- From: Marie-Do Freval <
>
- To:
- Subject: Re: [rue] Un sacré dilemme
- Date: Thu, 7 Nov 2019 17:47:40 +0100
Barth d'accord 100%
bises de la chartreuse
marie do
Le 07/11/2019 à 09:51,
barthelemy.bompard a écrit :
bosser a calais oui , y interdire les pauvres ,les réfugiés, les
galeux et les chômeurs non barth
Le 7 nov. 2019 à 09:25, faucherre camille <
> a
écrit :
J'aime bien vous lire toutes et tous, ces
débats sont passionnants. Pour ça et tout ce que j'y
apprends, franchement merci (et ce n'est qu'un petit
merci par rapport à ma liste immense de tout ce que je
vous dois :-)).
Par contre, au dela de la laideur du monde,
de l'instrumentalisation de l'art par les politiques,
et vice versa souvent (car les artistes ne sont tous
pas innocents non plus), je me pose la question
simple: que faire à, avec, dans Calais?
Je sais que Julien y a beaucoup travaillé.
Moi aussi. Et pas dans les scènes nationales. Dans les
collèges de ZEP++++++, au creux du béton posé sur la
digue, au find fond de la cité Europe, entre le
discount alimentaire et la démarque de virgules aux 3
bandes fabriquées à 10000kms, au pied des blocs
sordides du Beau-Marais, à rencontrer les derniers
ouvriers de la dentelle dans l'assourdissante
rythmique des métiers à tisser, à déconner avec les
derniers habitants de maison castor, ou à écouter les
conversations du Mirador, le PMU du boulevard
Jacquard. Métiers à tisser, mais t'y es à tisser du
métissé.
En ateliers d'écriture avec des
primo-arrivants, en soupe populaire dans les jungles,
en impro en squat expulsés, en manif no border. Avec
des gamins de famille de 9, des éclatés de la vie, des
naufragés du libéralisme atomisateur, des vieux isolés
dans des 1930 tanguantes...
La liste est longue d'où
tenter d'activer la plus petite ville-monde du
monde. Y'a pas beaucoup d'issues de secours. Plus
beaucoup de bouées.
Donc moi
non plus je ne l'aime pas ce dragon. J'y crois pas
à aux mégalomaniartistes. Ce dragon et ses sbires
de varans puent le coup de comm politique. Il pue
le vernis qui creuse les plaies.
Mais
j'ai adoré voir tous les calaisiens réunis dans
leurs rues, sortant de chez eux, sourires et envie
de se causer. Sous la drache déversé de notre ciel
bas, il faisait beau à Douvres, orage à
Saint-omer, la nuit était déja tombée à Dunkerque.
Calais était entre chien et loup.
Personne
n'est dupe. Ce dragon a eu la qualité de fédérer
les habitants, de les pousser dehors, hors de la
télé et de la tablette.
Et
pas d'inquiétudes, il ne manquait personne au tableau.
Tous les habitants, passagers clandestins ou
tamponnés, gamins qui vont fuir la ville ou arrimés au
Fort-Nieulay, étaient là.
Alors,
ouaip, on fait les pudiques depuis nos sofas, dans nos
campagnes sympathiques ou nos centre-ville gentrifiés,
moi le premier. Mais ce rassemblement est tellement
rare qu'il en est frappant. Et je préfere que ce soit
pour aller accueillir un pantin géant plein de
pyrotechnies kitsch, plutot que pour une ratonnade ou
une soupe servie aux CRS.
Le
seul avantage de ce dragon est qu'il a été assez grand
pour tutoyer l'imaginaire, pour pousser tout le monde
à la convivialité spontanée.
Moi
je suis chaud d'aller bosser à Calais, encore et
encore, d'y inventer des interstices, d'y approfondir
les dents creuses, d'y happer les espaces. Rien n'y
est simple. Tout y est complexités et tissages.
Franchement, soyez-y les bienvenu.e.s...
A
bon entendeur,
Camille
Le jeudi 7 novembre 2019 à 08:22:50
UTC+1, barthelemy.bompard <
>
a écrit :
non il n’y a pas de dilemme ;je
partage votre colère .Salut disney rue et
bientôt ils ferons défilé les réfugiés ,les
chômeurs pour les occuper ,avec de la fumée et
de la musique .Nous ici on s’occupe des pauvres
,ville bioéthique . Se faire enculer bio par les
politiques …… et la rue on se fait bien
bio-mettre par tous les trous .bonne journée
Le 5 nov. 2019
à 23:01, Dominique Houdart <
>
a écrit :
Non, il
n'y a pas de dilemme.
Marie-Do,
je partage ta colère
A avoir
le cul entre deux chaises, on se
casse la gueule
A faire
trop de concessions, la gangrène
gagne les arts de la rue
Dominique
Dominique
Houdart,
3,
passage du Marché
30700
UZÈS
PORTABLE
06 11 87 62 77
SITE
https://sites.google.com/site/compagniehoudartheuclin/
De :
Marie-Do Freval <
>
Répondre
à : Marie-Do Freval <
>
Date :
mardi 5 novembre 2019 17:28
À :
<
>
Objet :
Re: [rue] Un sacré dilemme
le cynisme est
notre pire ennemi
ce dragon est
scandaleux un point c'est tout !!
que notre colère
soit belle et nous réunisse
marie do
Le
05/11/2019 à 07:44, fabien.moretti a
écrit :
Bonjour à tous.
Franchement.... dès
que nous acceptons de jouer du
divertissement.... jouer en barrières eras
pour public badgé.... on accepte a peu près
tout.
Vous croyez qu'il y
a beaucoup de réfugiés qui viennent voir ces
spectacles en cour... en collectifs lors des
festivals sécurisés?
Effectivement....
pour l'éthique... dépenser des millions pour
redorer l'image d'une municipalité dont
l'hôtelerie est financée par les crs....
c'est bizarre.... et puis même les crs ont
besoin de rêver.... En fait.... on pourrait
presque dire que la tune des crs finance en
partie les dragons..... :)
Le problème....
c'est que des humains comme nous sont
détruits par le monde libéral qui est le
nôtre.
Ce monde libéral
qui nie la pauvreté... privatise la
rue....nie l'humain et prône le
divertissement.
Pour avoir été
jouer dans la rue de la jungle de
Calais....je peux vous dire qu'il y avait
des familles calaisiennes en balade, des
club de cours de français, des restos, des
magasins, des coiffeurs de rue.... un
théâtre des écoles... centre juridique....
une église et une mosquée.... tout
détruit... brûlé ...par des crs haineux.
Un dragon en bois
de 4 millions d'euros.... il faut bien vivre
non? Derrière des barrières de
frontières.... des barrières eras.... de
toutes façons.... le spectacle de rue n'est
plus fait pour la rencontre. Il est fait
pour défendre des courtisants et des
collectifs.
Alors bon.... il
faut redorer le tourisme calaisien....
amuser les crs...et justifier la violence
contre ces humains détruits qui salissent
nos trottoirs et nous empêche de jouer....
de nous amuser.
Et si.... dans ces
réfugiés... il y avait des grands
artistes....des humains comme nous?
Allez.... il faut
bien vivre ... non?
-------- Message
d'origine --------
De : Mika CAUDAL
<
>
Date : 04/11/2019
23:51 (GMT+01:00)
À :
Cc : Liste Liste
rue <
>,
Fédération de la rue <
>
Objet : Re: [rue]
Un sacré dilemme
Salut Jacques, j’ai trouvé ça sur Wikipédia
car je m’étais posée la même question…
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Compagnie_du_Dragon
"La
Compagnie du Dragon, ou plus simplement
désignée par le projet du Dragon de
Calais, est un projet de
développement économique, touristique et
culturel initié par la ville de Calais. Il a pour ambition la
valorisation de l'espace urbain,
notamment pour re-dynamiser le
territoire après la crise migratoire1. Pour ce faire, il
accompagne le projet de rénovation du
front de mer en mettant en scène
plusieurs types de créatures articulées
créées par la compagnie La Machine2,3, à l'origine de spectacles
et projets renommés comme les Machines de l'île à Nantes4. À
terme, la Compagnie du Dragon assurera
l'exploitation d'un bestiaire
mécanique d'une dizaine de machines. »…
"Le projet est géré par la Société publique
locale Grand Calais
Tourisme et Culture créée en janvier 201916. Elle est commercialement
dénommée Compagnie du Dragon depuis
juillet 2019. La société agit ainsi pour
la ville de Calais dans le cadre d’une
délégation de service public afin
d’assurer l’exploitation commerciale et
technique du Dragon de Calais et des
autres machines du projet. Au terme de
l’ensemble des actes de ce projet, 70
emplois directs devraient être créés6. »
"L’investissement total
représente un total de 27 millions
d’euros, étalés sur huit ans17,18. Le Dragon coûte à lui seul
4,2 millions d’euros. Le projet est
porté par la ville de Calais et soutenu par l'État et la
région Hauts-de-France. »...
Ou quand une
Municipalité devient une compagnie! ;)
BizMika
Le 4 nov.
2019 à 23:15, Jacques livchine (
via rue Mailing List) <
>
a écrit :
Delaroziere
devait-il accepter de collaborer
directement avec la mairie de Calais
droitière et anti migrant ?
Trahit-il le
Channel ?
Je connais
François et Francis , deux êtres assez
exceptionnels.
Il était question
pour la mairie de faire un parc
d’attraction sur le lieu même de
l’ancienne jungle des migrants.
Je ne sais pas
quoi dire.
Delaroziere
pouvait il refuser ce contrat mirobolant
?
Je n’ai qu’un
autre exemple : les USA avaient proposé à
Zingaro de monter un immense parc
d’attraction ayant pour dominante le
cheval, Bartabas avait refusé.
Le Channel est
pour moi une Scène Nationale modèle.
Parce que régulièrement elle ose le grand
événement qui s’adresse à la ville toute
entière.
Nathalie Bouchard
ne prend pas de gants pour piquer les
idées de Francis PEDUZZI.
Un jour de
finale de coupe du monde elle a vu tout
Calais sortir dans la rue pour suivre le
combat du dragon que Delaroziere allait
livrer à la Chine , et d’une araignée
géante, j’y étais , j’ai vu la Culture
triompher du football, alors évidemment
la Mairesse a vite compris qu’il fallait
mettre le grappin sur la Machine et
provoquer un court circuit avec le Channel
qu’elle a toujours considéré comme un
repaire d’écolos et de gauchistes.
A
Calais, un dragon pour sortir de la
« jungle »
<372520.jpg>
Le dragon conçu
par la compagnie La Machine, à
Calais, le 1er novembre.
FRANÇOIS LO PRESTI/AFP
Laurent
Carpentier
L’animal,
créé par François Delarozière, est le
cœur d’un projet urbain destiné à
redorer le blason de la ville
REPORTAGECALAIS
Toute
la ville semble s’être déversée
dans les rues derrière l’immense
créature. Tel le joueur de flûte
d’Hamelin, le dragon – 72 tonnes
de vérins et de capteurs, d’acier
et de bois sculpté, pattes
énormes, yeux sanglants, gueule à
faire se cacher saint Georges sous
son armure – entraîne derrière lui
la population de Calais, compacte
face à la pluie et au vent.
Manœuvré par une quinzaine
d’artistes, il avance, majestueux,
ponctuant sa marche de grands
râles indolents. Soudain, toutes
ailes déployées, il crache. Des
flammes. Plus loin, il s’arrête à
la hauteur d’un balcon, dans un
tête-à-tête avec une habitante. Un
cormoran esseulé traverse le ciel
gris.
Flux
migratoires
Le temps
d’un week-end, Calais aura ainsi
vécu au rythme d’un conte. Un mythe
fondateur, inventé de toutes pièces
par François Delarozière, qui, avec
sa compagnie La Machine, à Nantes,
est devenu un spécialiste du genre.
Or donc, raconte l’histoire, échappé
des limbes sous la mer, un dragon se
réveilla le 1er novembre 2019
sur la plage de Calais, à l’entrée
du port. Il entra dans la ville,
terrorisant les hommes, qui
tentèrent de le repousser pour
finalement, au troisième jour,
adopter la créature et en faire leur
ami protecteur : installé sur le
front de mer, promenant jusqu’à
50 humains à la fois sur son dos,
pour 9,50 euros par personne, il
devint, ou plutôt deviendra, à
partir du 17 décembre, le dragon de
Calais, pièce maîtresse d’un
dispositif de reconquête par la
ville de son image.
27 millions
d’euros d’investissement sur huit
ans pour tenter d’en finir avec une
renommée internationale de plaque
tournante des flux migratoires. De
2014 à 2016, la « jungle » a en
effet accueilli ici jusqu’à 10 000
exilés en précarité absolue… et
aussi tout ce que la Terre compte de
journalistes. De quoi inscrire dans
la durée le portrait de
Calais-la-misère.
Mais
déjà, quand bien même la région et
l’Etat prennent en charge
pratiquement pour les deux tiers des
dépenses sur la première tranche de
13 millions d’euros, l’opposition
dénonce un budget pharaonique. « Les
retombées économiques du dragon
seront supérieures à
l’investissement consenti »,
martèle Natacha Bouchart, la maire
(LR) de Calais, qui n’hésite pas à
mettre en regard les 650 millions
investis par le port (géré par la
SEPD, une société en délégation de
service public) pour son
agrandissement de 90 hectares pris
sur la mer. C’est que, faute de
parvenir à boucler le tour de table
pour financer le parc d’attractions
en faveur duquel elle militait
depuis des années (Spy Land, puis
Heroic Land), la femme énergique au
regard tranchant s’est mise à rêver
du modèle nantais et de ses
« machines » qui ont fait le tour du
monde.
Le
dragon n’est ainsi que le dernier
épisode d’une longue histoire entre
Calais et le bestiaire mécanique de
Delarozière. En 1994, à l’ouverture
du tunnel sous la Manche, la
compagnie Royal de Luxe de Jean-Luc
Courcoult, à laquelle collabore
alors Delarozière, est invitée à y
jouer sa Saga
des géants. Les plus vieux
s’en souviennent. Francis Peduzzi,
déjà à l’époque directeur du
Channel, la scène nationale de
Calais, repère le plasticien qui a
imaginé ces machines monstrueuses
avec Courcoult. Il demande à
Delarozière de dessiner la salle de
spectacle qui va préfigurer ses
futurs locaux dans les anciens
abattoirs de la ville. Entre les
deux hommes, une longue amitié. Le
premier finançant les premiers
spectacles du second, et les
Calaisiens découvrant, au fil du
temps, ses machines infernales : Les
Girafes, avec Royal de Luxe, puis,
avec La Machine, Kumo l’araignée,
Long-Ma le cheval-dragon…
Aujourd’hui,
Francis Peduzzi est paradoxalement
le premier à critiquer le projet. « Avec
le dragon, on est dans le
commercial, dans le grand discours
de l’attractivité »,
assène-t-il au téléphone depuis
l’Italie où il est parti pour
l’occasion travailler « au
calme ». En 2016, après
Long-Ma, il n’avait pourtant pas
hésité à donner le numéro de
François Delarozière à l’adjoint à
la culture de la ville. « Avec
la maire, nos relations, c’est les
montagnes russes,
explique-t-il. Je
l’ai vue hurler pour défendre
quelque chose et puis hurler dans
le sens inverse. Elle a une
conception de son rôle
envahissante et autoritariste qui
n’arrive pas à intégrer que le
Channel est une structure autonome
labellisée. » Ce qu’il ne
supporte pas dans le projet du
dragon de Calais, c’est le côté fête
foraine, l’instrumentalisation de
l’artiste en alibi politique.
Elève
des Beaux-Arts, passé par le lycée
agricole, François Delarozière reste
philosophe. A 56 ans, l’ancien
accordéoniste de La Rouquine du
premier, un groupe de rock musette
(Paulo, le responsable des effets
spéciaux, y tenait la basse ; Mino,
le compositeur des musiques de La
Machine, en était le batteur), est
aujourd’hui à la tête d’une
entreprise de soixante salariés et
d’une centaine d’intermittents, dont
le chiffre d’affaires devrait
atteindre 7 millions d’euros cette
année. Il corrige : « Pas
une entreprise, une association
loi 1901. Aucun dividende versé à
des actionnaires chez nous, les
bénéfices sont directement
réinjectés dans la création, et
moi-même je ne suis que le
directeur artistique. »
« Apporter de l’espoir »
Dans
l’affaire du dragon, il est passé
outre l’avis de Peduzzi : « Ce
qui m’intéresse, c’est l’espace
public. Si un maire me donne les
moyens de m’exprimer, sans aucune
censure, alors j’y vais. Je ne
travaille pas pour les édiles mais
pour les citoyens. Francis est un
ami, un résistant de la culture.
Il fait partie des gens qui m’ont
permis de m’émanciper
artistiquement. J’aurais aimé que
ce dragon soit dans ses mains,
mais cela ne l’intéressait pas. » La
ville a donc créé une société
d’économie mixte, La Compagnie du
dragon, pour s’occuper de la bête.
Vingt-cinq salariés dans un premier
temps et jusqu’à 70, quand la
deuxième tranche sera achevée avec
l’ajout de quelques varans et
iguanes de même acabit. « On
m’a reproché d’aller en Chine,
parce que c’est une dictature,
poursuit-il. Mais
j’y vais à la rencontre d’un
peuple. A
Nantes, on a ouvert une porte, et
cela fait des petits dans le monde
entier. Emmener la culture dans la
rue, confronter l’inutile à
l’utile, sans filtre, sans
barrières de sécurité – avec les
autorités chinoises, cela a été
épique – pour moi, c’est un acte
politique, c’est apporter de
l’espoir. »
Position
louable mais pas toujours facile à
tenir. Surtout quand la maire est
prompte à changer de cap. Elle qui
voudrait se débarrasser de l’image
pesante de « la
crise migratoire » n’a en
effet rien trouvé de mieux que de
faire afficher un arrêté municipal
interdisant la distribution de
nourriture aux migrants dans le
centre-ville : « En
raison de la programmation de ces
prochaines semaines (…),
les familles et touristes sont
attendus en masse et les troubles
générés par la présence de
migrants risquent de fragiliser la
bonne organisation de ces
événements et surtout de porter
atteinte à la sécurité de ces
familles. » Tollé sur les
réseaux sociaux, lever de boucliers
chez les humanitaires, voici Calais
de retour à la page migrants. Tant
pis pour « l’effet
déclencheur » d’un dragon
vertueux !
La
découverte, le jour de
l’inauguration, d’un migrant
asphyxié dans sa tente a achevé de
ternir le tableau. « Ce
dragon me dégoûte »,
n’hésite pas à lancer François
Guennoc, vice-président de
l’association L’Auberge des
migrants. « Si
seulement la maire avait dit :
“Ils sont les bienvenus. Eux aussi
ont le droit de rêver.” Mais
elle a fait tout le contraire »,
déplore-t-il.
François
Delarozière pourrait argumenter que
son dragon est une parabole, un
étranger du bout du monde qui, comme
tel, fait peur, que l’on combat
avant de l’adopter, mais il n’aime
pas prêcher. « Je
deviens quelqu’un de connu et on
me demande de tenir une parole
publique. Je suis plasticien.
Parler de la nature de l’homme à
travers des actes théâtraux, voilà
ce qui m’intéresse. Même quand
j’imagine une machine idiote qui
catapulte du pain, je parle de
l’homme. »
Salué
à Paris, applaudi à Avignon, le
metteur en scène Julien Gosselin a
grandi ici. Lui qui cherchait une
maison, une fabrique sur le modèle
des compagnies flamandes,
c’est-à-dire un lieu de création
avant d’être un lieu de diffusion,
en a trouvé une sur le port, dans
deux grands hangars, grâce à Xavier
Bertrand, le président LR de la
région qui lui aussi voit dans la
culture une main salvatrice. « Calais
est vue comme le cœur du réacteur
de la crise européenne,
analyse le jeune metteur en scène. Les
gens la voient comme une ville
dangereuse, alors qu’elle est
paisible. La
violence qu’on y croise – avec ces
jeunes migrants qui errent – est
symbolique : c’est la violence du
monde, la violence sociale, une
forme de tristesse contemporaine…Quand
a démarré la crise des “gilets
jaunes”,
j’y ai tout de suite reconnu
quelque chose que je connaissais –
avant de découvrir le théâtre au
Channel, j’ai passé mon enfance à
traîner à la Cité de l’Europe, ce
centre commercial que Michel
Houellebecq a photographié, et où
je me demande bien aujourd’hui ce
que je pouvais y faire. »
Au
Blue’s Café, grand comme un mouchoir
de poche, on joue du tam-tam et on
refait le monde. La maîtresse de ce
lieu alternatif, Bijou Makanda,
sourit tristement : « Je
suis arrivée de Caen il y a quatre
ans, et j’ai aimé cette ville pour
l’habitant. C’est une ville
cosmopolite, qui a toujours
accepté l’autre. » Pour
tout dire, elle la trouve même
belle, cette ville, en dépit de ses
alignements anarchiques, de ses
mochetés architecturales, de ses
quartiers éclatés qui semblent
rendre la voiture obligatoire. Elle,
elle dit juste : « Il
serait temps de faire travailler
les gens ensemble au lieu de les
dresser les uns contre les
autres. » A l’autre bout de
la ville, tout petit devant le
dragon endormi face au va-et-vient
des ferrys illuminés, Gordon Cowan,
le maire de Douvres, qui a fait la
traversée pour le voir, écarquille
les yeux : « Impressive (« impressionnant »). »
Envoyé
de mon iPad
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--
Garanti
sans virus. www.avast.com
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici :
--

Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.