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Re: [rue] [LETTRE OUVERTE DE L'ASSOCIATION DES CENTRES NATIONAUX DES ARTS DE LA RUE ET DE L'ESPACE PUBLIC - CNAREP]


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  • Cc: "Michael Egard (Mika)" < >, Dominique Houdart < >, , Rue < >, listenationale Federation rue < >, Fedegrandrue < >, Xavier Montserrat < >
  • Subject: Re: [rue] [LETTRE OUVERTE DE L'ASSOCIATION DES CENTRES NATIONAUX DES ARTS DE LA RUE ET DE L'ESPACE PUBLIC - CNAREP]
  • Date: Wed, 22 Apr 2020 12:48:33 +0200 (CEST)

D'accord pour la rupture , pour la proximité et pour se défaire de(s)
l'état(s) merci de vos interventions Mika et Houdart; Key/Chercheurs d'Air

----- Mail original -----
De: "Camille Voitellier"
< >
À: "Xavier Montserrat"
< >
Cc: "Michael Egard (Mika)"
< >,
"Dominique Houdart"
< >,

,
"Rue"
< >,
"listenationale Federation rue"
< >,
"Fedegrandrue"
< >
Envoyé: Mercredi 22 Avril 2020 09:12:24
Objet: Re: [rue] [LETTRE OUVERTE DE L'ASSOCIATION DES CENTRES NATIONAUX DES
ARTS DE LA RUE ET DE L'ESPACE PUBLIC - CNAREP]



Oh oui... Merci Mika!!!


Le mer. 22 avr. 2020 à 07:02, Xavier Montserrat <

> a écrit :


Merci Mika pour tes mots que j'ai lu jusqu'au bout.
Xavier Montserrat
Envoyé depuis l'application Mail Orange
----------------
Le 21/04/2020, à 14:36, Michaël EGARD a écrit :

Sortir des fictions


Il y a des choses qu'on ne voit comme il faut qu'avec des yeux qui ont
pleuré.

Sortir d'une fiction dans laquelle nous sommes peut être confinée :

celle qui nous fait dire que la vie doit reprendre, les terrasses, les
festivals, l'ordre des choses, que la cauchemar passé, la vie va reprendre,

celle qui nous fait croire à la terrible épidémie du COVID 19. Le COVID19 est
un virus, l'océan mondial en est peuplé (10 000 virus par millimètre cube),
ils jouent un rôle considérable dans les équilibres biogéochimiques, et oui,
parfois, ils font des morts, souvent même, comme la grippe saisonnière, ou la
pollution atmosphérique, l’utilisation des pesticides, l’esclavagisme, la
guerre...dont le nombre de morts n’est pas comptabilisé tous les soirs,

celle qui continue de nous déconnecter du vivant en plaçant l'humanité
au-dessus, tantôt victime tantôt contrôlante, de ce que les Modernes ont
appelé la Nature,

celle qui, en balance du sentiment de culpabilité, d'impuissance et de mal
être, fait naître les manifestations de solidarité, la bien pensance, on est
tous solidaire face au virus !!! Pipo Delbono disait « si tu perds la
blessure, tu perds la guerre ». Alors, nos blessures de confinement, il ne va
pas falloir les panser mais les penser pour qu'elles restent vives,
chatoyantes comme de jolies plaies, qu'elles nous servent de bouche. Il va
falloir les entretenir pour qu'elles restent bien infectées, ouvertes sous
les yeux du spectateur. Car là est notre utilité sociale. Le théâtre comme
une épidémie qui vaccine (relire Artaud : le théâtre et la peste).

La crise n'est pas sanitaire.

La crise est systémique. Nous sommes face à une extinction massive de la vie
! Il s'agit d'une extermination délibérée (puisque les causes sont connues).
Je vous passe les chiffres du nombre d'espèces disparues, de la taille de
l'océan de plastique, de la fonte des espaces vierges, des dégâts de la
surexploitation.

La crise est politique. Si ce virus crée la panique ce n'est pas parce qu'il
est dangereux (sinon il ne serait pas si contagieux). C'est parce que nos
gouvernements gouvernent depuis 40 ans l'oeil rivé sur la croissance du
capital, dans des pensées à si court terme qu'elles en sont criminelles. Le
démantèlement du Commun...les hôpitaux, l'éducation, la solidarité...allez !
tout le monde sait ça...voilà l'origine de la crise sanitaire que nous
vivons. C'est la partie émergée d'une crise bien plus importante qui nous
pend au nez, elle nous pend pas d'ailleurs, c'est nous qui pendons, les pieds
au-dessus du vide à se rassurer pour ne pas voir.

Oui je sais l'excès de lucidité n'est pas une bonne stratégie. On le sait.
Pas de catastrophisme. Les collapsologues l'ont senti depuis longtemps :
l'importance des émotions face à la conscience des choses, les étapes du
deuil, etc... Pourtant, soit dit en pensant, je continue d'entendre les
journalistes faire mine de ne pas comprendre et continuer d'agiter l'étendard
du millénarisme en parlant de ces lanceurs d'alerte.

Alors quoi ? On va rester accroché comme des crevards à l'ordre ancien,
perpétuant les schémas de domination, les habitudes de survie, les fonctions
(l'économique, le politique, le culturel, le spirituel), à voir chaque chose
dans sa case.

Oui il y a une crise : le corps éructe, suffoque, tremble, il est habité par
des forces fiévreuses. Artaud encore. Et bien quoi ? C'est la vie ! Nous
sommes agis par des forces. La culture doit être une façon de capter,
rediriger, canaliser ces forces, leur donner une forme le temps d'un geste,
d'un son.

La culture dans tout ça ? Comme un autre secteur ? Une autre corporation ?
L'art et la culture qui doivent survivre à la pandémie ? Parce qu'ils sont
importants pour l'émancipation des peuples ? L'utilité sociale ? Allez...ça
suffit ! Nous sommes obèse de culture, nous ne savons plus quoi en foutre !
Relire Brossat (Le grand dégoût culturel). Elle ne sert qu'à donner
l'illusion de la démocratie. Elle permet au pouvoir de s'asseoir, sans gêne,
sur nos têtes, trop occupé que l'on est à se perdre dans tout ce qu'il y a à
lire, à écouter, à voir...sans jamais penser le lien avec nos vies...pléthore
d'ombres pour ne pas voir qu'on regarde le fond de la caverne.

Demain ? Comme avant mais en pire !

Il va falloir choisir son chemin maintenant. Plus vraiment le choix. Les cas
de conscience c'était hier ! Etre des pirates ou être pucé (voir le projet de
loi sur le dépistage et la vaccination obligatoire au Danemark). La situation
est rêvée pour les projets autoritaires (achat de 3,6 millions d'euros de gaz
lacrymogène par l'état français début mars, explosion de l'économie de la
surveillance et du contrôle, accélération de la mise en place de la 5G,
etc...etc...). Sans parler de l'asservissement accéléré de 3 milliards
d'individus confinés chez eux et tous les sentiments de culpabilité et de mal
être qui en résultent. La docilité comme le terreau pour accélérer la marche.
Les droits sociaux vont en prendre un coup, la division s'accélérer (déjà
qu'on était atomisé), les violences policières se renforcées, la fièvre
protectionniste et nationaliste monter, la Seine Saint Denis va continuer
d’être laissée pour compte comme des millions de gens. On le sait : les
mesures exceptionnelles s'infiltrent dans le droit commun. La société de
demain ne sera que plus inégalitaire, plus contrôlante et plus violente.

Oui, les festivals et les saisons vont reprendre. Mais dans quelles
conditions ? Ce n'est plus la fouille des sacs qui nous attend à l'entrée des
théâtres mais le scannage de notre puce. T'es vert, orange ou rouge ? Ah,
désolé vous n'êtes pas autorisé. Vous avez le Off si vous voulez ! Jusqu'où
va-t-on être conciliant ? On continue à dire merci au Ministère ? Aux «
partenaires » ? Ceux qui nous sous-tiennent ? On prend la manche et on ferme
sa gueule ?

Une crise à cela de bon qu'elle fait tomber les masques. Alors je sais pas...
Ca nous fait mal aux fesses de regarder ce qu'il y a en-dessous. Oui,
sûrement ça fait mal aux fesses. On a vite envie de les remettre nos
costumes, nos apparats. On est tout fripé en-dessous. Notre peau n'est pas
habituée. Ca fait si longtemps... Nous voilà comme des petites taupes sans
poil. Fragiles.

Oui Dominique Houdart, j'aime bien ton idée : la petite échelle, en direct.
C'est sûrement ce qu'il y a de plus désirable.

Avant on voyait dans les Etats Unis notre futur. Aujourd'hui on peut regarder
le continent africain. Notre aîné qui connaît depuis longtemps la
catastrophe.

Pardon si j'ai été véhément. Je suis comme tout le monde, je compte mes
heures, je deale avec la réalité…mais j’ai les boules !

Merci d'avoir lu jusque là et pardon pour le brouillon...en espérant que ça
rebondisse !

Mika
> Le 21 avr. 2020 à 12:28, Dominique Houdart <
>
> > a écrit :
>
> La situation sanitaire est déplorable, mais la situation politique et
> économique sera encore pire. Revenir à la situation passée, ah, non, on
> voit où cela conduit, une mondialisation fondée sur des nationalismes
> égoïstes, qui se volent les masques au pied des avions... Un grand élan de
> l'humanité, on en est très loin, et le domaine culturel doit servir de
> locomotive, d'exemple.
> Sur le plan culturel, j'essaie d'envisager des solutions, et je pense
> beaucoup aux coopératives de proximité qui se sont créées autour de
> l'agriculture biologique (fourniture de paniers de légumes toutes les
> semaines) ou coopératives boulangères, comme j'en connais en Bretagne.
> Donc une idée de coopératives culturelles de faible dimension, mêlant le
> citoyen et les artistes, , installés dans une ville, un quartier, un
> département. Ne pensons plus à une aide de l'Etat, tous les Etats seront
> exsangues. La culture doit se faire en direct, ne pas être octroyée, mais
> gagnée par les citoyens, être le résultat d'un échange avec les artistes.
> Cela peut être le début d'une façon d'aborder le gouvernement des nations,
> en démocratie directe.
>
>
> Dominique Houdart,
> 3, passage du Marché
> 30700 UZÈS
> PORTABLE 06 11 87 62 77
> SITE https://sites.google.com/site/compagniehoudartheuclin/
>
>
>
>
>
>
> Le 21/04/20 10:40, «
>
> »
> <
>
> > a écrit :
>
>> [LETTRE OUVERTE DE L'ASSOCIATION DES CENTRES NATIONAUX DES ARTS DE LA
>> RUE ET DE L'ESPACE PUBLIC - CNAREP]
>>
>> PENSER LE PRESENT IMAGINER L¹AVENIR
>>
>>
>> L¹association des Centres Nationaux des Arts de la Rue et de l¹Espace
>> Public apporte son soutien ­ fort et entier ­ à l¹ensemble des
>> professionnels, artistes et techniciens (Š) qui structurent le paysage
>> des arts de la rue et de l¹espace public depuis des décennies. La
>> terrible épidémie du Covid-19 que la France subit actuellement est une
>> épreuve pour nous toutes et tous et nous encourage encore plus à penser
>> le présent d¹abord, mais aussi à imaginer l¹avenir. Car dans l¹avenir,
>> nous avons le devoir de nous projeter. « Il faut encore avoir du chaos
>> en soi pour pouvoir enfanter une étoile de danse » comme l¹écrivait
>> Nietzsche.
>>
>> Aussi, face à la terrible épreuve liée au Covid 19 que nous traversons,
>> seule la volonté commune de dépasser nos inquiétudes et de proposer des
>> solutions anime notre association des Centres Nationaux des Arts de la
>> Rue et de l¹Espace Public.
>>
>> Nous saluons les décisions rapides prises par le Ministère de la Culture
>> et ses directions régionales, par les Régions, les Départements ou
>> encore les Métropoles, Communautés d¹agglomération et les Villes qui ont
>> de toute évidence ­ apporté des premières réponses à cette crise
>> sanitaire inédite.
>>
>> Pour autant, de cette crise unique vont jaillir sans doute demain des
>> crises sociales, humaines, économiques, territoriales et politiques. Ce
>> sont toujours des cicatrices mal refermées dont le corps dans son
>> ensemble souffre :il nous faudra veiller ensemble à panser nos plaies.
>> Nous n¹oublions pas que c¹est dans le Département de Seine Saint Denis ­
>> l¹un des plus pauvres de France ­ que le Covid 19 fait le plus de morts.
>> Nous saluons toutefois les formidables élans de solidarités et
>> d¹humanités qui apparaissent en ces périodes de confinement. La réalité
>> et les valeurs de nos territoires se mesurent aussi en ces instants.
>>
>> Consciente de son rôle dans la structuration du champ artistique des
>> arts de la rue et de l¹espace public, l¹association des 14 CNAREP tient
>> à exprimer toute sa solidarité avec l¹ensemble des artistes et
>> intermittents du spectacle sans lesquels nos aventures ne pourraient
>> s¹imaginer et se réaliser sur nos territoires urbains et ruraux.
>>
>> Nous nous engageons ainsi à prendre notre part de responsabilités afin
>> de pouvoir apporter des réponses positives aux équipes artistiques que
>> nous avions prévu de programmer ou d¹accompagner notamment d¹un point de
>> vue financier, et ce même en cas d¹annulation sans report.
>>
>> Aujourd¹hui, les enjeux sont multiples, tant pour la survie de la
>> création en espace public que pour les outils de travail que sont les
>> CNAREP. Aussi, nos préoccupations sont nombreuses, pour demain :
>> Le secteur des arts de la rue et de l¹espace public fait partie de ceux
>> qui sont le moins dotés notamment par le Ministère de la Culture et il
>> devra faire face malgré tout car demain, les publics seront à nouveau
>> (et c¹est ce à quoi nous aspirons) très nombreux dans nos espaces
>> publics, désireux de voir des spectacles et de partager des émotions en
>> groupe.
>> Néanmoins, nous nous interrogeons ­ à l¹heure où de nombreux festivals
>> de printemps et d¹été (Les Turbulentes, Viva Cité, les Rencontres d¹ici
>> et d¹ailleursŠ) sont annulés et où nos saisons territoriales subissent
>> le même sort, à l¹heure où nous ne savons toujours pas si les festivals
>> de Chalon ou d¹Aurillac pourront exister, à l¹heure aussi où de
>> nombreuses résidences de création sont annulées et en attente de report,
>> à l¹heure enfin où les artistes et technicien.nne.s, les intemittent.e.s
>> de notre pays ne peuvent plus travailler ­ sur ce qu¹il adviendra de
>> notre secteur.
>>
>> Ce coup d¹arrêt nous expose ­ à l¹instar de l¹ensemble des acteurs du
>> spectacle vivant ­ à de graves difficultés. Aussi, nous appelons ce jour
>> tous nos partenaires à poursuivre avec nous les efforts pour trouver les
>> solutions et les moyens nécessaires à la relance de notre secteur dans
>> les semaines et les mois à venir. Parce que l¹art et la culture font
>> partie des besoins vitaux de nos concitoyens et doivent survivre à cette
>> pandémie pour remplir leurs missions d¹intérêt général et d¹utilité
>> sociale. C¹est aussi l¹ensemble des viviers économiques qui compose nos
>> territoires qui va être durablement et profondément impacté.
>>
>> Enfin, nous appelons le gouvernement à ne pas surenchérir sur les enjeux
>> sécuritaires. Les conséquences post attentat de 2015 ont eu de graves
>> effets tant sur la création en espace public que pour les organisateurs.
>> Il serait insupportable qu¹à la crise sans précédent que nous traversons
>> s¹ajoutent des mesures qui tueraient nos modes d¹expressions.
>>
>> Imaginons demain les désirs forts des publics, des auteurs, des acteurs,
>> des metteurs en scènesŠ de travailler dans l¹espace public, dont
>> l¹ensemble des Français aura été privé dans le cadre du confinement,
>> imaginons les réalités de nos sociétés post Covid 19 où les arts de la
>> rue et de l¹espace public sauront ­ comme ils ont toujours su le faire ­
>> amener du rêve et de la poésie, imaginons enfin les effets désastreux
>> pour l¹ensemble de notre secteur si nous ne pouvions pas répondre à ces
>> défis.
>>
>> Pour l¹association des CNAREP,
>> Mathieu Maisonneuve - Président
>>
>>
>> L¹Abattoir, Chalon-sur-Saône
>> L¹Atelier 231, Sotteville-lès-Rouen
>> Les Ateliers Frappaz, Villeurbanne
>> Le Boulon, Vieux-Condé
>> Le Citron Jaune, Port-Saint-Louis-du-Rhône
>> Le Fourneau, Brest
>> Lieux publics, Marseille
>> Le Moulin Fondu, Garges-lès-Gonesse
>> La Paperie, Angers
>> Le Parapluie, Aurillac
>> L¹Usine Tournefeuille
>> Pronomade(s) en Haute-Garonne
>> Quelques p'ArtsŠ, Boulieu-lès-Annonay
>> Sur le pont, La Rochelle
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>> Leïla PICARD
>> Responsable communication et partenariats
>> 07 70 28 31 91
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>> _sur_ le pont
>> Centre National des Arts de la Rue
>> et de l¹Espace Public en Nouvelle-Aquitaine
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