Je l’ai faite la connerie
Je n’ai pas pu résister
C’est surtout que je n’avais envie de ne plus manger dans du carton, du plastique ou du maïs assis sur un bout de trottoir
Alors il y avait des tables et des chaises et des serviettes
Et une serveuse qui te prend la commande
Il y avait du brouhaha, tant pis
Et j’ai vu dans l’assiette d’ à côté
un faux filet
Et j’ai commandé un faux filet
J’ai vu cinq spectacles là dessus
150 grammes de viande c’est 15 000 litres d’eau ( tous mes chiffres sont faux )
oui une vache boit 50 litres d’eau par jour
et je me prends une entrecôte
et je la déguste avec avidité car c’est un mets interdit,
j’en prendrai presque une deuxième
et là je fatigue
Après avoir traversé la France vide
La France morte
La France endormie
La France des Super U
L’arrivée à Aurillac c’est carrément l’oasis
Le carrefour des libertés, et du désordre, du bruit enfin
De la pollution maximale
Et puis ça y est quatrième jour,
enfin l’urine vint
Pas besoin de fléchage pour les wc publics, à 500 mètres tu sais où cela se trouve
Festival du pantalon déchiré, de la chemise souillée , des cheveux pas coiffés, des tatoués, des percés, et des pieds sales, et l’urine de bière qui coule à flots
Des Russes s’étonnent du nombre de punks à chiens,
Aurillac est aux punks à chien ce que Ste Marie de la Mer est aux gitans.
Boussagol, ce bon Bruno et Larderet ce bon Pascal
font la gueule devant mes écrits impressionnistes
ils ne veulent plus mettre les pieds ici.
Je leur rétorque : vous l’avez voulu ce théâtre de rue, et il est sur orbite, il a sa trajectoire…
Il n’a plus besoin de vous, il vous jette, et ça vous est insupportable. Nos gosses ont pris le pouvoir.
Je fais mon sociologue amateur : le capitalisme est intelligent, il nous laisse des petites niches de
liberté
Des zones de désordre et de plus qui rapportent
Pascal …t’avais fait un numéro : burqa et bite à l’air, on ne t’avait même pas arrêté
Ici c’est la ZAP, la ZAD, la ZUD, la ZOD
Ce bordel on en a besoin
Jadis c’était les carnavals, ils les ont dénaturés, transformés en défilé d’ enfants déguisés
Le journaliste du Figaro a écrit un article.
Il est content
On l’a promené dans les rues pour l’ambiance saltimbanque et on lui a donné une place au cinéma Le Cristal pour voir le Suisse acrobate verbal.
Il est content, car il constate que le capitalisme laisse les pauvres s’amuser entre eux. Il a fui au
plus vite, j’imagine.
Philippe du Vignal, théâtre du blog, trouve que l’on pourrait réserver une place spéciale pour les critiques. Assis par terre à 80 ans, ce n’est pas idéal, ou debout
80 minutes, on fatigue.
Heureusement pour cette catégorie il y a un vrai spectacle au théâtre municipal, la mélancolie des dragons de Quesne, le démissionnaire des Amandiers de Nanterre. Je l’ai dit : du vrai théâtre. Le
théâtre de rue est –il une dégénérescence du vrai théâtre ?
Stéphanie Ruffier a pris les rennes de la réflexion intellectuelle.
On décortique la déambulation.
C’est très sérieux, bien préparé, presque trop.
Les questions sont cadrées. On est loin de l’anarchie habituelle.
Je ne retiens que les réactions des organisateurs : une déamb c’est des dizaines d’autorisations.
Je sors mon antienne habituelle.
On croit faire de la rue,
Mais c’est du théâtre de festival, les rues sont toutes privatisées,
On joue dans une ville fermée à la circulation
On parle d’espace public,
on se gargarise d’espace public, mais nous sommes dans un grand Luna Park. aux attractions gratuites.
Les compagnies sont heureuses, elles trouvent presque toutes du public.
Il y a toujours place du Square ce garçon à la sono monumentale, qui fait 1000 personnes, je n’ai jamais
réussi à voir ce qu’il faisait tant il y a de couches de gens. Je sens que c’est démagogique en diable, mais ça marche.
Il faut savoir ce que l’on veut : une belle recherche qui ne fonctionne pas ou une forme interactive
où les gens crient, ensemble font des ollas, rient comme des malades etc
Mais qui est apte et légitime à juger l’Aurillac nouveau sans Songy ?
Chacun n’en voit qu’une minuscule partie.
Ludo se plaint : pas d’histoire, zéro fable. Donnez moi
du Brecht , donnez moi des sagas, donnez moi de vrais textes, pas que des
petits numéros pour agrémenter les fêtes paroissiales.
J’ai vu le bazar belge sur la décontamination de la finance. 2000 personnes place des Carmes.
Sortez vos cartes de crédit… tenez vous par vos cartes de crédit, et d’énumérer toutes les banques qui gèrent notre vie quotidienne. Le public s’exécute, dans le fracas de vingt casseroles ou cymbales, c’est Zelda Soussan (FAIAR) qui
est au micro, à Zelda je pardonne tout. Au nom de Montsanto on hue.
Beaucoup de bruit qui ne décontamine rien du tout, je rejoins Olivier Neveux pour le coup, si c’est ça le théatre politique, non merci.
Ça y est, je suis en overdose.
A Midi, Amélie veut me filmer
Je ne sais pas pourquoi
Je vais faire les 40 kms, je vais me garer sur un passage clouté près de la gare
Je n’en peux plus, j’ai abusé,
J’étais content car j’ai vu tous ceux qui ont répété chez nous ou joué avec nous.
Je me suis permis de faire à Goobie des critiques constructives, j’ai même écouté Cécile Dallier chanter à trois des comptines anciennes avec deux partenaires, c’était
mignon, les 3 Tess, oh le jeu de mots. 1500 € la séance, 1800 si t’as de l’argent.
La joie venait toujours après la peine,
Vienne la nuit sonne l’heure
les jours s’en vont je demeure.
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