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Re: [rue] Police politique


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  • From: francoismary < >
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  • Subject: Re: [rue] Police politique
  • Date: Wed, 27 Mar 2019 06:42:28 +0100
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Communiqué de Ian B, membre du collectif "Désarmons-les!", désormais libre :

Je suis sorti vers 18h30 du commissariat du 7ème arrondissement où j’étais en garde-à-vue depuis lundi soir.

Contrôlé et arrêté à la Gare Montparnasse à ma descente du train Hendaye-Paris, j’avais avec moi une valise, dans laquelle je transportais des affaires personnelles, dont mon ordinateur et une clé USB, ainsi qu’un échantillon de chaque munition utilisée par les forces de l’ordre pour réprimer les foules, que j'utilise dans des conférences-débats sur les violences d'Etat et les armements du maintien de l'ordre.

J’ai été immédiatement interpellé et placé en garde-à-vue sous la place des Invalides, pour « port d’arme prohibée de catégorie A » et « non respect d’un contrôle judiciaire », celui-ci datant d’il y a trois ans (instruction judiciaire dans le cadre d’une arrestation ciblée au début de la mobilisation contre la loi Travail).

Il semble que mes antécédents judiciaires et notamment les petites fiches des renseignements ont allumé quelques voyants à la Préfecture de Police et ont justifié une l’excitation malsaine de l’État Major de la Police, qui a mis la pression sur les OPJ et tout entrepris pour que les magistrats du Parquet ne me laissent pas sortir tranquille.

Dans la matinée de mardi, la police a procédé à l’exploitation de mon téléphone et de ma clé USB, mais ne semble pas avoir pu accéder au contenu de mon ordinateur. Des photographies prises au Pays Basque et d’autres sur les Champs Élysées ont intéressé particulièrement l’OPJ, quand bien même elles ne montraient rien de répréhensible. L’OPJ a également eu une petite note d’une collègue l’enjoignant à s’intéresser à ma participation le 1er décembre lors de la manifestation des Gilets Jaunes…

Parallèlement, une taupe de la police a violé le secret de l’enquête en transmettant au journaflic du Point le contenu de fichiers de renseignement, mes déclarations en audition et le contenu exact de ma valise.

Dans l’après-midi, un équipage de police de la BAC du 7ème m’a emmené à mon domicile en fonçant à toute allure sur le parcours aménagé pour la venue du président chinois, et a procédé à une perquisition sans témoins, perquisition qui s’est révélée négative, malgré le travail efficace d’un chien renifleur dénommé Fenzy, chargé de trouver des explosifs cachés.

A notre retour au commissariat, l’enquête semble avoir pris subitement une autre tournure, puisque les auditions qu’on m’avais promis n’ont pas eu lieu et j’ai finalement été libéré vers 18h20 avec un simple rappel à la loi. Mon bagage m’a été intégralement restitué.

J’adresse aux journalistes du Point et de LCI, Aziz Zemouri et Georges Brenier, véritables chiens de garde du Pouvoir, toute l’_expression_ de mon mépris et je les invite vivement à démissionner pour cesser de nuire à autrui. Il sont à l’image de ce journalisme poubelle qui participe au glissement totalitaire de notre société actuelle.

Je crois que la préfecture de police et le Parquet ont rétropédalé pour s’éviter un nouveau scandale ou un fiasco judiciaire. Je remercie infiniment toutes les personnes qui ont contribué à ne pas laisser la répression s’accomplir en silence et qui ont réagi rapidement pour remettre les choses à leur place, me soutenir et m’accueillir à ma sortie de garde-à-vue.

Ne laissons pas les autorités nous intimider par leurs pratiques mafieuses. Continuons le combat.

Désarmons-les! existe parce que vous luttez. Force à toutes celles et ceux qui ne se laissent pas faire."

-------- Message d'origine --------
De : "jean-jacques delfour( via rue Mailing List)" < >
Date : 26/03/2019 17:55 (GMT+01:00)
À : rue < >
Objet : [rue] Police politique

Bonjour à tous et à toutes !

Nous nous permettons de vous solliciter pour signer une tribune (en PJ
et ci-dessous) et la faire tourner dans vos réseaux et listes
(colllectif universiaires complice des gilets jaunes, universitaires VS
violences policières, soutien quartiers populaires, ZAD, etc, etc).

Hier lundi 25 mars en fin d'après-midi, Ian B. membre des collectifs
"Assemblée des blessé-e-s" et de "Désarmons-les", connu pour son travail
de "contre-expertise" sur les armes de la police et de soutien aux
victimes des forces de l'ordre, a été arrêté en gare de Montparnasse et
placé en garde à vue au commissariat du 7ème.

Le motif ? "Port d'arme prohibé de catégorie A". Les armes en questions
? Des munitions des forces de l'ordre vides et inactives, utilisée comme
supports pédagogiques dans les dizaines de conférences sur le maintien
de l'ordre données par Désarmons-les depuis sa création en 2012.

Cette arrestation ressemble à une opération d'intimidation politique.

Nous appelons les "personnalités publiques" / organisations / collectifs
à signer massivement la tribune ci-dessous et en PJ pour dénoncer une
opération policière aux apparences de police politique qui vise à
museler ceux qui luttent, visibilisent et documentent depuis des années
les brutalités policières qui s'intensifient depuis les derniers mois !

Nous demandons la libération de Ian, la restitution de son matériel de
conférence et l'abandon des poursuites.

Merci d'envoyer votre signature à l'adresse "
" target="_blank"> " avant ce soir mardi 26 mars minuit ou
mercredi 27 mars midi dernier délai !


SOUTIEN POUR IAN B. ! DÉSARMONS LA POLICE, PAS CEUX QUI SONT SOLIDAIRES
DES BLESSÉ-E-S !

Lundi 25 mars, en fin d’après-midi, Ian B., membre des collectifs de
lutte contre les violences policières « Désarmons-les »
(https://desarmons.net/) et "l'Assemblée des blessé-e-s"
(https://www.facebook.com/assembleedesblesses/) a été arrêté à la gare
Montparnasse à la sortie de son train, alors qu’il revenait du pays
Basque où il avait donné une conférence sur les armes de la police. Ce
qu’on lui reproche ? « Port d’arme prohibé de catégorie A ». Un délit
passible de 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. En garde à
vue depuis 24h au commissariat du 7ème arrondissement à l’heure où nous
écrivons ces lignes, nous appelons à sa libération immédiate et à
l’abandon de toute poursuite.

Les « armes prohibées » que Ian transportait sont des munitions vides et
usagées tirées par les forces de l'ordre. Depuis des années elles sont
fréquemment utilisées comme supports pédagogiques lors des dizaines de
présentations que le collectif mène partout en France sur les techniques
du maintien de l'ordre. Comme par exemple, à la faculté de médecine le
22 novembre 2018, lors d'une conférence intitulée "armes de la police et
blessures de guerre"
(https://desarmons.net/index.php/2018/11/10/22-et-24-novembre-2018-deux-evenements-a-venir-contre-les-armes-de-police/).

Contrôle lambda ? Opération politique planifiée ? À ce stade difficile
de savoir. Ce qui est sûr c’est qu’il n’a pas fallu attendre longtemps
pour que quelques médias dominants en fassent le « fiché S
d’ultra-gauche » de service
(https://www.lepoint.fr/societe/un-fiche-s-d-ultragauche-qui-transportait-des-grenades-en-garde-a-vue-26-03-2019-2303887_23.php),
dont la détention "d'un véritable arsenal de maintien de l'ordre"
attesterait de la dangereuse radicalisation des dizaines de milliers de
gilets jaunes. Un modèle de journalisme de Préfecture qui légitime
opportunément le tournant répressif hallucinant pris depuis des semaines.

« Mais puisqu'on vous dit qu'ils sont prêt à tuer : vous voyez, ils vont
jusqu’à transporter des armes ! » Les titres racoleurs occultent le
caractère politique de cette interpellation : museler ceux qui depuis
des années alertent sur le scandale des armes de la police et
soutiennent les victimes des forces de l'ordre.

Créé il y a près de 7 ans, l’histoire du collectif Désarmons-les suit
celle de l’inexorable généralisation des violences policières dans les
dernières années : des quartiers populaires aux ZAD et aux luttes
sociales, et aujourd’hui aux dizaines de milliers de gilets jaunes qui
manifestent depuis plus de 4 mois partout en France.

Le collectif est créé en 2012 en réaction à la répression policière
massive contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et la lutte anti-THT du
Chefresne en Normandie : un niveau de violence policière inédit dans les
luttes écologistes en France depuis des années. Rapidement, le collectif
participe, avec les premiers concernés, à documenter les violences et
crimes policiers qui se déroulent de manière systémique dans les
quartiers populaires.

En 2014, suite à la mort de Rémi Fraisse à Sivens et aux nombreuses
personnes éborgnées par des flashball les années précédentes, le
collectif participe à constituer « l’Assemblée des blessées »
(https://www.facebook.com/assembleedesblesses/), qui regroupe des
dizaines de personnes blessées partout où la police mutile en France :
quartiers populaires, stades de foot, luttes sociales, territoires en
lutte, et maintenant les rond-points.

En 2016 la répression policière du mouvement contre la loi Travail
augmente encore d’un cran. « Désarmons-les » participe à mettre en place
un accompagnement juridique pour les blessé-e-s et victimes des
violences policières qui le demandent, pour multiplier les recours
administratif et faire condamner l’État.

Depuis novembre 2018 et le début du mouvement des gilets jaunes, un
nouveau palier est franchi. Les blessures de guerre entraînée par ces
armes soi-disant « sublétales », mais interdites partout ailleurs en
Union Européenne, sont plus visible que jamais, généralisées à des
centaines de personnes. Selon les derniers inventaires, 279 personnes
ont été gravement  blessées en 4 mois. C’est cinq à six fois plus qu’au
cours des vingt dernières années.

Toutes ces images d'yeux éborgnés, de mains arrachés, de machoires
fracturées, à la limite de l’insoutenable, circulent massivement. Plus
personne ne peut ignorer que les forces de l’ordre française mutilent,
blessent, tuent. Nul ne peut contester qu’elles sont les derniers
paravent d’une oligarchie autoritaire prête à tout pour conserver son
pouvoir. Cette prise de conscience massive, étayée par des faits
documentés, nous la devons parmi tant d’autres au travail salutaire mené
depuis des années par « Désarmons-les ».

Alors s’il y a des « armes prohibées » à saisir, ce ne sont pas celles
inactives qui servent à des conférences. Ce ne sont pas celles, usagées,
qui servent à mieux se protéger en connaissance de cause dans les
manifestations ou les quartiers populaires. Ce sont bien celles bien
actives, offensives, explosives, qui pleuvent par milliers sur les
manifestants depuis des années.

Cette arrestation est à nouveau l’occasion d’appeler, plus que jamais, à
interdire les grenades offensives et le LBD 40.
Nous dénonçons cette arrestation aux apparences de police politique.
Nous appelons à la libération de Ian B., la restitution de son matériel
de conférence, et l’abandon des poursuites absurdes qui pèsent sur lui.
Nous appelons à nous dresser face à cette criminalisation de la
contestation politique et à résister de toutes nos forces à l’avancée
brutale de l’autoritarisme.



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