Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


[rue] Macref, Medon


Chronologique Discussions 
  • From: francoismary < >
  • To:
  • Subject: [rue] Macref, Medon
  • Date: Tue, 22 Jan 2019 09:23:14 +0100
  • Importance: normal
  • Savedfromemail:

Après Rennes, hier soir au Grand T : 

RETRANSCRIPTION DU TEXTE :

Bonsoir,

Nous sommes des artistes et des techniciens intermittents du spectacle, professionnels du spectacle vivant, de l'audiovisuel et du cinéma de la région des Pays de la Loire, réuni dans le collectif "Culture en Lutte", (composé des syndicats de la CGT-Spectacle, de personnes non syndiquées et du Synavi (Syndicat National des Arts Vivants).

Si nous prenons la parole ce soir c’est que nous devons, encore aujourd’hui, défendre nos métiers et notre spécificité d’emploi, car une fois de plus la culture est en danger.

Après des années de lutte, soit depuis 2003 et même avant, un accord sur les annexes 8 et 10 concernant le régime spécifique des intermittents du spectacle, a finalement été signé en 2017 pour une durée de 3 ans.
Lors de sa signature et pour la première fois de son histoire !cet accord a fait l’objet d’un consensus entre l’ensemble des partenaires sociaux du secteur.

Un Comité d’Expert a été désigné à l’époque par le gouvernement afin d’évaluer son impact réel, positif ou négatif, avant toute remise en question. Ce Comité affirme aujourd’hui qu’il ne peut rendre d’évaluation cohérente sur le dispositif avant septembre 2019.

Le gouvernement a néanmoins imposé la réouverture des négociations sur le régime d’assurance chômage en septembre 2018 en demandant de baisser drastiquement les droits des chômeurs pour 1,3 milliards d’économie sur 3 ans. Le Medef quant à lui, demande dans sa lettre de cadrage 200 millions d’économies sur les annexes 8 et 10 rien que pour cette année 2019.
Cela veut dire que, alors que les intermittents pèsent pour 3,4 % de l’Unedic, il leur est demandé 20 % de ce qu’il faut économiser.

De plus, le délai imparti pour les négociations est extrêmement court puisque le gouvernement a imposé qu’elles commencent début janvier 2019  et qu’elles se terminent aujourd’hui même, ce 21 janvier. Il est donc clair que ces négociations précipitées, ne peuvent en aucun cas s’appuyer sur l’évaluation du Comité d’Expert.

D’autre part, un décret du gouvernement paru en décembre dernier a durci les sanctions contre les chômeurs, faisant fi une fois de plus de l’accord préalablement signé. Ces sanctions pourront évidemment s’appliquer aussi dans le régime intermittent.

Nous dénonçons ici le désir non dissimulé du gouvernement et du Medef de supprimer sans autre forme de procès ce régime qui permet à tous les spectacles, films et œuvres audiovisuelles d’être créés pour votre plaisir et pour l’enrichissement culturel dont la France est si fière.

Nous avons prouvé de nombreuses fois que ce secteur pesait lourd dans la balance économique française, mais aussi sur le rayonnement du pays, et qu’il pourvoit à un nombre d’emploi conséquent.
Mais si ce secteur économique et artistique est si vivant c’est bien grâce à la possibilité qu’ont les entreprises de ce même secteur de trouver sur le marché du travail les personnes compétentes pour ce dont elles ont besoin dans le temps où elles en ont besoin.

Cette possibilité n’existe que grâce aux annexes 8 et 10 du régime d’assurance chômage relatives aux intermittents qui permettent aux artistes et techniciens d’exercer leurs métiers dans une moindre précarité.

Nous dénonçons aussi le double jeu du gouvernement dont Franck Riester, l’actuel Ministre de la Culture, a affirmé début décembre dans le JDD, je cite :

"Le gouvernement ne souhaite pas modifier les dispositions spécifiques en question. Une négociation a déjà eu lieu en 2016 et les dispositifs actés sont en cours. (...) Ne cassons pas ce régime qui est notre force. Ce système, qui est une spécificité française, est très important pour la création." 

Aujourd’hui, nous constatons que rien n’est fait dans le sens de la défense des intermittents, bien au contraire !

Nous demandons donc le retrait des lettres de cadrages du gouvernement et du Medef et la prorogation de l’actuelle convention chômage jusqu’à son terme prévu, soit le 30 septembre  2020, date à laquelle nous pourrons négocier, et améliorer comme il se doit, une nouvelle convention (avec notamment le rapport du comité d’experts).

Nous ne souhaitons pas nous tirer une balle dans le pied en perturbant les spectacles qui sont aussi le fruit de notre travail, mais si cette réforme anticipée  nous est imposée, il est clair qu’une mobilisation plus dure s’en suivra.

En vous remerciant de votre attention, nous vous souhaitons un bon spectacle,
pour lequel 10 intermittents  travaillent  ce soir.

Les vidéos de ces interventions sont visibles sur internet.

Bonne journée,
François



  • [rue] Macref, Medon, francoismary, 22/01/2019

Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page