Bonjour JJDelfour,
Oui, vous parlez de part d'enfance. Pour mieux décliner le "sordide" qui l'attend..
Non, je n'estime pas le public trop "con", terme que vous dégainez bien vite je trouve, tout comme vous dégainez le terme de "régression infantile" que je n'approuve pas plus.
Le spectacle de Wajdi Mouawad pose avec force, autant qu'humour en certaines scènes, avec de grands acteurs, la tragédie - et ce qui la fonde jusque dans l'absurde - que vit cette contrée du monde dans une logique qui hélas ne date par d'hier. C'est facile à comprendre, plus encore à l'écoute des dernières phrases du spectacle, et le public applaudissant debout très longuement se sera situé là, saluant autant une performance artistique qu'un propos bienvenu. Evidemment, tout est dans tout et réciproquement, alors certes en cherchant bien...
Enfin oui, je ne change rien à la conclusion de mon message précédent.
Les arts de la rue sont contestataires, vous dites. Pour bien afficher que vous en êtes ? Mais les arts de la rue sont une _expression_ artistique, ni plus, ni moins, et c'est beaucoup. Contestataires quand bon leur semble, contemplatifs d'autres fois, tristes ou joyeux, hâbleurs, roublards, généreux, inventifs, forains etc... C'est-à-dire ayant l'intelligence de parler du monde, de ses contradictions, et d'en jouer sous toutes ses coutures comme tout artiste qui se respecte. Le tout dans un espace de jeu ouvert qui le distingue, oui, parmi ce qu'il a de contestataire, des lieux fermés et couverts.
Philippe Violanti Le 13 nov. 2018 à 11:32, jean-jacques delfour a écrit : Bonjour Philippe Violanti
Vous dites d'abord:
"Mais où est la part d'enfance dans cette analyse ? Elle ne compte pas ?
Jamais ? Il ne sert à rien de la visiter de temps en temps ?"
Or je ne crois pas avoir oublié cet aspect d'enfance comme le démontrent ces quelques lignes prises dans l'article:
Cependant,
la foule est tranquille, voire joyeuse. Des émotions d’enfance perlent aux yeux
des spectateurs. Quelques enfants pleurent car l’araignée crache de bruyants
jets d’eau. Beaucoup l’observent attentivement. C’est un monstre
sympathique, affable, présenté dans une parade musicale, lente, apaisée. Ainsi
l’on jouit de cette puissance scénique de la marionnette géante.(...)
Toute
cette armada de techniciens dont le sérieux et la compétence sont mis au
service d’une rêverie quasi enfantine, voilà qui tranche, en apparence, sur
l’utilitarisme général, sordidement intéressé, qui domine la production technique.
Ce relâchement somptueux de l’empire totalitaire de la jouissance capitaliste
est, probablement aussi, un bienfait tout à la fois social, thérapeutique,
esthétique et politique.(...).
Elles
[les machines] sont des objets essentiellement festifs. Une revanche du médiéval sur la
modernité. De l’art sur la technoscience.
Avant de critiquer une analyse, peut-être faut-il la lire...? Et je trouve politiquement bien étrange, voire suspect, cet éloge de la retombée en enfance. Le théâtre de rue n'est-il pas contestataire? Mon style critique s'accorde me semble-t-il à ce trait caractéristique. Ou alors quoi? Vous posez comme principe des arts de la rue la régression infantile? Admettez donc qu'il peut y avoir d'autres visions, plus politiques...
Vous dites aussi:
"Chaque texte de JJDelfour reçu à
lire sur le réseau Fédé dénonce ici les totalitaires, ou bien encore
dernièrement le caractère "réactionnaire" de la pièce "Tous des
oiseaux" de Wadji Mouawad, grand et magnifique spectacle au contraire
chaleureusement accueilli par le public la semaine passée à Rennes qui
n'aura sans doute pas compris la rhétorique à mots choisis de JJDelfour."
Vous vous trompez: "chaque texte de JJD dénonce" x ou y; le texte sur Delices Dada ne dénonçait rien de spécial ni celui sur Steve Cohen.
Vous tenez Tous des oiseaux pour "un grand et magnifique spectacle". Fort bien. Je réponds: ce n'est pas un argument. Nul ne peut nier que j'argumente, que j'analyse; si vous voulez montrer que je me trompe, écrivez une argumentation. Ou alors vous voulez dire que les applaudissements enclenchent l'interdiction ou l'inutilité de la critique?
Vous suggérez que le public est trop con pour comprendre ma rhétorique. Je ne partage pas votre mépris pour le public qui peut applaudir un spectacle et comprendre une critique qui propose un autre point de vue. Les spectateurs ont une vie spirituelle; ils cheminent, ils ne sont pas nécessairement toujours identiques à eux-mêmes et toujours du même avis.
J'imagine que, sous votre plume, l'accusation de rhétorique est disqualifiante; et peut-être est-ce la critique analytique que vous refusez. Comment appeler ça: dogmatisme? Autoritarisme? Ou bien vous considérez qu'il y a des monstres sacrés dont la critique est sacrilège?
Bien à vous
JJDelfour
Le mar. 13 nov. 2018 à 05:56, Acqua Viva Production <
">
> a écrit : Mais où est la part d'enfance dans cette analyse ? Elle ne compte pas ? Jamais ? Il ne sert à rien de la visiter de temps en temps ? De s'en offrir le luxe ?
Chaque texte de JJDelfour reçu à lire sur le réseau Fédé dénonce ici les totalitaires, ou bien encore dernièrement le caractère "réactionnaire" de la pièce "Tous des oiseaux" de Wadji Mouawad, grand et magnifique spectacle au contraire chaleureusement accueilli par le public la semaine passée à Rennes qui n'aura sans doute pas compris la rhétorique à mots choisis de JJDelfour.
Sur le fond, c'est comme à la récré dans la cour d'école maternelle : "c'est celui qui dit qui y est".
Philippe Violanti
<charlie-hebdo-attaque-300x182.jpg>
<charlie-hebdo-attaque-300x182.jpg>
|