Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


Re: [rue] copié dans le journal le Monde


Chronologique Discussions 
  • From: "fabien.moretti" < >
  • To: FREDERIC < >,
  • Cc: Liste Liste rue < >, Natacha Kmarin < >
  • Subject: Re: [rue] copié dans le journal le Monde
  • Date: Sun, 16 Dec 2018 12:23:00 +0100
  • Importance: normal
  • Savedfromemail:

Salut...

Mais oui en fait... Pourquoi est il difficile de se mobiliser et de nous rencontrer... en dehors des barrières Eras.
La volonté est elle vraiment présente ?

Comme le dit très bien la réponse reçue sur ce groupe la semaine passée sur le même thème. ... Il y a déjà plein de militants chez les Aaartistes de rue.... 
Ok on accepte d'être parqués dans des grilles, gardées par des mercenaires pour jouer des pièces triées sur le volet pour un public badgé .... mais qui dit que ça nous fait plaisir... intrinsèquement. ... hein?

Après. .. le divertissement dans ce genre de lieu est quand même  plus rentable que de jouer dans la rue... la vraie. De toutes façon c'est de plus en plus interdit.... dans l'indifférence générale. 

On peu dire que les journalistes du monde sont aigris, jaloux... ils mélangent tout .... sont bien triste... ils refusent de voir le militantisme ancien et solide qui a permis cette situation confortable dans laquelle le spectacle de rue est actuellement. 

Mais bon.... Si même "le monde" commence a s'en rendre compte.... peut être qu'une volonté engagée ... défendue, portée par certains d'entre nous sera entendue .... et pourquoi.... pas soyons fou... comprise et relayée. .. 

Que tous.... nous défendions réellement cet humanisme qui devrait nous réunir....désolé ....encore cette Utopie du dimanche matin.... zut zut zut....
Je file prendre mes calmants.

Des bises à tous
No pasaran!
Fabien.






-------- Message d'origine --------
De : FREDERIC < >
Date : 16/12/2018 11:44 (GMT+01:00)
À :
Cc : Liste Liste rue < >, Natacha Kmarin < >
Objet : Re: [rue] copié dans le journal le Monde

culture en panne, vide de sens et de prospectives, culture instrumentalisée
et nous tous on attend quoi ?

plus que jamais il est temps de se mobiliser pour

des assises, un Grenelle, des États généraux de la culture
Pour une véritable démocratie culturelle dans ce pays 


Aujourd’hui des dizaines de milliers d’artistes, auteurs, et techniciens sont dans la misère et sont incapables de mener à bien leurs projets, quand ils sont en capacité de de finir leur fins de mois 
Aujourd’hui, les institutions qui nous dirigent, mairie, métropole, département, région, état, ont affaibli, supprimé, laminé l’Education Populaire
Aujourd’hui les artistes sont éloignés, évincés, des dispositifs et des centres de décision
Aujourd’hui les praticiens de la culture, les artistes, les compagnies étouffent sous le manque de moyens et les parcours bureaucratiques démesurés.
Aujourd’hui la disparité entre les moyens alloués aux gros équipements "d’excellence » et les « petits", entre les compagnies « d’excellence » et les petites compagnies qui travaillent sur le territoire est criante, et révèle d'une profonde injustice qui pénalisent les citoyens. 

La démocratie culturelle souhaitée par le conseil national de la résistance est plus que jamais entravée, enlisée, bafouée, 
Personne ne semble en capacité d’imaginer à 10, ans, 20 ans, 30 ans à un projet culturel pour ce pays 
Les mairies qui sont nos « interlocuteurs » privilégiés  n’ont plus de moyens et vont subir le retrait de la dotation des taxes d’habitations sans véritables compensations annoncées
Les nouvelles régions, les grandes métropoles, éloignent encore plus les citoyens du dialogue possible avec les lieux de pouvoir et de décision
La politique culturelle de ce pays n’a jamais été repensé dans le contexte de la mondialisation imposée
La politique culturelle de ce pays n’a jamais été repensé dans le contexte des nouveaux territoires 

Nous devons demander ou organiser d’urgence un grenelle, assise, états généraux de la culture pour remettre au cœur du projet le citoyen.
Un projet qui doit se faire non pas dans les salons de Valois, 
mais avec la base: les citoyens, les artistes, les auteurs, et les praticiens de l’action culturelle des territoires.

réunissons-nous dans chaque département, les artistes, les citoyens, 
faisons les cahiers de doléances et de prospectives de la culture de demain
nous porterons les cent cahiers aux députés, au gouvernement, à la presse

Fred Michelet
auteur, comédien, metteur en scène, directeur de compagnie, 







« Les “gilets jaunes”, ces exclus de la culture subventionnée »

Les personnes qui manifestent sur les ronds-points illustrent aussi la fracture culturelle béante en France, estime, dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».

Par Michel Guerrin  Publié aujourd’hui à 06h43, mis à jour à 07h31

Temps de Lecture 4 min. 

Article réservé aux abonnés
Manifestation des « gilets jaunes », à Toulouse le 8 décembre.
Manifestation des « gilets jaunes », à Toulouse le 8 décembre. REMY GABALDA / AFP

Chronique. Qui, dans la culture, soutient les « gilets jaunes » ? En grande majorité, des figures connues du spectacle, pas des gamins, qui s’expriment au croisement du spectacle d’humour, de la télévision, du cinéma, du théâtre, de l’animation.

Souvent ils touchent à tout. Ils ont un large public, populaire, proche de celui qui anime les ronds-points. Dans la liste, on cherche vainement une figure de notre élite culturelle. Entendez des plasticiens, cinéastes, comédiens, musiciens, chefs d’orchestre, metteurs en scène de théâtre, patrons de festivals ou responsables d’institutions qui créent ou gèrent des lieux prestigieux avec l’aide de l’argent public.

Le silence de ces derniers est assourdissant. D’autant qu’ils aiment parler. On imagine pourquoi : ils ne sont pas « gilets jaunes », leur public non plus. Parler, c’est prendre des coups. Que deux mondes culturels s’ignorent, on le sait depuis des lustres, mais avec les « gilets jaunes », ce fossé surgit au grand jour.

Certains de leurs soutiens en ont marre de « casquer comme des porcs ».Mais d’autres rappellent qu’ils sont favorisés et se doivent de soutenir ceux qui souffrent, de s’insurger contre la violence des élites, le mépris de classe. Ils ont pour noms Brigitte Bardot, Franck Dubosc, Patrick Sébastien, Pierre Perret, Arnaud Ducret, Anny Duperey, Gérald Dahan, Michaël Youn, Philippe Lellouche, Kaaris ou Jean-Michel Jarre.

Méprisés par la « haute culture »

Line Renaud est une marraine bienveillante du mouvement. Cyril Hanouna un compagnon de route, qui leur donne la parole. Confortant sa réputation d’Ovni, Béatrice Dalle se réjouit de voir « Paris sous les bombes » tout en ajoutant qu’« on ne fait pas une révolution en mangeant des brioches ».

Les profils des soutiens sont divers mais se retrouvent sur un point : ils évoluent dans une industrie culturelle privée, pour beaucoup dans un climat « terroir », et sont ignorés, voire méprisés par la « haute culture » mondialisée et financée par l’Etat et les collectivités locales – à qui ils rendent bien ce mépris. Ce n’est pas sans liens avec leur public de « gilets jaunes ». La France des ronds-points, c’est la France de Johnny Hallyday – ses chansons y passent parfois en boucle au milieu des drapeaux tricolores – ou celle de Jean-Pierre Pernaut.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  « Gilets jaunes » : les ronds-points, nouvelle agora ?

Cette France-là est en majorité blanche, péri-urbaine, pavillonnaire, cliente des centres commerciaux. Elle travaille dur et gagne peu ; elle est exaspérée par les taxes et les normes d’un côté, l’appauvrissement des services publics de l’autre ; elle se sent méprisée par les élites, déclassée aussi – elle glisse vers les plus pauvres mais sans toucher les minima sociaux – et voit s’envoler les riches qui profitent de la mondialisation. En prime, elle est culpabilisée – c’est mal de rouler en voiture et de stigmatiser son voisin pauvre ou étranger. Elle n’est pas non plus sans liens avec l’Amérique de Donald Trump.

Les « gilets jaunes » sont logiquement exclus de la culture subventionnée. Pas invités au banquet urbain. Pas de ce monde. Le public de la culture institutionnelle est d’abord constitué de spectateurs aisés, éduqués, recrutés à droite comme à gauche. Car la gauche et la droite, qui peuvent s’opposer sur des tas de sujets, notamment l’économie, vivent une cohabitation complice dans la culture institutionnelle. Ils communient ensemble à l’opéra, au théâtre, au concert, dans les musées ou les festivals. La droite industrielle crée des fondations et prend l’habit du mécène. La gauche culturelle domine l’école et l’université, les médias aussi, monopolise les postes dans les théâtres ou ailleurs, avec pour passion de défendre les formes novatrices qui font le brio d’une nation.

Un sentiment d’abandon

A ce public dominant, les décideurs bataillent pour en ajouter un autre. La culture lui a donné un nom convenable : les « publics empêchés ». Ce qui sous-entend qu’ils sont des victimes, pour moult raisons.

D’abord les personnes les plus modestes, et puis les plus éloignées de la culture, avec un accent fort mis sur les banlieues. Ou encore les handicapés, et puis les chômeurs, les détenus, les malades, etc. – sans oublier, et c’est un autre sujet, la mixité aux postes de décision dans la culture. La liste est certes longue, mais elle ne comprend pas les millions de Français qui forment la petite classe moyenne – celle-ci paie plein tarif à l’entrée des musées ou des théâtres.

Lire aussi  Un bonus financier sera mis en place en 2019 pour promouvoir la parité dans le cinéma

Placés entre deux extrêmes, entre le public riche et le public pauvre, ces Français silencieux échappent aux radars de la culture subventionnée, de l’Etat comme des collectivités locales. Ils ne sont pas considérés comme des victimes, donc ignorés, d’autant que leurs goûts culturels sont considérés comme ringards. Invisibles donc, et partout.

Dans une lettre de soutien aux « gilets jaunes », l’écrivain Edouard Louis, qui ne cesse de ressasser son origine sociale plombée, évoque « des corps qui n’apparaissent presque jamais dans l’espace public et médiatique ».

Cette France silencieuse sort du bois pour gagner les ronds-points, avec le sentiment que le pays les abandonne. Qu’il fait plus pour les plus défavorisés que pour elle. Le grief est le même pour les lieux culturels subventionnés. Ce qui soulève une question : l’Etat, qui consacre autour de 4 milliards d’euros à la culture, et les collectivités locales autour de 10 milliards d’euros peuvent-ils faire l’impasse sur les petites classes moyennes ?

Retrouver un minimum de cohésion sociale

Poser la question, c’est dire déjà une fracture culturelle béante. Y répondre n’est pas simple. Après tout, les lieux culturels, qui ont l’excellence pour moteur, n’ont pas à plaire à tout le monde. Il appartient plutôt à l’Etat et aux collectivités locales de bouger s’ils veulent retrouver un minimum de cohésion sociale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  « Les classes sociales n’ont jamais disparu. Avec les “gilets jaunes”, elles redeviennent visibles »

Mais quand on voit l’extrême difficulté, depuis vingt ans, à démocratiser un tant soit peu les publics de la culture, dans un pays qui est déjà champion des prélèvements obligatoires, et qu’il faut pas mal d’argent pour cela, on souhaite du courage à tous pour répondre à ce nouveau défi culturel qui monte au rond-point.

Michel Guerrin  (rédacteur en chef au « Monde »)



--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici : " class="">




Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page