du film documentaire Perturbateurs du quotidien


Hey!

Tout à fait d'accord avec ça! Il faut AGIR! 
L'idée de la "Facture" m'apparait être une belle idée. Parlons en mercredi au CA nationale.

Bises
brice
 

Ah  Cathy, tu me demandes comment on va faire pour mettre un peu de démocratie dans la nomination d’un directeur à Aurillac. 

Cathy, des idées, tout le monde en a, et  comme  dit Lénine,  faire la révolution,   ce n’est pas gueuler des slogans,  c’est s ‘organiser. 

C’est là que Crespin nous manque, car il était costaud pour négocier, parlait la langue administrative. 

 Une fois j’étais avec lui au Ministère pour la création de la FAIAR,  le ministère ne  voulait pas de cette formation de théâtre de rue, et  là j’ai vu comment Michel ne se démontait pas, revenait à la charge, ne lâchait pas le morceau,  et finissait par obtenir ce qu’il voulait, et c’est comme cela qu’il avait réussi à fonder Lieux Publics,  au forceps. 

 Moi, je ne suis qu’un  pauvre utopiste couché et fatigué, je ne sais pas faire. 

J’ai  cependant imaginé que  toutes les compagnies ayant joué à Aurillac envoyaient leur facture à la ville d’Aurillac, à la Région, au Ministère  de la culture,  et un double à la fédération nationale,  pour que les tutelles comprennent bien que le festival d’Aurillac a été subventionné  depuis plus de 20 ans par les compagnies dites de passage 


Exemple : la compagnie du lacet qui se défait a joué à Aurillac en 1987, 1989, 2002, 2008, 2010, 2012, 2017   soit 7 fois, 
A chaque édition la compagnie a joué 5 représentations soit en tout  35 représentations. D’habitude la Cie du lacet qui se défait vend ses spectacles  2300 €  HT, ce qui signifie que la Cie a offert à Aurillac la coquette somme  de 80  500 €  sans transport, sans per diem. 

Donc n’importe quel administrateur pourrait nous calculer pour l’édition 2018, l’apport des 600 compagnies de passage. 
Même à une moyenne de 2000 € la représentation on arrive au chiffre de  4 800 000 €  (4 millions huit cent mille euros). 

Les compagnies sont donc  les premiers financeurs  d’Aurillac, puisque  d’après la cour des comptes de 2017 , le festival d’Aurillac reçoit   1,450 000 € de fonds publics . 

J’espère que la Ville , la Région le Ministère, l’agglo comprennent bien qu’un festival sans les compagnies de passage,  serait un tout petit festival, le IN invite 20 compagnies. 

Moi qui suis de ceux qui ont joué à la première édition du   festival  en 1986 , je vous l’affirme,   nous n’avons eu du monde que le samedi et quand je dis du monde , c’était 300 personnes. C’était un tout petit festival.   

Alors la fédération nationale des arts de la rue, pourrait tout de même, et c’est le minimum, réclamer un strapontin pour faire partie de la commission de recrutement. 

Le Ministère a fini par accepter les duos de direction,  c’est déjà bien, cf Chalon.   

On devrait aller beaucoup plus loin. 

Mais là, il nous faut des jeunes motivé (e) s qui y croient,  et qui montent au créneau, et qui osent mettre en doute la légitimité du CA, et quelqu’un suggère que le public pourrait être de la partie et avoir son mot à dire… 

Un peu d’utopie pendant la digestion,  ce n’est pas si désagréable. 

Gens du théatre de rue,  mettons-nous ça dans la tête,  ce festival nous appartient.   

Ne le laissons pas filer entre n’importe quelles mains























--
Brice Maire
+33 671 220 555




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