Oui, au-delà des inégalités qui s’accroissent après avoir décru au cours du XX ème siècle et de la déliquescence des services publics que tu évoques, il a certes une crise existentielle qui s’exprime. Nous sommes peut-être arrivés au bout d’un modèle. Coluche la verbalisait avec talent et humour il y a 40 ans, la fonction exutoire a servi de soupape. Je ne suis pas convaincu que c’est à coup de Lanceur De Balles et de grenades de désencerclement que nous résoudrons ces questions. En attendant l’opération Sentinelle se poursuit, avec ses angles morts derrière les campagnes de communication. A bientôt pour des nouveaux échanges sur le rétablissement du service militaire et la transition écologique. François Extra-balles : Déserteurs en crise existentielle > Versailles, les militaires de l’opération Sentinelle disparus étaient en garde à vue De : Acqua Viva Production [mailto:
] J’entends François, je veux bien, mais du temps de Shakespeare et de Victor Hugo, la liberté d’_expression_, de circulation, l’accès gratuits aux études, à la culture, aux soins, aux services publics, le chômage dont l’intermittence, les aides diverses aux personnes en difficultés, les retraites, les syndicats, les partis, les urnes, le ministère de la justice, la laïcité, les transports en commun, et que sais-en encore, n’existaient pas. Pas plus Arte…Combien de pays dans le monde sur cette ligne ? Un enfant scolarisé, c’est 120 000 euros jusqu’à 16 ans. Pour 2 enfants, c’est 240 000 euros. Qui pense avoir déjà payer ces sommes en impôts ? Ça a tout de même progressé depuis ces siècles où on se faisait descendre en 2-3 mouvements dès qu’on l’ouvrait et qu’on pensait de travers. Grâce effectivement à des gens comme Victor Hugo et Shakespeare. Gouverner, c’est prévoir. Prévoir, c’est avoir un temps d’avance. Ce temps d’avance, il faut quand même bien avoir le temps de l’avoir, et de le donner, avant d’appeler à la démission et au lynchage par des voix qui tournent en boucle. Pour moi, nous vivons une crise existentielle, ça arrive, mais qui hélas peut dégénérer. Ce n’est pas pareil. Nous manquons d’un projet collectif qui donne envie, qui porte les énergies dans le bon sens en leur donnant des raisons d'être. Il est là le sujet. Nos dirigeants ont un train de retard en n’ayant pas offert jusqu’ici une vraie et belle vision d’avenir. Comme aura dit un ancien président paraît-il : "après moi, il y aura des gestionnaires." Gommer les inégalités, défendre le climat, consolider l’Europe, inventer un espace méditerranéen pacifié comme l’est devenu l’Europe, et je crois que ce sera le cas dans les 20 ans qui viennent, il y a de quoi s’investir. Ça demande plus d’efforts que la violence. Je n’ai pas de raison de ne pas le vouloir et de ne pas y croire. Et je préfère voir le verre à moitié plein plutôt que l'inverse. Pendant que j’y suis, après lecture de la chronique effarante il y a quelques temps sur le film Grâce à Dieu, de François Ozon, je suis allé le voir, merci de m’en avoir donné l’envie. C’est un film qui raconte simplement, tel un reportage sur des faits, sans aucun voyeurisme. On nous montre comment des gens vivent ce qu’ils ont subi, ont fini par parler, comment ils se sont organisés ensuite, et je ne crois pas que les vrais protagonistes victimes aient dénoncé ce qui est montré d’eux. J’ai bien aimé que Benoît Jacquot le défende à la radio ces derniers jours. Philippe Violanti Le 21 mars 2019 à 10:39, francoismary <
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> a écrit : Cher Phillipe, Merci pour ton message et ta contribution aux questionnements. La liste, la rue, l'assemblée nationale, les médias sont les lieux du débat. L'écoute, le dialogue, la représentation politique, la justice sociale, l'équité fiscale inspirent le respect. À l'inverse, l'arrogance, la justice de classe, les inégalités économiques génèrent la colère et la révolte. Gouverner, c'est prévoir. Répondre aux expressions du désespoir par la répression n'est pas la solution à mon avis. Que ça soit dans les quartiers populaires, sur les rond-points ou dans les centre-villes. Cette situation n'est pas réjouissante, bien au contraire, et la manière dont elle est traitée l'est encore moins. L'issue sera une porte de sortie politique, qui fait défaut, qui se cherche mais qui pour le moment ne s'entrevoit pas. Y a-t-il seulelment une volonté ? Voici une piste de réflexion, parmi d'autres, pour la suite. https://www.liberation.fr/debats/2019/03/19/l-alternative-politique-passera-par-l-education-populaire_1716079?fbclid=IwAR0QVqlmffF_g76M1V2L92ytPUlehwYoWu9_3-8jLg1x2Wbtf-gcge2B57E Et ci-dessous deux citations qui résonnent avec l'époque, tout du moins dans ma tête. Au plaisir d'échanger et de confronter nos ressentis et réflexions. Bien à toi, bonne journée, François
-------- Message d'origine -------- De : Acqua Viva Production <
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> Date : 21/03/2019 09:19 (GMT+01:00) À : francoismary <
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> Cc :
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Objet : Re: [rue] L'armée dans la rue Cher François, J’aime bien ton « Vers où allons-nous comme ça… » et ton « Tous ensemble ». Vers où nous mènent les casseurs et cette dérive ? Que construisent-ils ? Que construit-on ?Valider cette dérive, c'est valider celle qui nous tire sérieusement vers le bas et et nous mène vers le pire. Je ne me vois pas m’en réjouir, encore moins avec le métier que nous exerçons. Et je n’imagine pas être sur cette liste rue sans réagir à ce que j’y lis. Un minimum de contre-chant s’impose. Ou alors, autant la quitter. Oui, les violences ne sont pas les mêmes. Mais les casseurs sont-ils là au nom des yeux crevés et mains arrachées ? Je ne le crois pas pour une majorité. J’ai vu les Black Blocs de près le 1er mai dernier à Paris, avant que ça dégénère, pendant, et après quand ils se fondaient dans la masse. Je les découvrais là. Que veulent-ils ? L’avenir passe par eux ? Je n’y ai pas vu beaucoup de visages burinés par les fins de mois difficiles. Je veux bien qu’on distingue les gilets jaunes de ces fascistes, qu’ils soient en herbe vue la gueule de certains et certaines, ou en puissance pour ceux qui l’ignorent s’ils ne le considèrent déjà. Car c’est de cela qu’il s’agit : imposer par la violence en ayant raison tout seul. Et je veux bien qu’on distingue aussi les personnes porteuses d'un gilet jaune en novembre, nombreuses, qui depuis un temps l’ont officiellement et symboliquement retiré. A cause de ceux qui veulent avoir raison tout seul. En pièce jointe, si ça peut aider, un poème de Bertold Brecht sur des temps différents, nettement plus inégalitaires et difficiles, qui finirent mal. Nous lui succédons. Soyons à la hauteur. Que nos dirigeants se doivent de l’être aussi, nous sommes d’accord. Mais allons au fond des questionnements, sans boucs émissaires exonérant la réflexion. Dans le sens d'un projet fort et fédérateur qui certes nous fait aujourd’hui cruellement défaut. Qu’il s'agisse de notre pays, de l’Europe et au-delà. Philippe Violanti A ceux qui viendront après nousI Vraiment, je vis en de sombre temps ! Que sont donc ces temps, où C’est vrai : je gagne encore de quoi vivre. On me dit : mange, toi, et bois ! Sois heureux d’avoir ce que tu as ! J’aimerais aussi être un sage. II Je vins dans les villes au temps du désordre Mon pain, je le mangeais entre les batailles, De mon temps, les rues menaient au marécage. Les forces étaient limitées. Le but III Vous, qui émergerez du flot Nous allions, changeant de pays plus souvent que de souliers, Nous le savons : Mais vous, quand le temps sera venu Le 21 mars 2019 à 06:41, francoismary <
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> a écrit : Les soldats de Sentinelle sont-ils équipés et formés pour s’inscrire dans des opérations de maintien de l’ordre ? L’armement individuel dont disposent les militaires comporte des fusils d’assaut Famas et HK-416, ainsi que des pistolets. En outre, les soldats ne sont pas équipés de tenue de maintien de l’ordre qui leur assure une protection individuelle contre des jets de pierre ou de projectiles variés. Rien, donc, ne les destine à une éventuelle confrontation avec des manifestants qui voudraient s’approcher des sites dont ils assureraient la protection. Vers où allons-nous comme ça tous ensemble ? Bien à vous, François
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