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Re: [rue] le spectacle vivant vivra


Chronologique Discussions 
  • From: "Nicolas SOLOY" ( via rue Mailing List) < >
  • To: Le Fourneau < >
  • Subject: Re: [rue] le spectacle vivant vivra
  • Date: Mon, 8 Apr 2019 15:55:13 +0200

La Loi Lang n’a pas seulement pour effet de protéger les librairies des Fnac, Leclerc et autres Amazon. Elle a également pour conséquence de protéger les auteurs et les éditeurs, et en fait, tous les acteurs de la chaîne du livre. Exemple outratlantique: un bouquin sort avec force battage médiatique. Il est vendu cher. Mettons que le livre marche moyennement et que d’autres succès l’amènent aux oubliettes, deux-trois ans plus tard, il est vendu une misère. Voire plus retiré des ventes et plus édité du tout. Auteur oublié et éditeur fragilisé. En France, ce n’est pas possible, grâce à la loi Lang.

Dans le domaine de la rue, depuis plusieurs années, et avec de plus en plus d’alacrité, nous subissons la baisse des dotations aux collectivités, qui sont nos principales programmatrices. Conséquence: les compagnies primo-entrantes, et d’autres (pas que des petites structures, d'ailleurs), baissent leurs tarifs en deçà des minimas syndicaux pour continuer à survivre. Cela exerce un dumping social entre nos structures, qui se fait  bien sûr au détriment des artistes et techniciens. Comment enrayer cela? À travers une régulation de l’état (les bons sentiments, l’engagement à être vertueux sans contrôle, à mon sens, ça ne marche pas).

À travers un prix fixe du spectacle inspiré par celui du livre, je pense moi aussi à une assiette en-dessous de laquelle on ne pourrait pas descendre pour vendre ou acheter, et qui prendrait en compte tout ce qu’ont énuméré les collègues dans les précédents échanges (Tout à fait d’accord avec Fred, au passage, mais les statuts des auteurs et des comédiens sont cependant différents) :
- les salaires des artistes et techniciens le jour J
- les salaires de préparation
- l’administration
- le fond de roulement
- les bureaux
- le chauffage des bureaux
- le stockage…

En fait, il y a des minima syndicaux et des conventions collectives d’un côté, que les employeurs du spectacle vivant se doivent de respecter, et des programmateurs (notamment des villes, particulièrement pour la rue), qui demandent des prix cassés. Le système marche (sur la tête), parce que depuis des années les salaires des intermittents sont complétés par les assedic. C’est à cet endroit à mon sens qu’il faut agir. Exemple: la charte, le label, la loi, appelons ça comme on veut, définit qu’un spectacle à deux comédiens et un technicien, doit être vendu a minima à 1.500€, hors droits d’auteur et voisins, et ++. Tu peux le vendre 1.800€ si tu veux, ou même 10.000€ mais personne n’a le droit de te l’acheter moins cher que 1.500€. Que le spectacle soit une création ou une reprise, inscrit à ton répertoire depuis 10 ans...

C’est comme cela que fonctionne la Loi Lang. Et jusqu’ici, le livre français se porte bien, essentiellement grâce à elle, qui maintient le dynamisme des auteurs, des éditeurs, et des libraires! Et d’ailleurs la Fnac ne vend presque plus de livres et davantage de télés et de machines à laver.

Bien à tou·te·s

Nicolas Soloy





Je partage les notes de David

mais attention Nicolas

l’éditeur peut vivre chichement… mais l’auteur à petit tirage ????
je suis bien placé pour savoir que dans le livre, oui les éditeurs, les libraires, les assistants sont rémunérés/salariés… les auteurs touchent un très maigre pourcentage
que ce soit en spectacle vivant ou en éditions livres, ce sont seulement les auteurs de succès commerciaux qui arrivent à en vivre…
(mettons 8% de 500 exemplaires vendus à 19€ = ça fait 760€… pour un bouquin qui demande 2 ans de travail)
on ne peut pas parler des salaires des auteurs… précarité totale…

Amitiés
FRED


Je te suis complètement sur tous ces points David.
C’est pourquoi je reviens à l’idée d’une Loi Lang pour le spectacle vivant.

Paye-t-on plus cher un livre, en fonction de la notoriété de son auteur? Grâce à la Loi Lang, non.
Hugo, qui est mort, une star comme Houellebecq, ou un jeune auteur tiré à 500 exemplaires sont vendus à des tarifs équivalents.
Comment c’est possible? Parce que chacun de ces livres a un tirage adapté aux nombre de ses lecteurs. De plus, le prix de chaque livre intègre la rémunération de l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre, depuis l’auteur jusqu’au libraire. C’est pas pour autant que tous les auteurs roulent sur l’or, mais du coup, un petit éditeur peut exister aux côtés d’un gros.

Pourquoi n’en serait-il pas ainsi dans le spectacle vivant?
Ou au moins pour les arts de la rue?
Ça nous distinguerait sainement du show-bizz, et du buziness des arts plastiques

Nicolas Soloy







Rémunérer et défendre la rémunération du travail de chaque artisan d’un spectacle, de l’artiste au technicien, en passant par le chargé de diffusion et l’administrateur, l’auteur, le costumier, le maquilleur, le constructeur de décors et tous et toutes les autres, n’est pas rentrer dans la logique marchande mais juste reconnaître que la valeur artistique s’épanouit dans un contexte de respect du travail fait et donc de la capacité de ces artisans de pouvoir faire vivre leur valeur artistique sans nécessité de déterminer une valeur marchande appelant à la concurrence entre tous.
Obtenir que chacun soit rémunéré normalement par les organisateurs (et donc qu’ils en aient les moyens), à chaque cession, est une demande simple qui favorise l’opposé de la concurrence dans laquelle nous vivons et dans laquelle un spectacle est préféré à un autre sur le seul critère de son prix de vente.
Obtenir que chacun défende son prix de vente dans ce respect commun et ne brade pas son spectacle en comptant parfois se faire un cachet non plus sur une seule représentation mais sur le cumul de plusieurs dates est aussi recréer les bases de la non-concurrence favorisant la parole artistique de chacun.
Ce n’est pas l’oeuvre d’art, le spectacle, le projet qui doit déterminer la valeur, c’est le parcours des créateurs, avec leurs succès et leurs échecs. Et pour vivre ce parcours qui s’étale sur un temps bien plus long que le temps d’une création, ils doivent, nous devons, pouvoir en vivre, sans fortunes à faire, mais simplement avec décence et sans peur du lendemain.
ce n’est pas parler de rentabilité que de défendre cette valeur du travail. Mais c’est favoriser la concurrence et la logique de marché libre et non faussé que de vouloir séparer la valeur artistique de cette réalité économique pour en laisser l’estimation du juste prix à la faveur d’une discussion entre un vendeur et un acheteur. Relation qui n’est favorable au vendeur qu’en cas de position dominante sur un secteur (et tant pis pour les autres, attendez l’idée géniale qui vous permettra de dominer jusqu’à l’arrivée du suivant), mais réellement majoritairement favorable à l’acheteur dans un milieu concurrentiel. (et profitons des chaussures à 15 euros en soldes toute l'année)

Ce débat est si vaste que cela? ou refusons nous consciemment ou inconsciemment de le mener réellement, sentant les conséquences elles très vastes que cela impliquerait et les positions collectives qu’il nous faudrait alors tenir et revendiquer bien plus fermement que nous ne le faisons?

david cherpin


Le 8 avr. 2019 à 12:37, François Mary < " class=""> > a écrit :

Ce que j’avais également apprécié Chtou, c’est ta remarque sur la valeur artistique de l’œuvre. Certes subjective, elle souligne que la diffusion d’un spectacle ne relève pas de la prestation de service. Son prix se fixe sur un terrain d’entente entre un vendeur et un acheteur. Si l’on rentre dans des critères de rentabilité, certes entendable du point de vue économique pour l’entreprise culturelle, que ce soit pour le producteur ou l’organisateur, l’on rentre dans la logique marchande à laquelle devrait échapper la valeur de l’art.
 
Eternelle question et vaste débat, bien à vous,
François
 
 
 
Un.
Nous sommes si nombreux à désirer qu'elle existe.
La fiction engendre le réel, alors je l'ai inventée!
;)
 
 
 
Le 7 avr. 2019 à 23:39, Diffusion Annibal < " style="color: purple; text-decoration: underline;" class=""> > a écrit :

Fabuleux cette nouvelle structure des Organisateurs du Spectacle Vivant ! De l ‘éthique , du sens lié à l analyse économique des artistes.


Combien d adhérents ?



Thierry Lorent
06 07 36 60 36
  " style="color: purple; text-decoration: underline;" class="">
" style="color: purple; text-decoration: underline;" class="">
01 41 19  08 88



Et plus d’infos encore ici : http://annibal.annibal-lacave.com/









Le 7 avr. 2019 à 20:58,  " style="color: purple; text-decoration: underline;" class="">  a écrit :

j avais oublié aussi le coup de transport toujours trop chère ,ben oui c’est connu les compagnies se fond un max de bénéfice sur le transport .Nous savons bien que c’est les compagnies qui décident le prix des billets de train, le prix de l’autoroute et aussi le prix du gasoil et aussi le prix de loc d’un camion et puis quand tu as un camion a toi c’est normal de rien faire payer a celui qui t’achète par ce que un camion ça coute rien a l’achat ni a l’entretien .Donc c’est normal que tu factures rien .Ben oui quoi cool on aient collègue. barth

Le 7 avr. 2019 à 19:57,  " style="color: purple; text-decoration: underline;" class="">  a écrit :

et bien ils sont pas tous comme ça bien et bien veillant .Il y a beaucoup de marchand de tapis qui s’en foutent des compagnies ,le but c’est de programmer plus en payant moins . C’est quoi les frais fixe, c’est quoi une part compagnie, c’est quoi payer un bureau , c’est quoi entretenir des camions et des decors et aussi des costumes ? c’est quoi payer un loyer pour le bureau et le stockage du matériel ? ça sert a quoi de mettre un peux d’argent de coté pour produire un nouveau spectacle ? C’est quoi ces compagnies qui exagèrent a faire des prix de malade et qui paye leurs comédiens 160 euros depuis trente ans . C’est ils profitent a fond de tout le pognon de la culture .Stop Sotp et stop a tous ces profiteurs d’artistes barth

Le 7 avr. 2019 à 17:33, Chtou ( " style="color: purple; text-decoration: underline;" class="">  via rue Mailing List) < " style="color: purple; text-decoration: underline;" class=""> > a écrit :

Nous sommes Organisateurs de Spectacle Vivant

Et nous n’oublions pas que les spectacles ont un coût qui est mûrement réfléchi et que les compagnies estiment juste.
Les compagnies sont des creusets de création, elles assurent la pérennité des équipes, et permettent de développer des directions artistiques, ce sont nos ressources, nos amies.
Etre une compagnie implique d’en supporter les frais, et le coût de cession d’un spectacle comporte une « part compagnie » très importante.

Nous refusons de rogner la part compagnie en arguant du coût plateau, c'est précariser l'artiste, car il a des frais, hors de ceux mis en oeuvre lors de la représentation. Frais de costumes, investissements et entretien du parc technique, frais administratifs, frais de bureau, de communication, frais de véhicule, frais de comptable...

Le juste tarif du spectacle d'aujourd'hui donne également à l’artiste de quoi provisionner ses frais de création de demain.

Nous avons une responsabilité

Le coût du spectacle est de la responsabilité de l'organisateur, car l'artiste est toujours en situation précaire et a besoin de travailler.
C'est vrai qu'il y a des gens qui veulent jouer pour peu cher. Mais c'est toujours par nécessité.
C'est donc l'organisateur qui veille à respecter le juste prix.

Un spectacle ne se calcule pas uniquement en fonction du nombre de personnes sur le plateau ou du nombre de spectateurs, c'est aussi en fonction de la qualité artistique du spectacle.

Nous achetons des oeuvres d'art

C'est l'organisateur qui a la responsabilité de choisir une oeuvre artistique forte, plutôt qu'un spectacle peu cher et de moindre qualité.

Malgré tout cela, l’artiste pratique parfois des prix très bas. 
C'est un choix engagé de sa part, pour soutenir des causes humanitaires écologiques ou sociales, voire par solidarité pour la création ou le soutien à des initiatives culturelles en péril. Nous respectons son choix, et nous savons nous situer par rapport à ces situations qui méritent des tarifs bas.

Nous choisissons parfois de programmer moins, pour programmer mieux, parce que la vision que nous défendons par nos convictions, nos sensibilités et notre engagemert n’est pas celle du rabai. 
Nous sommes fiers de faire ce que nous faisons.

Nous choisissons d’aider les artistes à bien faire leur travail.
Et ce faisant, nous faisons bien le nôtre.


Fédération nationale des Organisateurs de Spectacle Vivant



🚀Chtou 
www.qualitestreet.com
Carnet de route





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