Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


RE: [rue] communiqué


Chronologique Discussions 
  • From: "noemie sanson" ( via rue Mailing List) < >
  • To: " " < >, " " < >
  • Subject: RE: [rue] communiqué
  • Date: Tue, 9 Apr 2019 07:50:13 +0000
  • Accept-language: fr-FR, en-US

Bonjour Franck et à tous,
En te lisant et de depuis ce que je suis, conteuse sur les routes, mes
employeurs semblent être majoritairement différents des artistes de rue :
minis, petites et moyennes communes avec ou sans service culturel, avec ou
sans secrétaire, comités des fêtes de mini-villages, offices de tourisme,
RAM, bibliothèques, cafés associatifs, café brocante au milieu des champs,
festivals en tout genre, écoles maternelles et primaires, structures
d'accueil pour les tout-petits, et j'en passe.

Je suis souvent seule, parfois j'embarque un musicien ou une musicienne dans
l'aventure, et je suis alors la garante de leurs conditions de travail.

Ici, bien souvent, ma priorité avec mes interlocuteurs, non professionnels du
spectacle, va être de bien définir le contexte, la raison de ma venue, les
besoins techniques de mes propositions artistiques.
Avec mes interlocuteurs, pas évident de parler du coût plateau lorsque je
leur fais part de mes tarifs. Déjà expliquer la différence entre le budget
global et le net derrière, et que cela puisse être compris dans les tripes,
c'est déjà pas mal.
Souvent eux-mêmes pris dans des contraintes fortes et diverses.
Parfois, on discute ensemble pour trouver un équilibre acceptable. J'ouvre
cette porte, quand l'autre, celui qui me parle, me touche dans sa démarche,
et que je sens là une forme de sincérité, où le respect de l'artiste est
présent.

J'aime bien l'idée de définir un coût minimum par spectacle, en fonction du
nombre d'artistes et techniciens.

Je crois que l'argent est avant tout une monnaie d'échange.

Je rêve d'une communauté où l'échange quelque soit sa forme retrouve son
prix, sa valeur, et de cela peut-être, des liens nouveaux se créeront entre
artistes, programmateurs X ou Y et publics.
Voilà, c'était le partage du jour après jour.

Noémie SANSON
Conteuse sur les routes
0622200552
www.noemie-sanson.fr



________________________________________
De :


< >
de la part de Franck Halimi
< >
Envoyé : lundi 8 avril 2019 23:14:46
À : Stéphane Detrain
Cc : COMPAGNIE PROGÉNITURE; Liste Rue;

Objet : Re: [rue] communiqué

Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Cette superbe fiction frictive (ou friction fictive, si vous préférez) de
Chtou est le reflet de ce que je tente de mettre en place depuis 2 décennies.

Alors, parfois (trop rarement), j'y parviens. Mais, la plupart du temps, je
jette l'éponge et, du coup, préfère ne pas faire, plutôt que proposer des
conditions de merde à celles et ceux que j'embarque dans ce que je refuse
d'être une galère.

Alors, certains sont en droit de penser qu'il vaut mieux faire mal que ne pas
faire du tout.

Mais, je ne suis pas d'accord avec cette vision-là des choses.

Car si tout le monde se mettait à refuser des conditions de merde, on
finirait par ne plus avoir de conditions de merde. Cette vision des choses
s'appelle le nivellement par le haut.

Mais, mâle heureux se ment, c'est le plus souvent le nivellement par le bas
qui l'emporte.

Moi aussi, comme beaucoup de collègues, je suis alternativement artiste,
producteur ou programmateur.

Et j'essaye donc de mettre mes paroles et mes actes en accord avec mes idées
: c'est ainsi qu'il m'est arrivé de répondre à un prog à qui je cherchais à
vendre un spectacle, mais qui le trouvait toujours trop cher pour sa maigre
bourse, que j'étais OK pour qu'il ne prenne pas mon spectacle sur ce coup-là,
dans la mesure où il pouvait choisir un nombre moindre d'autres spectacles
sur sa saison, mais payer ceux qui étaient choisis au juste prix
(c'est-à-dire celui demandé par la compagnie qui le sollicitait). Et
quasiment à chaque fois, le prog m'a répondu qu'il ne pouvait "décemment" pas
proposer moins de spectacles sur la saison à SON public.

On en est donc arrivé à une aberration qui ne dit pas son nom : certains
(beaucoup de) programmateurs veulent toujours plus de spectacles, alors
qu'ils ont moins d'argent qu'auparavant. Et ceux qui payent les pots cassés
et qui sont donc les variables d'ajustement, ce sont les compagnies et, en
particulier, les artistes, souvent moteurs de leurs projets (je parle là des
petites compagnies).

Avec un groupement de chargés de diffusion de Bourgogne-Franche-Comté appelé
Collec'Dif, on a suscité des rencontres entre programmateurs et chargés de
diff', afin de mieux nous connaître et de pouvoir cerner les problématiques
liées aux relations entre nous (pas toujours faciles, il faut bien le
reconnaître).

Et on s'est rendu compte que, selon la nature des programmateurs (scènes
nationales, CDN, théâtres de ville, festivals, services culturels de conseils
régionaux, de conseils départementaux ou de villes, théâtres associatifs ou
privés,...), les types de fonctionnements étaient tellement variés et les
décisionnaires avaient des motivations si différentes, qu'il était impossible
d'imaginer une solution unique à mettre en place.

Car, entre ceux qui sont dans l'obligation de faire du chiffre pour remplir
leur lieu (car ils seront eux-mêmes jugés de façon quantitative par leur
hiérarchie, que ce soit un maire ou un président) et ceux qui ont une
enveloppe déterminée pour une saison (avec une totale liberté de
programmation), il y a mille possibilités et négociations envisageables.

C'est pour cette raison essentielle que j'aime beaucoup l'idée du prix
unique, qui correspond à la réalité du spectacle (et de tout ce qu'il met en
oeuvre pour pouvoir exister), plutôt que le prix flottant (à la manière de la
SNCF), qui autorise les excès les plus débiles (que ce soit à la baisse ou la
hausse).

Il me semble donc que cette idée mériterait d'être réfléchie plus avant, car
c'est en croisant nos intelligences dans un mélange de pragmatisme et
d'utopie que nous parviendrons à harmoniser nos pratiques en la matière et à
ce que le marché devienne enfin plus juste.

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.

------------------------------


Le lun. 8 avr. 2019 à 17:04,
< <mailto: >>
a écrit :
Je suis volontaire pour adhérer à cette fédération...
Il se trouve que j'ai la double casquette artiste/programmateur et je
pratique ce que cette fédération créée/fantasmée par Chtou propose, depuis le
début de ma mission. On programme avec l'argent que l'on a et on ne bataille
pas les prix... Un label, pourquoi pas ?
Bizz la rue et bon AG pour celles et ceux qui y seront.
Stef

----- Mail original -----
De: "COMPAGNIE PROGÉNITURE"
< <mailto: >>
À:
<mailto: >
Cc: "Liste Rue"
< <mailto: >>
Envoyé: Lundi 8 Avril 2019 10:32:28
Objet: Re: [rue] communiqué


Il y a quelques années, j’ai rêvé d’un « LABEL » des organisateurs de
festivals, imaginé dans le respect des oeuvres et des artistes…Les
organisateurs devant faire leur programmation à la hauteur de leur budget.
Alors, peut-être que les « dits » gros festivals deviendraient petits, alors
que les petits grandiraient.

Organisateurs et artistes, engageons-nous dans une démarche militante pour la
reconnaissance des Arts de la Rue et la défense des droits des professionnels
qui les font vivre.


Ma phrase préférée « Quand je ne peux pas m’offrir des chaussures à 150€,
j’en achète à 50€ »
Valerie DANIEL








20 ans d’engagement auprès des artistes avec le Festival Coulée Douce


Chargée de Production


Cie. Progéniture
(Maison sérieuse et de qualité depuis 1991)
Festival Coulée Douce
24 bis, rue du Gabon - 75012 Paris
Tel / Fax - 01 44 73 03 93
Mail -
<mailto: >
Site - https://progeniture.fr
FaceBook : http://www.facebook.com/compagnie.progeniture
Instagram : https://www.instagram.com/cie_progeniture



Le 7 avr. 2019 à 17:33, Chtou (
<mailto: >
via rue Mailing List) <
<mailto: >
> a écrit :





Nous sommes Organisateurs de Spectacle Vivant


Et nous n’oublions pas que les spectacles ont un coût qui est mûrement
réfléchi et que les compagnies estiment juste.
Les compagnies sont des creusets de création, elles assurent la pérennité des
équipes, et permettent de développer des directions artistiques, ce sont nos
ressources, nos amies.
Etre une compagnie implique d’en supporter les frais, et le coût de cession
d’un spectacle comporte une « part compagnie » très importante.


Nous refusons de rogner la part compagnie en arguant du coût plateau , c'est
précariser l'artiste, car il a des frais, hors de ceux mis en oeuvre lors de
la représentation. Frais de costumes, investissements et entretien du parc
technique, frais administratifs, frais de bureau, de communication, frais de
véhicule, frais de comptable...


Le juste tarif du spectacle d'aujourd'hui donne également à l’artiste de quoi
provisionner ses frais de création de demain.


Nous avons une responsabilité


Le coût du spectacle est de la responsabilité de l'organisateur, car
l'artiste est toujours en situation précaire et a besoin de travailler.
C'est vrai qu'il y a des gens qui veulent jouer pour peu cher. Mais c'est
toujours par nécessité.
C'est donc l'organisateur qui veille à respecter le juste prix .


Un spectacle ne se calcule pas uniquement en fonction du nombre de personnes
sur le plateau ou du nombre de spectateurs, c'est aussi en fonction de la
qualité artistique du spectacle.


Nous achetons des oeuvres d'art


C'est l'organisateur qui a la responsabilité de choisir une oeuvre artistique
forte, plutôt qu'un spectacle peu cher et de moindre qualité.


Malgré tout cela, l’artiste pratique parfois des prix très bas.
C'est un choix engagé de sa part, pour soutenir des causes humanitaires
écologiques ou sociales, voire par solidarité pour la création ou le soutien
à des initiatives culturelles en péril. Nous respectons son choix, et nous
savons nous situer par rapport à ces situations qui méritent des tarifs bas.


Nous choisissons parfois de programmer moins, pour programmer mieux, parce
que la vision que nous défendons par nos convictions, nos sensibilités et
notre engagemert n’est pas celle du rabai.
Nous sommes fiers de faire ce que nous faisons .


Nous choisissons d’aider les artistes à bien faire leur travail.
Et ce faisant, nous faisons bien le nôtre.




Fédération nationale des Organisateurs de Spectacle Vivant










🚀Chtou
www.qualitestreet.com<http://www.qualitestreet.com>
Carnet de route






--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là :
http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
<mailto: >


--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là :
http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
<mailto: >

--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là :
http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
<mailto: >



Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page