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Re: [rue] La-strategie-de-lysistrata-ou-comment-les-femmes-peuvent-changer-le-monde


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  • From: "jean-jacques delfour" ( via rue Mailing List) < >
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  • Subject: Re: [rue] La-strategie-de-lysistrata-ou-comment-les-femmes-peuvent-changer-le-monde
  • Date: Sun, 5 May 2019 13:17:37 +0200
J'ai du mal avec les thèses féministes qui continuent à rattacher le patriarcat à une question biologique, le ventre, la chair, la sexualité. J'en comprends la nécessité, mais le combat n'avancera pas en voulant simplement inverser cette domination sexuelle (comme tu dis, réussir à ce que les femmes soient aussi dangereuses avec des vagins armés de piques ou autres). Je n'aspire pas à être crainte pour être respectée.
Plutôt que de vouloir inverser le rapport de domination en inspirant à notre tour la peur, je préfère anéantir la notion. La remplacer par la relation, plus ambivalente, plus complexe. Je ne suis pas ou dominante ou dominée. Je ne me reconnais plus dans cet acharnement bourdieusien à dénoncer le pouvoir, la violence. C'est l'étape de la révolte, l'étape initiale, de la prise de conscience.
J'en suis à la construction, à l'apaisement. Je me bats avec ma tête et mon esprit et pas avec mon ventre, sinon je ne vaudrais pas plus qu'un bout de viande.
Je suis professeure, j'enseigne, j'apprends, j'échange, je respecte pour être respectée et ça marche assez bien, mieux que de jouer l'amazone insoumise qui a justement tendance à inspirer le prétendu instinct de conquête et d'asservissement des mâles
Il faut sortir de la spirale

En faisant grève, Lysistrata joue le jeu du patriarcat en perpétuant l'idée que le corps féminin est une monnaie, une chose publique qu'on échange contre quelque chose (la protection, la fin de la guerre). Or, je veux enlever le corps des femmes du jeu, il ne doit plus être en jeu, sur table.
Je le donne si je veux. Donner sans rien en échange. Je le garde pour moi si je veux, sans contrepartie non plus, ni viol ni violence

Le samedi 4 mai 2019, jean-jacques delfour < "> > a écrit :

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